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[CRITIQUE] : Le Parc des Merveilles


Réalisateur : -
Avec les voix de : Marc Lavoine, Frédéric Longbois, Odah, Dako, ...
Distributeur : Paramount Pictures France
Budget : -
Genre : Animation, Comédie, Famille
Nationalité : Américain, Espagnol
Durée : 1h26min

Synopsis :
Le Parc des Merveilles raconte l’histoire d’un parc d’attractions fabuleux né de l’imagination extraordinaire d’une petite fille appelée June.
Un jour, le Parc prend vie...



Critique :
“Quand le chat n’est pas là, les souris dansent” nous dit une expression bien connue. En ce mois d’avril, nous en aurons l’expérience avec quatre films d’animation, qui profitent qu’aucun Disney et/ou Pixar ne viennent voler la vedette. Il est vrai qu’on peut difficilement être en compétition avec un Toy Story 4 ou un La Reine des neiges 2. Et Le parc des merveilles, film qui va retenir notre attention dans cet article n’est pas celui qui nous fait le plus baver d’envie (celui de l’écurie Laika a ce privilège). Surtout quand on connaît les dessous du film. Car si vous êtes un adepte des génériques, vous ne verrez aucun nom de réalisateur ou réalisatrice. La raison ? Celui qui devait jouer ce rôle s’est fait viré au milieu de la production, accusé d’agressions sexuelles sur plusieurs femmes, suite au mouvement de libération de parole après l’affaire Weinstein. Une production un peu bancale donc, qui a du finir son film tout en évitant le drame de la mauvaise publicité (surtout pour un film destiné aux enfants). Pourtant, même si le film est loin d’être parfait, et s’adresse aux enfants majoritairement, Le parc des merveilles n’est pas une catastrophe.


June est une petite fille à l’imagination débordante. Au lieu de limiter cette énergie, qui lui fait parfois prendre des risques inconsidérés (pour elle et pour les autres), ses parents encouragent cette étincelle, certains qu’elle peut en tirer quelque chose. Sa maman surtout. Elles ont donc inventé un parc d’attraction haut en couleur, où il n’y a aucun frein. Géré par des animaux, le parc est à disposition de tout le monde, ceux qui veulent s’amuser et faire des grands huit. Peanut, le singe star du Parc des Merveilles (Wonderland en anglais) est celui qui invente les attractions, toutes plus folles les unes que les autres grâce à un crayon magique. Evidemment, c’est la maman de June qui lui souffle ces idées. Mais lorsque celle-ci tombe gravement malade, June refoule sa passion, car elle se sent incapable de créer toute seule, pendant que sa maman est loin de la maison, dans une clinique où elle espère guérir. L’abandon de son parc ne sera pas sans répercussion, comme elle le verra lors d’une colonie de vacances.


June va donc découvrir que son parc est bel et bien réel, mais en ruine à cause d’elle. Elle va devoir le rebâtir, apprendre à se faire confiance pour que les animaux lui fassent confiance à leur tour. Le film suit une trame simple et l’histoire ne surprendra aucun adulte, habitué un temps soit peu au film d'animation. La petite fille, traumatisée par la maladie et la peur de perdre un être cher va se transformer à l’opposé de son caractère : elle si vivante et délurée devient une jeune fille trop raisonnable, obsessionnelle de la santé de son père. Le parc, qu’il soit vraiment fictif ou non est bien sûr une allégorie de sa peur, de son mal être. Et il se remettra en marche seulement quand cette dernière comprendra sa peur et la vaincra. Rien de bien original sous le soleil, mais le film arrive à nous satisfaire, notamment grâce à June, héroïne au tempérament attachant. Nous aimons aussi la morale bienveillante que Le parc des merveilles souhaite transmettre, même si elle est convenue.


Véritable récit d’apprentissage, d’une jeune fille qui doute de ses capacités et qui fait l’expérience de la peur de la perte d’un être cher, Le parc des merveilles est un film tout à fait mignon et réussi. On regrette cependant l'animation en deçà de ce que l’on attend quand on parle de l’imagination débordante des enfants, mais le film reste un divertissement honnête.


Laura Enjolvy