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[CRITIQUE] : Sonic Le Film


Réalisateur : Jeff Fowler
Acteurs : Malik Bentalha (voix), Jim Carrey, James Marsden, Tika Sumpter, Neal McDonough,...
Distributeur : Paramount Pictures France
Budget : -
Genre : Famille, Aventure, Action.
Nationalité : Américain, Japonais.
Durée : 1h40min.

Synopsis :
L'histoire du hérisson bleu le plus rapide du monde qui arrive sur Terre, sa nouvelle maison. Sonic et son nouveau meilleur ami Tom font équipe pour sauver la planète du diabolique Dr. Robotnik, bien déterminé à régner sur le monde entier.




Critique :


Au coeur d'une jungle Holywoodienne abjecte adaptant tout produit populaire qui bouge, histoire d'aller glaner un max de billets verts le plus outrageusement possible et avec la paresse indigne qui va avec, voir un film centré sur le petit hérisson bleu made in SEGA qu'est Sonic, vingt-sept ans après le nanardesque - mais friqué - Super Mario Bros (au panthéon des transpositions les plus à côté de la plaque, juste à côté de Double Dragons), n'a franchement rien de surprenant.
Idem pour l'idée d'y retrouver des comédiens talentueux mais à bout de souffle tel que Jim Carrey et James Marsden, n'ayant plus vraiment peur du ridicule après quelques choix douteux dont ils porteront encore longtemps le fardeau.



Reste qu'au-delà d'être passablement casse-gueule sur le papier (dix ans de production hell pour voir le jour, ce n'est pas qu'un simple détail), le premier film de Jeff Fowler s'était en plus payé le luxe totalement fou de repenser le physique du perso, en faisant un hybride entre un gremlins et un chipmunks tout droit sortie du pays des Schtroumpfs.
Rattrapé au vol par la vox populi et obligé de repousser sa sortie pour sauver les dégâts, Sonic Le Film débarque donc dès aujourd'hui dans les salles obscures hexagonales, et incarne in fine un divertissement familial tout juste convenable, qui brosse dans le sens du poil nos petites têtes blondes à défaut de pleinement taquiner la sympathie des amoureux sincères de l'un des héros les plus populaires de l'histoire du jeu vidéo.
On y suit donc les aléas du plus rapide des hérissons, qui mène une existence insouciante et solitaire sur sa lointaine planète, alors que sa super vitesse est convoitée par quasiment tout le monde.
Pour sauver sa peau bleue, il se téléporte de planète en planète grâce à son sac d'anneau magique, avant d'atterrir maladroitement sur la Terre - plus précisément à Green Hill - et de foutre un sacré boxon : une gigantesque panne électrique.
Fâché, le gouvernement américain pas dérangé par le fait que sa politique mette le pays en pièces, décide de confier l'enquête (mot poli pour dire traque) au docteur Robotnik, un psychopathe plutôt doué avec les nouvelles technologies.
Dans sa fuite, Sonic va trouver un allié en la personne d'un petit flic local, Tom Wachowski, le seul qui pourra lui faire assimiler les coutumes du chère pays de l'Oncle Sam...



Voilà un résumé hâtif mais pourtant complet du film de Fowler, simpliste, téléphoné et timide mais étrangement efficace (sous certains rapports) blockbuster calibré pour le public ricain, sorte de rip-off de de Détective Pikachu - en moins réussi - et de Dragon Ball Évolution pour le saccage - en moins indignant - d'un héros phare de la pop culture (bien modélisé, même quand il use de sa vitesse extraordinaire), arpentant les lieux communs du choc des cultures pour mieux égrainer avec aplomb une histoire prévisible cochant toutes les cases du genre (ode à l'amitié, à la différence, à l'entraide, à l'acceptation et au dépassement de soi... d'accord), réservant suffisament de punchlines (les dialogues en VF sont à la limite du supportable), de tendresse (jolie gestion de la solitude terrible qui assaille Sonic, dont l'évolutionest assez bien amenée) et de scènes d'action plutôt entraînantes et lisibles, pour endormir le poisson.
Jouant pleinement sur la nostalgie de son auditoire à coups de clins d'oeil un brin forcés, très (trop ?) bon enfant, plombé par une intrigue telephonée et prétexte tout autant qu'il n'est jamais vraiment sauvé par le cabotinage extrême d'un Jim Carrey en complet roue libre (l'improvisation du bonhomme n'a pas que des bons côtés); Sonic Le Film divertit juste ce qu'il faut pour ne pas trop sombrer dans l'oubli à peine le générique de fin lancé, et dégaine aussi maladroitement son adaptation que l'annonce d'une potentielle suite en cas de succès. 



Pourquoi pas au fond, seulement si l'on ne balance pas une âme incompétente à sa barre, et que l'on s'intéresse au minimum au médium original, qui a un réel potentiel même dans une salle obscure...
Quoi, qui a dit impossible à Hollywood ?


Jonathan Chevrier