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[CRITIQUE] : La Daronne


Réalisateur : Jean-Paul Salomé
Avec : Isabelle Huppert, Hippolyte Girardot, Farida Ouchani,...
Distributeur : Le Pacte
Budget : -
Genre : Policier, Comédie.
Nationalité : Français.
Durée : 1h46min.

Synopsis :
Patience Portefeux est interprète judiciaire franco-arabe, spécialisée dans les écoutes téléphoniques pour la brigade des Stups. Lors d'une enquête, elle découvre que l'un des trafiquants n'est autre que le fils de l'infirmière dévouée qui s’occupe de sa mère. Elle décide alors de le couvrir et se retrouve à la tête d'un immense trafic ; cette nouvelle venue dans le milieu du deal est surnommée par ses collègues policiers "La Daronne".




Critique :



Il y a quelque chose de proprement incroyable qui se dégage des dernières prestations de la lumineuse Isabelle Huppert, une sorte de détachement totalement maîtrisée (certains diront je-m'en-foutisme, même si cela est totalement hors de propos), d'attitude lunaire polie tout en étant totalement consciente de survoler les débats sans avoir à forcer plus que cela son talent; un peu comme Gérard Depardieu, chez qui le minimum syndical équivaut à énormément chez les autres.
L'apanage des plus grands, sans aucun doute, qui font que nous ne nous deplaçons non plus pour les films en eux-mêmes, mais pour leurs performances qui surplombent l'expérience générale pour en être une plus mineure, à part entière et parfois - souvent - nettement plus satisfaisante.




Ce qui est clairement le cas avec le bien nommé La Daronne de Jean-Paul Salomé, adaptation résolument fidèle du roman éponyme d'Hannelore Cayre - ancienne avocate au Barreau de Paris -, dont le mélange plus ou moins habile entre la comédie et le polar, est totalement éclipsé par le one-woman-show de la comédienne, seule au milieu (contre ?) tous, dans un contre-emploi baroque assez savoureux.
Sur le papier pourtant, le film se pare d'un pitch on ne peut plus dingue et prometteur, contant les aléas de Patience Portefeux, une femme à l'intimité plutôt tortueuse et aux proches (son père et son mari, ayant tous mes deux passé l'arme à gauche) jouant gentiment avec les frontières de l'illégalité.
Officiant en tant qu'interprète judiciaire franco-arabe pour la brigade des stups, elle va un jour mettre la main suite à un quiproquo, sur un important stock de cannabis, ce qui va férocement faire vaciller ses principes puisqu'elle va se mettre dans l'idée d'écouler le tout par elle-même.
Avec un déguisement aussi minimaliste que celui de Clark Kent (une burqa et des lunettes de soleil noire), elle devient " La Daronne ", une wannabe baronne de la drogue parisienne, qui s'amusent avec les dealers et la police...
Jeu du chat et de la souris un peu facile mais sympathiquement cynique, amusant sans forcément être drôle (ni même dénué d'une légion de clichés), divertissant tout en étant oubliable, La Daronne, pas dénué de quelques longueurs et d'un montage parfois discutable (on retiendra cependant une traque haletante dans les rues parisiennes), manque de souffle (même dans sa vraie/fausse romance jamais réellement abordée), de fluidité et de liant pour dépasser le strate de la comédie policière/sociale peu inspirée.




Reste que, comme dit plus haut, Queen Isabelle fait le job, et même mieux que bien, usant de son potentiel comique comme rarement cela avait été le cas auparavant (même si elle aurait certainement dû, à l'instar de d’Isabelle d’Adjani dans Le Monde est à toi, au rôle similaire, y allé franco dans le décalage extrême), elle incarne un personnage au moins aussi insaisissable qu'elle, dont les rêves d'ailleurs vont se concrétiser de la manière la plus folle possible.
Elle justifierait presque à elle seule, le prix du billet... presque.


Jonathan Chevrier



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