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[CRITIQUE] : Songbird


Réalisateur : Adam Mason
Avec : K.J. Apa, Sofia Carson, Jenna Ortega, Demi Moore, Craig Robinson, Bradley Whitford, Paul Walter Hauser, Alexandra Daddario, Peter Stormare,...
Distributeur : - (Metropolitan FilmExport)
Budget : -
Genre : Drame, Thriller.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h25min.

Synopsis :
Cela fait maintenant quatre ans que le monde vit en confinement. Désormais, les personnes infectées du Covid-23 sont envoyées de force en quarantaine dans des camps devenus peu à peu d’inquiétants ghettos. A Los Angeles, Nico est un coursier immunisé au virus qui arpente la ville lors de ses livraisons. C’est ainsi qu’il fait la connaissance de Sara, une jeune femme confinée chez elle. Malgré les impératifs sanitaires qui les empêchent de s’approcher, Sara et Nico tombent amoureux. Mais lorsque Sara est suspectée d’être contaminée, elle est contrainte de rejoindre les camps de quarantaine. Nico tente alors l’impossible pour la sauver…



Critique :


L'annonce était tombé en plein confinement, et on ne pouvait pas faire plus en adéquation avec l'actualité - aussi creapy et opportuniste que cela puisse paraître - : Michael Bay allait produire un thriller pandémique fortement inspiré de la pandémie du Covid-19, Songbird.
Même pas huit mois plus tard, et après avoir scrupuleusement usé d'une pratique stricte des distanciations sociales (c'était le premier film à tourné à L.A. pendant le confinement), le film d'Adam Mason débarque directement dans nos télévisions - ou ordis -, à une heure ou la seconde vague de contamination a à nouveau fermée les salles obscures jusqu'à une date (cruellement) indéterminée.
Imaginant une réalité pas si lointaine (un Covid-23 avec 100 millions de morts partout sur le globe), au coeur d'une petite série B qui se rêve grande dans un Los Angeles verrouillé de partout, le film, plutôt élégant visuellement - toujours un plus -, à définitivement plus à dire dans le symbole qu'il incarne (ou comment, dans une période de crise pandémique et économique, certains réalisateurs/créatifs ont réussis à arpenter le chemin de la mise en scène tout en suivant scrupuleusement les nouvelles règles sanitaires), que dans son fond, résolument limité et prévisible.

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Premier film Hollywoodien produit pendant la pandémie mais surtout sur la pandémie (ce qui lui vaudra, peut importe sa qualité, d'entrer dans l'histoire), catapulté dans une société ricaine plus chaotique et déshumanisée que jamais (un virus avec un taux de mortalité de 56%, les immunisés peuvent se balader grâce à un bracelet qui vaut de l'or, les malades sont littéralement catapultés dans des camps de concentrations ou on vous laisse pour mort), Songbird recycle sans trembler tous les tips du film apocalyptique (l'idée de rejoindre coûte que coûte une oasis ou tout est magiquement sur en tête) pour mieux appuyer sa fusion entre une love story à la Roméo & Juliette (un livreur immunisé tente de sauver sa copine, suspectée d'être contaminée) et le thriller sous-contagion gentiment expéditif - 1h20 montre en main - et familier.
Aussi fin qu'un pet d'hippopotame et un brin joué sans conviction (ou talent, au choix), la péloche, même si elle n'exploite jamais totalement la profondeur de son cadre/propos troublant, fait pourtant cruellement mouche lorsqu'elle laisse parler le versant sombre d'une réalité à laquelle nous avons tous été confrontés - et à laquelle nous le sommes encore - cette année (de la terminologie virale qui se répand quotidiennement à la façon dont nous nous isolons de tous, mais surtout de la normalité de nos vies passées), pour mieux les pervertir au coeur d'un monde encore plus effrayant - même s'il aurait pu l'être encore plus.

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Un peu comme The Purge premier du nom, il met en place une société fascinante de possibilités tout en l'enfermant dans un enrobage frustrant, totalement tronqué par un refus d'arborer une vue d'ensemble, pour se focaliser sur une romance émotionnellement plate (malgré un baiser final à la dangerosité symbolique, aussi bien devant que derrière la caméra), et trop fragile pour être le pilier majeur de l'intrigue.
Riche en micro-apparitions de luxe (Demi Moore, Bradley Whitford, Alexandra Daddario,Craig Robinson, Paul Walter Hauser, Peter " Fucking " Stormare,...), sans doute plus remarquable pour ce qu'il incarne que pour ce qu'il propose, Songbird, loin du tâcheron redouté et même étrangement annoncé par les critiques outre-Atlantique, est un thriller ambivalent et divertissant, qui s'avérera séduisant pour certains autant que révoltant pour les autres.
Quoi qu'il en soit et qu'on le veuille ou non, c'est une certitude qu'il se dirige tout droit vers les livres d'histoire.


Jonathan Chevrier