[CRITIQUE] : Divorce Club
Réalisateur : Michael Youn
Acteurs : Arnaud Ducruet, François-Xavier Demaison, Audrey Fleurot, Caroline Anglade, Michael Youn,...
Distributeur : SND
Budget : -
Genre : Comédie
Nationalité : Français
Durée : 1h48min
Synopsis :
Après 5 ans de mariage, Ben est toujours aussi éperdument amoureux. Jusqu’au jour où il découvre en public que sa femme le trompe : humilié et plaqué dans la foulée ! Abattu et lâché par ses proches, Ben peine à remonter la pente jusqu’à ce qu’il croise le chemin de Patrick, un ancien ami lui aussi divorcé qui lui propose d’emménager chez lui. Patrick, au contraire de Ben, entend bien profiter de son célibat retrouvé et de tous les plaisirs auxquels il avait renoncé durant son mariage. Bientôt rejoints par d’autres divorcés, les fêtards quarantenaires ébauchent les premières règles du " Divorce Club "…
Critique :
#DivorceClub, qui flirte gentiment entre la romance mignonne et le trip débridé et furieusement régressif, roule pleinement sa bosse et incarne une drôle et excellente comédie sur un constat social qui ne prête pas forcément à rire. Un films de potes sincère, libre et à la cool. pic.twitter.com/QWN4eiBVs8— FuckingCinephiles (@FuckCinephiles) July 14, 2020
Au tribunal des jugements hâtifs et souvent faciles (logique), les comédies impliquant l'un des trublions les plus importants de notre jeunesse, Michael Youn, ont subi des foudres pas totalement justifiées.
Au demeurant régressives et potaches, rarement pour le meilleur (La Beuze, Les 11 Commandements) et souvent pour le pire (tout le reste), en revanche, il est bien difficile d'aller savater ses propres montures, que ce soit la satire plus fine qu'elle n'en a l'air Fatal (à la B.O. délirante), ou sa comédie sous fond terrorisme (oui) Vive la France, qui réservent toutes deux de vrais moments de poilades non feintes.
Alors revoir le bonhomme passer pour la troisième fois derrière la caméra, et qui plus est adoubé par la dernière cuvée du Festival de l’Alpe d’Huez (avec une double consécration à la clé), avait de quoi un minimum attirer le regard... et même un petit peu plus que cela.
Comédie volontairement simpliste mais prenante et hilarante, croquée sur mesure pour un Arnaud Ducruet on fire et articulée autour d'une tragédie sentimentale captée par le prisme du verre à moitié plein, Divorce Club, totalement conscient de ne pas péter dans la soie de l'originalité (et de se complaire dans une écriture caricaturale qui n'annihile jamais le plaisir de sa vision), ravive l'esprit de " films de potes " libre et perfectible mais à la cool, un brin négligé par une comédie populaire hexagonale ne se remettant que trop fugacement en question, et ne donnant que trop peu de coups de rétroviseurs dans ce qui faisait son sel jadis.
Sorte de Mes Meilleurs Copains survitaminé et sauce Youn, la bande mérite décemment son pesant de popcorn, et incarne un sincère et enthousiasmant moment de bouffonnerie totalement assumé (et maîtrisé, quoi qu'en diront les mauvaises langues parties pour aveuglément le sabrer), qui aurait clairement mérité à croire un peu plus en sa folie et en son pouvoir comique - même si déjà très généreux -, tant elle semble pleinement en avoir toujours un peu sous le pied aussi bien d'un point de vue humour, que dans une étude sociale certes limitée - comédie populaire oblige -, mais pointant joliment du bout de la pellicule, un constat social tragique : la recrudescence des divorces, fruit pourri d'un mariage sur deux.
Exploitant intelligement son postulat de départ plus que simpliste, déployant un panel assez sympathique de bras cassés évitant soigneusement de tomber dans les meandres du surjeu, Divorce Club, qui flirte tout du long entre la romance mignonne et le trip débridé et furieusement régressif, roule pleinement sa bosse, réserve son petit lots de scènes/péripéties cocasses et épouse juste ce qu'il faut une folie pure qui aurait pu s'avérer même plus burlesque et totalement sous acide.
Dans l'état, on appelle ça une séance estivale parfaite pour s'aérer l'esprit, et Dieu sait qu'on en a réellement besoin en ces temps difficiles...
Jonathan Chevrier