[CRITIQUE] : The Sadness
Avec : Regina Lei, Berant Zhu, Tzu Chiang-wang,...
Distributeur : ESC Editions
Budget : -
Genre : Épouvante-horreur.
Nationalité : Taïwanais.
Durée : 1h39min
Synopsis :
Après un an de lutte contre une pandémie aux symptômes relativement bénins, une nation frustrée finit par baisser sa garde. C'est alors que le virus mute spontanément, donnant naissance à un fléau qui altère l'esprit. Les rues se déchaînent dans la violence et la dépravation, les personnes infectées étant poussées à commettre les actes les plus cruels et les plus horribles auxquels elles peuvent penser.
Critique :
#TheSadness ou une expérience aussi violente et rebutante qu'elle est débridée et maîtrisée par un maître du chaos qui dégaine un message nihiliste aux allures de coup de boule dans les valseuses: toute rupture sociale ne peut que réveiller, inéluctablement, le pire de l'humanité pic.twitter.com/DoPkc4eE0n
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) September 9, 2021
Sur le papier, le premier passage derrière la caméra d'un long-métrage du scénariste/réalisateur/monteur canadien Rob Jabbaz, semblait gentiment mais sûrement suivre la voie convenue du zombie movie et/ou de l'horreur sous fond de pandémie, devenue étroitement familière à nos yeux depuis les - presque - deux dernières années désormais.
Mais The Sadness, titre qui suggère plus le constat tragique dévoilé dans son final, que le déroulé énervé qui le précède, n'est résolument pas de ses efforts familiers qui peuplent aussi bien le petit que le grand écran, tant son orgie zombiesque n'est alimentée que par la rage et la volonté d'offenser son auditoire, dans une sorte de libération apocalyptique ou tout semble possible, mais avant tout et surtout le pire.
Un put*** de cauchemar qui nous plonge au plus profond des enfers, et qui nous défie de tenir le regard sur ce que l'on peut y voir.
Copyright Machi Xcelsior Studios |
Plus offensant et craspec qu'il ne devrait l'être (même les fans les plus hardcore, pourront tiquer sur la gratuité facile de certains plans), où l'horreur la plus gore et graphique qui soit, se fait le miroir d'une société qui s'effondre (au point de rendre tout conflit quotidien supposément banal, profondément anxiogène); le film est un pur manifeste transgressif et agressif, qui teste constamment - et sadiquement - les limites de son auditoire.
Totalement décomplexé - Jabbaz n'attend pas longtemps pour ouvrir les vannes - autant qu'il est étrangement cathartique (et encore plus à une heure ou une pandémie certes moins désagréable, occupe autant notre quotidien), où la dangerosité réelle d'un virus pousse la population à assouvir - TOUTES - ses pulsions les plus sombres, The Sadness, qui ne se soucie guère de son intrigue et de ses personnages (il met suffisamment l'accent sur la survie difficile d'un couple plus ou moins bien croqué, pour justifier ses penchants et encourager le spectateur à les suivre), est une expérience aussi rebutante qu'elle est débridée et maîtrisée par un maître du chaos qui distille un message nihiliste aux douce allures de coup de boule dans les valseuses : toute rupture sociale - comme la nôtre - ne peut que réveiller le pire de l'humanité.
Jonathan Chevrier