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[CRITIQUE] : The Grudge


Réalisateur : Nicolas Pesce
Acteurs : Lin Shaye, Andrea Riseborough, Demián Bichir, William Sadler, John Cho, Jacki Weaver,...
Distributeur : Sony Pictures Releasing France
Budget : -
Genre : Épouvante-Horreur.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h34min.

Synopsis :
Une nouvelle version tortueuse de ce classique du genre, de cette histoire horrifique, inspirée du film JU-ON : THE GRUDGE de Takashi Shimizu.




Critique :



Il y a deux bonnes décennies maintenant, Hideo Nakata lançait une véritable vague horrifique sans précédent aux quatre coins de l'Extrême-Orient avec Ring, avant d'être copié à toutes les sauces par des péloches arrivant très rarement à son niveau.
Plombé comme Ring, autant par une franchisation à outrance que par un remake ricain lui-même franchisé à outrance (avec un concept bien à part : une franchise de chaque côté du pacifique, aux opus cornaqués par les mêmes réalisateurs...), Ju-On : The Grudge tente de renaître de ses cendres en ses premières heures de 2020, en (re)jouant la carte du reboot avec un casting flambant neuf, et un réalisateur plutôt talentueux à sa barre - Nicolas Pesce.
Sur le papier, on avait franchement envie de dire pourquoi pas, tant un retour aux sources d'une horreur nippone aussi rêche et froide que féminine (les héroïnes comme les fantômes qui les torturent), articulé aussi bien autour de l'invisible et de l'audible, que d'une confrontation séduisante et sinistre entre technologie et au-delà, n'est pas le genre de proposition qui se boude facilement dans une salle obscure.




Mauvaise pioche, ce reboot du remake échoue partout là ou la première américanisation du film de Shimizu marquait des points, sorte de boucherie sans cohérence - scénaristiquement et artistiquement -, qui n'a strictement rien à apporter au genre, mais essaye tout du long de nous faire croire le contraire.
Thriller d'épouvante gothique façon trip de maison hanté à la malédiction chorale, ne foutant jamais vraiment la trouille et, plus emmerdant encore, braconne bien trop souvent aux frontières du ridicule le plus absolu dans ses manifestations horrifiques en complet roue libre et puant sensiblement le déjà-vu (bouh des mains dans les cheveux, dans des baignoires remplis d'eau et toute sale,...), The Grudge version 2020 ronronne au coeur d'une routine " Wan-esque ", picorant aveuglément dans tout ce qui a fait le sel de la récente saga Conjuring (jump-scares éculés en prime), sans jamais se montrer aussi prenant que ses pires représentants - Annabelle en tête.
Insipide et mal fagoté (malgré quelques fulgurances visuelles de la part d'un Pesce englué dans une horreur dont la mayonnaise ne prend jamais), condamnant en phase terminale autant une J-Horror jadis référentielle qu'un casting de talents certains pourtant rompus au cinéma de genre (Lin Shaye, Andrea Riseborough, Demián Bichir, William Sadler, John Cho, Jacki Weaver,...), jamais relevé par un quelconque enjeu dramatique (le script est d'une banalité affligeante), des scènes chocs ou même des personnages un tant soit peu intéressants; The Grudge, un cran moins atterrant que certaines suites, est une péloche désespérément terne dont la morosité s'avère cruellement contagieuse.



Si les remakes font bien souvent grincer les dents des cinéphiles que nous sommes, il faut au moins reconnaître que leur existence permet d'offrir un léger regain d'intérêt aux films originaux : ici, se jeter sur l'original - voire son premier remake -, est même franchement vitale.


Jonathan Chevrier