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[CRITIQUE] : Laal Singh Chaddha


Réalisateur : Advait Chandan
Acteurs : Aamir Khan, Kareena Kapoor, Naga Chaitanya Akkineni,...
Distributeur : Paramount Pictures France
Budget : -
Genre : Comédie Dramatique.
Nationalité : Indien.
Durée : 2h39min.

Synopsis :
Les méandres de la vie de Laal, après une enfance marquée par un lien unique avec sa mère célibataire, à travers ses amours, son innocence et sa destinée nous le voyons franchir les multiples obstacles de la vie. En touchant au cœur les personnes qu’il rencontre sur sa route, Laal nous rappelle que tout le monde possède une histoire, même les personnes les plus singulières.



Critique :


Dans la catégorie des projets totalement improbables mais intriguants sur le papier, l'idée d'un remake indien du cultissime Forrest Gump de Robert Zemeckis n'est pas forcément ce qu'il y a de plus fou à débarquer dans nos salles obscures en cet été plutôt riche en découverte, d'autant qu'il est rafraîchissant de voir que le processus de réappropriation/réinvention est cette fois-ci inversé, avec une production US passant par la moulinette de ma relecture hors de ses terres - fait assez rare pour être noté.
En revanche, difficile d'en dire de même en ce qui concerne le film en lui-même, Laal Singh Chaddha, malgré les tentatives louables d'Advait Chandan de réinventer le matériau d'origine au travers d'un nouveau contexte culturel et même historique, en total adéquation avec son cadre (la Coupe du monde de cricket de 1983, l'opération Blue Star, le Rath Yatra, la guerre de Kargil de 1999,...).

Copyright Paramount Pictures

Souffrant sensiblement des mêmes problèmes fondamentaux que son illustre aîné, qui les contrebalancait avec une candeur enchanteresse et la partition totalement habité de Tom Hanks, la péloche joue bien trop les films miroirs pour totalement se démarquer et/où surprendre, d'autant qu'elle ne peut pas vraiment s'appuyer sur la performance très théâtral d'Aamir Khan, parfois à la lisière de la parodie - entre mimiques et rires volontairement exagérés.
Même si elle offre quelques torsions narratives plutôt fines (symbolisé par oa fameuse boîte de chocolat ici remplacée par une boîte de golgappa, montrant que le héros ne se fit plus au caractère aléatoire de l'existence, mais bien à une vraie soif de vivre et d'embrasser son existence malgré sa tragédie), la vision globale du film est totalement plombé par le prisme opéré : une infantilisation générale du héros (au demeurant aussi empathique que Forrest) et une insinuation directe que la disposition du protagoniste pour le bien et la gentillesse découle de son handicap cognitif - un aspect férocement reducteur que le film original évitait subtilement.
Dommage tant le message central du film, une ode à la tolérance et à l'unité dans une Inde divisée, méritait sans doute plus de finesse, ce qui aurait fait de ce remake quelque chose si ce n'est dispensable, au moins un petit peu plus enchanteur.


Jonathan Chevrier


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