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[CRITIQUE] : The Dissident

Réalisateur : Bryan Fogel
Avec : -
Distributeur : -
Budget : -
Genre : Documentaire.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h58min

Synopsis :
En 2018, le journaliste du Washington Post, Jamal Khashoggi, disparaît au consulat saoudien d’Istanbul. Qui se cache derrière ce crime ?
Bryan Fogel propose un regard puissant et effrayant sur une dissimulation internationale.
Appuyé de preuves, d’images inédites et d’intervenants comme la fiancée de Jamal, Hatice Cengiz, la police et les procureurs turcs, tout désigne le prince héritier Mohammed Ben Salmane. The Dissident illustre qu’une personne allant à l’encontre de forces puissantes n’est jamais en sécurité…



Critique :



Le 2 octobre 2018, le journaliste du Washington Post Jamal Khashoggi, disparaît au consulat saoudien d’Istanbul, alors qu'il tentait d'obtenir des documents liés à son mariage.
Se déployant au rythme et à l'intensité d'un thriller " Greengrassien " à la Jason Bourne, le documentaire incendiaire The Dissident se veut comme un récit définitif de son impitoyable assassinat.
Le réalisateur oscarisé Bryan Fogel (Jewish, Icarus) dresse lentement mais sûrement un portrait passionnant de Khashoggi, du porte-parole saoudien de confiance au féroce critique de l'establishment qu'il incarnait, tout en coupant constamment au coeur des détails de son meurtre, de l'enquête ultérieure à ses implications géopolitiques, en passant par sa dissimulation à l'échelle internationale.
Avec puissance, Fogel et son co-scénariste Mark Monroe dégainent dans la foulée une critique sans faille et louable de la tyrannie de l'État saoudien et de sa persécution des dissidents politiques.

Copyright Dark Star Presse

Grâce à de nombreux et fréquents entretiens avec des têtes parlantes comprenant des responsables de l'ONU, des autorités turques et des amis de Khashoggi, le documentaire peint un tableau sombre de la façon dont un ancien héros du gouvernement saoudien natal est devenu l'un de ses détracteurs les plus bruyants et dangereux.
Transportant son auditoire dans un monde d'espionnage, de cyber-piratage et de protestation via les réseaux sociaux (Khashoggi et ses collègues dissidents se sont particulièrement exprimés sur Twitter, terrain de toutes les protestations possibles), le film traite même du sujet houleux du cyber-espionnage, via le logiciel d'espionnage secret que les forces de sécurité saoudiennes auraient implanté sur le téléphone de Jeff Bezos (Président-directeur général d'Amazon et propriétaire du Washington Post) via un simple texto du prince héritier Mohammed ben Salmane.
Dense, honnête et parfois douloureusement émouvant, The Dissident peut se voir comme un testament de la bravoure et de l'intégrité de Jamal Khashoggi, dans un monde où dire la vérité, d'autant plus pour un journaliste, a un prix : la vie.


Jonathan Chevrier