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[COEURS D♡ARTICHAUTS] : #14. Three To Tango

© 1999 - Warner Brothers

Parce que l'overdose des téléfilms de Noël avant même que décembre ne commence, couplé à une envie soudaine de plonger tête la première dans tout ce qui est feel good et régressif, nous a motivé plus que de raison à papoter de cinéma sirupeux et tout plein de guimauve; la Fucking Team vient de créer une nouvelle section : #CoeursdArtichauts, une section ou on parlera évidemment de films/téléfilms romantiques, et de l'amour avec un grand A, dans ce qu'il a de plus beau, facile, kitsch et même parfois un peu tragique. Parce qu'on a tous besoin d'amour pendant les fêtes (non surtout de chocolat, de bouffe et d'alcool), et même toute l'année, préparez votre mug de chocolat chaud, votre petite (bon grande) assiette de cookies et venez rechauffer vos petits coeurs de cinéphiles fragiles avec nous !

#14. Un de Trop de Damon Santostefano (1999)

À l'instar de la grosse majorité de l'hexagone magique qu'incarne les six comédiens de la vénéré Friends, le si attachant Matthew Perry n'a jamais vraiment su se détacher de son rôle du génial et attachant Chandler Bing (meilleur perso de la série, tout simplement), tant est si bien que le public américain n'a jamais vraiment voulu le voir ailleurs, malgré des tentatives télévisées vraiment, vraiment très chouette (les sympathiques Studio 60 on The Sunset Strip et Mr Sunshine, la merveilleuse Go On).
Au plus haut de sa popularité - pendant les dix ans de diffusion de Friends donc -, comme beaucoup de ses petits camarades, le bonhomme avait subtilement tenté de faire son trou sur grand écran, notamment dans des comédies plus ou moins finaudes mais aussi et surtout, dans des romances so cute ou son charme maladroit et attachant faisait des ravages.

© 1999 - Warner Brothers

Le plus bel exemple reste sans contestation possible Un de Trop - ou le titre plus juste Three To Tango en VO -, petite bulle de douceur entre la comédie burlesque/vaudevillesque et la romcom pétillante tout droit sortie des 60's, soutenant de manière plus ou moins habile la cause LGBT + tout en jouant amoureusement la carte du feel good movie jazzy aux bons sentiments savoureux.
On y suit les aléas d'Oscar Novak (Perry), jeune architecte de Chicago qui tente de signer le gros contrat qui fera rentrer la petite boîte qu'il forme avec son meilleur ami Peter Steinberg (le trop rare Oliver Platt).
Les deux amis de longue date sont les outsiders alors qu'ils rivalisent avec un duo d'architectes plus populaires (les géniaux John C. McGinley et Bob Balaban) pour un projet de restauration de bâtiments de plusieurs millions de dollars, financé par le magnat egocentrique et soucieux de sa santé Charles Newman (Dylan McDermott, merveilleusement imbuvable).
Mais grâce à une série de signaux involontaires et d'hypothèses erronées - alimentées, paradoxalement, par leurs concurrents commerciaux - Oscar et Peter obtiennent un avantage douteux parce qu'on considère le premier comme... gay, alors que c'est Peter qui l'est réellement.
Non content de pouvoir profiter de la situation, Charles indique qu'il accorderait à Oscar et à Peter une considération préférentielle pour le projet de restauration si Oscar exécutait un petite faveur pour lui : surveiller sa maîtresse, la craquante Amy Post, une artiste en difficulté et au caractère bien trempé, pour ne pas qu'elle retombe dans les bras de son ex-petit ami superstar du football, Kevin Cartwright.
N'ayant pas conscience que cette " confiance " accordée par Charles, n'est réelle que parce qu'il le considère comme gay, Oscar se rend à l'ouverture de la galerie d'art d'Amy et, de manière totalement prévisible pour ce célibataire désespérément amoureux de l'amour, il craque pour Amy malgré une accumulation de mésaventures improbables qui feraient pour le commun des mortels, de cette soirée la pire qui soit.

© 1999 - Warner Brothers

Mais avant que quelque chose ne se passe entre eux, Charles coupe court à leur attirance en annonçant à Amy qu'Oscar est gay, mais surtout à Oscar lui-même qu'il pense qu'il l'est...
Tout le reste du métrage s'articule autour de la résolution réticente d'Oscar à continuer de faire semblant d'être homosexuel autant pour garder son travail que l'amitié d'Amy, avec laquelle il ne cesse de se rapprocher.
Le hic c'est que sa maladresse fait qu'il va devoir assumer sa fausse homosexualité publiquement, auprès des siens et même de la communauté LGBT+...
Volontairement rétro, tonique et frondeur, croquant un message de tolérance plus ou moins profond et naïf (il a le bon ton de ne pas faire d'Oscar un hétéro qui se fait passer pour un homosexuel, en changeant drastiquement son comportement), trébuchant sur lui-même tout en se précipitant vers une fin " ils vécurent heureux pour toujours " (le discours final manque cruellement de profondeur, là où il aurait pu entériner pour de bon la vision du film), Three to Tango est une comédie intelligente et impertinente, à la sensibilité aussi ludique que subtile, peaufinant toutes sortes de stéréotypes sexuels avec un optimisme fantaisiste.
Vrai film de comédiens (Perry est attachant, Campbell est une badass au coeur tendre et Platt vole le show à chacune de ses scènes), gentiment swing et touchant, le film ne révolutionne absolument pas le genre, mais il réserve suffisamment son lot de rires et de touches romantiques pour être irrésistibles pour les coeurs d'artichauts - et il l'est clairement pour nous.


Jonathan Chevrier


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