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[CRITIQUE] : Friendship


Réalisateur : Andrew DeYoung
Acteurs : Tim Robinson, Paul Rudd, Kate Mara, Jack Dylan Grazer,...
Distributeur : -
Budget : -
Genre : Comédie.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h40min.

Synopsis :
Craig Waterman sait profiter de la vie et ne voit aucune raison de changer quoi que ce soit ou de se faire de nouveaux amis... jusqu'à ce que le présentateur météo Brian emménage dans le quartier. Mystérieux mais amical, macho mais vulnérable, Brian transforme tout pour Craig, mais l'immaturité affective de Craig menace de ruiner cette amitié, et peut-être tout le reste de sa vie.





Au sein d'une comédie américaine dont l'état de sécheresse depuis une bonne quinzaine d'années, à dépasser le stade du gentiment alarmant, force est d'admettre que cet été ciné 2025 nous a apporté quelques vrais éléments de satisfaction pour appuyer la thèse que l'éclaircie débarque bien après la pluie : Y'a-t-il un flic pour sauver le monde ? d'Akiva Schaffer, Libre échange de Michael Angelo Covino et enfin Friendship d'Andrew DeYoung, trois péloches qui non sans quelques pannouilles certes, faisaient preuve autant de mordant que d'originalité pour susciter le rire chez un auditoire qui en était de plus en plus privé.

Copyright A24

Mention au dernier justement, exempté des salles obscures et dégainé en catimini par la case VOD, petit cauchemar de comédie tout en humour grinçant et en humiliations diverses qui offre, enfin, à Paul Rudd un rôle intéressant après un sacré grand chelem de la loose - mais qu'il est prêt à reprendre à n'importe quel moment, coucou Anaconda.

Gentiment imprévisible et avec une affection plus qu'assumée pour tout ce qui provoque le malaise, le film se fait l'auscultation mélancolique et complexe des hiérarchies et des angoisses comme de la solitude masculine (qui ici, suppose qu'elle peut être auto-infligée par son propre comportement) au détour de sa personnification la plus embarassante et inconfortable, Craig, loser pas magnifique qui n'est ni un bon mari, ni un père suffisamment présent pour son rejeton, mais envers qui il est difficile de totalement jeter la pierre.

Son but ultime : avoir enfin un ami, ce qu'il pense devenir réalité à l'arrivée de son nouveau voisin, Brian, présentateur météo qui va incarner tout ce qu'il a toujours espéré (quitte à ce qu'il s'y attache plus qu'à son mariage, dans des efforts pour se faire aimer à la fois touchants et perturbants), tout en le renvoyant à son immaturité affective et à ses pires travers.

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Tout du long à la lisière de l'horreur tant il enchaîne les situations douloureuses, pour mieux retranscrire aussi bien le besoin humain profond d'amour et d'appartenance, que l'inaptitude sociale d'une âme excessivement maladroite et loin d'être armée pour les rituels sociaux et - parfois - toxiques de l'amitié/rivalité masculine, Friendship est une sacrée comédie piquante et dérangeante qui fait germer son humour dans notre malaise face à son étonnante sincérité/vérité.

Un vrai gâchis qu'il n'est pas trouvé, par chez nous, son chemin dans une salle obscure...


Jonathan Chevrier