[CRITIQUE] : Swipe
Réalisatrice : Rachel Lee Goldenberg
Acteurs : Lily James, Ben Schnetzer, Myha'la Herrold, Jackson White, Dan Stevens,...
Distributeur : Disney Plus France
Budget : -
Genre : Biopic, Drame.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h50min.
Synopsis :
Récemment diplômée de l'université, Whitney Wolfe fait preuve d'une détermination et d'une ingéniosité sans égales pour percer dans le secteur de la tech largement dominé par les hommes. Son instinct et son talent seront à l’origine d’une application de rencontres innovante et mondialement reconnue (deux, en fait), lui ouvrant ainsi la voie vers le titre de « plus jeune femme milliardaire autodidacte ».
Dites, vous reprendrez bien un peu de sauce biopic sur votre pizza de sorties quatre saisons, non ?
Blague à part, il y a une certaine ironie (quelques-uns parleront peut-être de karma, ce qui n'est peut-être pas totalement faux aussi) dans le fait que ce genre, que l'on considère à la fois comme le plus cheap et confondant de banalité qui soit, se paye une place non-négligeable au sein de la production annuelle, même s'il a su se faire un poil discret en cette rentrée 2025.
Mais pas de panique, la course aux statuettes dorées arrivent et les festivités vont le remettre tout en haut de la chaîne alimentaire...
Preuve en est avec le pas folichon sur le papier Swipe de Rachel Lee Goldenberg, qui ne laissait pas présager sur le papier, l'idée qu'il soit capable de voguer aux antipodes de l'hagiographie Wikipedia-esque familière et ronronnante, avec sa vulgarisation - très libre, visiblement - de la vie de Whitney Wolfe Herd, co-fondatrice de Tinder et fondatrice de Bumble.
Après vision, pas de surprise tant le film a tout du biopic creux et superficiel rythmé à la truelle, dont l'écriture comme la mise en scène n'arrivent jamais à être suffisamment organique pour rendre à la fois divertissante comme didactique, une narration qui se complaît dans ses expositions comme dans ses raccourcis faciles, le tout saupoudré d'une théatralisation forcée qui ferait presque passer les films de Tom Hooper pour des sommets d'authenticité.
Ne sachant jamais réellement sur quel ton swinguer (entre le drame sauce odyssée inspirante et tout en résilience d'une " girl boss " dans un univers bouffe par les prérogatives patriarcales, ou la comédie décontractée et un brin satirique sauce tech qui loucherait plus ou moins franchement sur The Social Network), quand bien même il a l'éclair de génie de souligner la discrimination sexuelle omniprésente comme la misogynie exacerbée et - totalement - décomplexée dans le milieu de l'industrie technologique, au cœur de son histoire (son exposition de la toxicité masculine et des répercussions de cet esprit " Boys club " sur Herd, sont sans doute les meilleurs séquences du film); la péloche, à peine plus ambitieuse qu'un téléfilm Hallmark, incarne une séance générique douloureusement poseuse où le spectateur n'apprend jamais réellement à connaître sa figure titre, une toile vierge dénuée de corps et d'inventivité, de couleurs et de pertinence, d'énergie et même tout simplement d'envie.
Mi-burlesque risible (dans le mauvais sens du terme), mi-ronflant dans son sérieux presque papale, à peine sauvé par une Lily James qui fait ce qu'elle peut pour ne pas patauger dans la semoule (voire même un Dan Stevens qui se régale avec ses accents absurdes), Swipe, plus qu'une hagiographie discutable sans profondeur ni nuances, est un divertissement anecdotique et passif qui mérite de n'être qu'un bruit de fond pendant que l'on scrolle sur les réseaux sociaux (où que vous lisez nos billets, allez !).
On a mal à notre Lily, vraiment...
Jonathan Chevrier
Acteurs : Lily James, Ben Schnetzer, Myha'la Herrold, Jackson White, Dan Stevens,...
Distributeur : Disney Plus France
Budget : -
Genre : Biopic, Drame.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h50min.
Synopsis :
Récemment diplômée de l'université, Whitney Wolfe fait preuve d'une détermination et d'une ingéniosité sans égales pour percer dans le secteur de la tech largement dominé par les hommes. Son instinct et son talent seront à l’origine d’une application de rencontres innovante et mondialement reconnue (deux, en fait), lui ouvrant ainsi la voie vers le titre de « plus jeune femme milliardaire autodidacte ».
Dites, vous reprendrez bien un peu de sauce biopic sur votre pizza de sorties quatre saisons, non ?
Blague à part, il y a une certaine ironie (quelques-uns parleront peut-être de karma, ce qui n'est peut-être pas totalement faux aussi) dans le fait que ce genre, que l'on considère à la fois comme le plus cheap et confondant de banalité qui soit, se paye une place non-négligeable au sein de la production annuelle, même s'il a su se faire un poil discret en cette rentrée 2025.
Mais pas de panique, la course aux statuettes dorées arrivent et les festivités vont le remettre tout en haut de la chaîne alimentaire...
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Copyright 2025 20th Century Studios. All Rights Reserved. |
Preuve en est avec le pas folichon sur le papier Swipe de Rachel Lee Goldenberg, qui ne laissait pas présager sur le papier, l'idée qu'il soit capable de voguer aux antipodes de l'hagiographie Wikipedia-esque familière et ronronnante, avec sa vulgarisation - très libre, visiblement - de la vie de Whitney Wolfe Herd, co-fondatrice de Tinder et fondatrice de Bumble.
Après vision, pas de surprise tant le film a tout du biopic creux et superficiel rythmé à la truelle, dont l'écriture comme la mise en scène n'arrivent jamais à être suffisamment organique pour rendre à la fois divertissante comme didactique, une narration qui se complaît dans ses expositions comme dans ses raccourcis faciles, le tout saupoudré d'une théatralisation forcée qui ferait presque passer les films de Tom Hooper pour des sommets d'authenticité.
Ne sachant jamais réellement sur quel ton swinguer (entre le drame sauce odyssée inspirante et tout en résilience d'une " girl boss " dans un univers bouffe par les prérogatives patriarcales, ou la comédie décontractée et un brin satirique sauce tech qui loucherait plus ou moins franchement sur The Social Network), quand bien même il a l'éclair de génie de souligner la discrimination sexuelle omniprésente comme la misogynie exacerbée et - totalement - décomplexée dans le milieu de l'industrie technologique, au cœur de son histoire (son exposition de la toxicité masculine et des répercussions de cet esprit " Boys club " sur Herd, sont sans doute les meilleurs séquences du film); la péloche, à peine plus ambitieuse qu'un téléfilm Hallmark, incarne une séance générique douloureusement poseuse où le spectateur n'apprend jamais réellement à connaître sa figure titre, une toile vierge dénuée de corps et d'inventivité, de couleurs et de pertinence, d'énergie et même tout simplement d'envie.
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Mi-burlesque risible (dans le mauvais sens du terme), mi-ronflant dans son sérieux presque papale, à peine sauvé par une Lily James qui fait ce qu'elle peut pour ne pas patauger dans la semoule (voire même un Dan Stevens qui se régale avec ses accents absurdes), Swipe, plus qu'une hagiographie discutable sans profondeur ni nuances, est un divertissement anecdotique et passif qui mérite de n'être qu'un bruit de fond pendant que l'on scrolle sur les réseaux sociaux (où que vous lisez nos billets, allez !).
On a mal à notre Lily, vraiment...
Jonathan Chevrier