[CRITIQUE] : French Lover
Réalisatrice : Nina Reyes
Acteurs : Omar Sy, Sara Giraudeau, Pascale Arbillot, Cindy Bruna, Alban Ivanov,...
Distributeur : Netflix France
Budget : -
Genre : Comédie, Romance.
Nationalité : Français.
Durée : 2h02min.
Synopsis :
Abel Camara est LA grosse star du moment, et lorsque Marion, l’incarnation parfaite de la “Girl next door” lui rend un service un jour, aucun des deux ne soupçonne que c’est le début d’une grande histoire d’amour
Écrire une chronique sur une comédie romantique peut s’avérer une tâche plus ardue qu’on ne le croit, notamment par les codes qui dirigent le genre. Peut-on réellement parler de clichés quand la question principale que peut se poser le public est si les deux protagonistes principaux finiront ou pas ensemble ? C’est une interrogation qui peut paraître banale mais, dans une période où l’on aime limiter les films à leurs arcs narratifs et à des critères à respecter, cette approche mérite d’être soulignée, surtout dans un genre que beaucoup aiment qualifier de creux alors qu’il a charrié de nombreux titres populaires et autres classiques du septième art.
Ainsi, French Lover démarre par un plan-séquence publicitaire avant de révéler les coulisses de cette réclame par le biais d’un travelling. Ici, le rapport à l’image que renvoie Abel Camara (un Omar Sy charmeur à souhait) se pose rapidement, renforcé par un plan le renvoyant à ses multiples reflets dans un miroir de sa loge. Ce rapport à la perception de soi et la volonté d’être accepté des autres va être son moteur narratif principal et c’est en cela que sa romance avec Marion (Sara Giraudeau, impeccable comme toujours) va se développer en résonnance de cette envie d’aimer.
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Copyright Emmanuel Guimier/Netflix |
Cela peut paraître naïf et, pour être franc, le film touche à cela par instants. Mais il y a dans cette confrontation à la normalité quelque chose de rafraîchissant, avec assez de touches françaises et de réorientations pour éviter la simple redite d’un Coup de foudre à Notting Hill avec qui le long-métrage partage quelques bases. Le scénario de Nina Rives (également réalisatrice) et Hugo Gélin permet justement de lier ces points avec assez d’atomes crochus, bien aidé par l’alchimie de son duo principal. Il s’y développe alors une représentation de ce besoin d’être aimé avec une résonnance médiatique qui fait mouche et amène son lot de comédie sans tomber dans la lourdeur ou dans un trop plein de quiproquos attendus (cf. la résolution d’une des situations de départ par le biais d’un dialogue désamorçant la situation), quitte à délaisser certaines de ses pistes.
Comédie pleine de charme, French Lover fonctionne assez bien dans sa romance et dans son approche d’apparence pour parler de certaines envies inhérentes aux relations amoureuses, notamment dans le regard de l’autre. Ça a assez de peps et de sympathie pour nous convaincre, à l’image d’un duo Omar Sy/Sara Giraudeau parvenant à un équilibre drôle et affectueux. C’est donc à recommander, et pas uniquement aux personnes qui aiment un genre souvent dévalué à cause de ses codes narratifs et de la fausse naïveté qu’on lui raccroche.
Liam Debruel