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[CRITIQUE] : Les Enquêtes du Département V : Dossier 64


Réalisateur : Christoffer Boe
Acteurs : Nikolaj Lie Kaas, Fares Fares, Johanne Louise Schmidt, Soren Pilmark, ...
Distributeur : -
Budget : -
Genre : Policier, Drame
Nationalité : Danois
Durée : 1h58min

Synopsis :
Alors que le Département V est sous tension avant le départ annoncé d'Assad, partenaire de l'inspecteur Carl Mørck, ces derniers se lancent dans une nouvelle enquête qui pourrait bien être leur dernière.
Suite à la découverte de trois squelettes cachés derrière la tapisserie d'un vieil appartement, les deux enquêteurs et leur assistante Rose doivent exhumer une macabre affaire datant des années 1950 : sur la petite île de Sprogø, des femmes étaient internées et stérilisées de force sous la direction du docteur Curt Wad...



Critique :


Les Enquêtes du Départements V, ce sont tout d’abord d’excellents polars écrit par Jussi Adler-Olsen. Une saga (de 7 livres pour l’instant) très appréciée par les danois. Des adaptations filmiques ont donc vu le jour. Les acteurs Nikolaj Lie Kaas et Fares Fares ont eu la lourde tâche d’incarner les personnages principaux Carl Mørck, un inspecteur de police bourru et solitaire et son assistant Assad, plus chaleureux et empathique. Après trois films très réussis (dont un seul est sorti en salle en France, Profanation en 2015), nos inspecteurs préférés reviennent pour une dernière enquête en e-cinéma le 7 mars.
Les acteurs, présents lors de la projection en avant-première, ont brisé le cœur des fan de la saga. Dossier 64 sera bel et bien le dernier film (malgré les livres qui ont fait suite). Un film qui a la saveur supplémentaire douce-amère de la fin. Et quelle fin. Car nos enquêteurs ne choisissent pas une enquête des plus simple et nous invitent à creuser dans les tréfonds du mal, d’hommes de pouvoir sexistes et racistes.


Le département V est un service à part de la police danoise. Carl Mørck, l’inspecteur principal, accompagné de son fidèle assistant Assad et de la secrétaire sarcastique Rose, se focalisent sur les vieilles enquêtes non-résolues (sorte de Cold Case scandinave). Logé dans les sous-sols (à côté des archives, c’est dire si le département est aimé), le département V a déjà résolu trois grosses affaires (les précédents films Miséricorde, Profanation et Délivrance). Mais voilà, Assad a demandé sa mutation. Les deux hommes, si différents, ont réussi à lier un lien d’amitié fort. Trois squelettes emmurés dans une tea-party macabre seront donc le point de départ de leur dernière enquête, encore plus sombre et prenante que les précédentes.
Si Délivrance avait fait fort en matière de spectacle, ici Dossier 64 se démarque par son écriture solide, tirée de fait réel. Car l’île de Sprogø présentée dans le film, ainsi que l’institution de femmes ont existé. Le Danemark, dans les années 50’s a donc enfermé les femmes pour des raisons de mœurs, ou d’autres motifs tout aussi arbitraires, qui démontraient bien la société patriarcale dans laquelle ces femmes devaient vivre. Le film, par des flash-back, montre leur quotidien, et suit une jeune femme en particulier, enceinte de son petit-copain. Son père l’envoie de force à l’institution car elle a eu le malheur de coucher sans être marier. Le spectateur suit son destin maudit, jusqu’à son avortement et sa stérilisation de force par un gynécologue Curt Wad, qui exerce toujours. Mais quel est le lien entre les squelettes et l’île ? On vous laisse le suspens intacte.


Les Enquêtes du départements V ont à chaque fois changé de réalisateur, mais gardent les mêmes acteurs. Le spectateur a l’opportunité d’en apprendre un peu plus sur les personnages, mais cela donne l’occasion aux acteurs de créer une véritable alchimie entre eux. Nikolaj Lie Kaas et Fares Fares fonctionnent extrêmement bien ensemble et leur personnages se complètent. Mørck étant froid, direct et Assad plus sensible et empathique. La narration, qui balance entre présent et passé est parfaitement maitrisée par le réalisateur Christoffer Boe, entre victimes d’hier et d’aujourd’hui. Dossier 64 est dynamique et glauque à souhait.
Malgré l’aspect très télévisuel que la saga apporte et sa narration proche de nos séries policières modernes, Les Enquêtes du département V a su nous faire frissonner et nous donner des histoires de plus en plus prenantes. Dossier 64 la clôt magistralement avec un polar solide et maîtrisé et les au revoir à Carl Mørck et Assad se révèlent particulièrement difficile.


Laura Enjolvy

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