[CRITIQUE] : The Bookshop
Réalisateur : Isabel Coixet
Acteurs : Emily Mortimer, Bill Nighy, Patricia Clarkson, James Lance, Honor Kneafsey,...
Distributeur : Septième Factory
Budget : -
Genre : Drame
Nationalité : Espagnol, Britannique, Allemand
Durée : 1h52min
Synopsis :
En 1959 à Hardborough, une bourgade du nord de l’Angleterre, Florence Green, décide de racheter The Old House, une bâtisse désaffectée pour y ouvrir sa librairie. Lorsqu’elle se met à vendre le sulfureux roman de Nabokov, Lolita, la communauté sort de sa torpeur et manifeste une férocité insoupçonnée.
Critique :
La filmographie de la réalisatrice Isabelle Coixet est impressionnante. Pas étonnant qu’elle détienne le record de Goya (l’équivalent des Césars en Espagne). Pour son nouveau film, qui encore une fois se base sur le combat d’une femme, est l’adaptation du livre de Penelope Fitzgerald, publié en 1978. The Bookshop a d’ailleurs reçu le prix de la meilleure adaptation cinématographique au Salon du livre de Francfort, ainsi que trois Goya (celui du meilleur film, du meilleur réalisateur et de la meilleure adaptation). Le long-métrage se pose dans un petit village d’Angleterre et offre à l’excellente Emily Mortimer un premier rôle doux et bienveillant.
Il faut dire que c’est devenu un leitmotiv dans la filmographie de Isabelle Coixet de voir des femmes combattre l’adversité avec courage et détermination. Ici, The Bookshop brosse le portrait d’une veuve de guerre. L’Angleterre, après l’horreur de la Seconde Guerre Mondiale, coule des jours tranquille. Et quoi de plus apaisant qu’un village au bord de mer. C’est ce que se dit Florence Green. Veuve depuis 16 ans, amoureuse de littérature, le film commence avec une femme déterminée. Malgré son peu d’expérience et le poids du jugement des locaux, elle ouvre sa librairie, la toute première du village, dans une vieille maison abandonnée. Une initiative qui n’est pas aux goûts de certains villageois, qui ont l’habitude que toute décision passe par eux. Commence un jeu du chat et la souris, de coup bas pour la déstabiliser. Un comportement très loin des valeurs que prônent Florence, dont l’intention première est de répandre son amour des livres, condensés d’émotion et de culture.
Pour délivrer ce message, Isabelle Coixet mise sur du classicisme, munie de nombreux dialogues, pour mieux apprécier les mots (des livres, des lettres). Le film accentue le calme et le flegme britannique, un village sans histoire mais où couvent les petites guéguerres. La librairie représente l’ouverture d’esprit, face à celui étriqué des villageois, qui essayent de freiner cet élan de liberté. Cette petite histoire, d’une femme somme toute ordinaire dépeint la société d’après-guerre, centrée sur soi-même, caractérisée par la peur de la modernité (une femme la quarantaine passée, sans mari, sans enfant et qui monte une entreprise ? Trop de nouveauté pour l’époque !). Heureusement pour Florence, elle trouve des alliés et crée des liens fort avec deux villageois (le seul et l’unique Bill Nighy et la petite Honor Kneafsey vu récemment dans une adaptation de Agatha Christie Crooked House), avec qui elle peut partager sa passion.
Critique :
Véritable plaidoyer envers l'importance de la littérature dans un cadre " carte postale ", aussi pudique et léger qu'il est bienveillant et solidement interprété,#TheBookshop est un petit film sans prétention mais qui arrive tout de même à mettre du baume au cœur (@CookieTime_LE) pic.twitter.com/9kT0NaS6pg— FuckingCinephiles (@FuckCinephiles) 20 décembre 2018
La filmographie de la réalisatrice Isabelle Coixet est impressionnante. Pas étonnant qu’elle détienne le record de Goya (l’équivalent des Césars en Espagne). Pour son nouveau film, qui encore une fois se base sur le combat d’une femme, est l’adaptation du livre de Penelope Fitzgerald, publié en 1978. The Bookshop a d’ailleurs reçu le prix de la meilleure adaptation cinématographique au Salon du livre de Francfort, ainsi que trois Goya (celui du meilleur film, du meilleur réalisateur et de la meilleure adaptation). Le long-métrage se pose dans un petit village d’Angleterre et offre à l’excellente Emily Mortimer un premier rôle doux et bienveillant.
Il faut dire que c’est devenu un leitmotiv dans la filmographie de Isabelle Coixet de voir des femmes combattre l’adversité avec courage et détermination. Ici, The Bookshop brosse le portrait d’une veuve de guerre. L’Angleterre, après l’horreur de la Seconde Guerre Mondiale, coule des jours tranquille. Et quoi de plus apaisant qu’un village au bord de mer. C’est ce que se dit Florence Green. Veuve depuis 16 ans, amoureuse de littérature, le film commence avec une femme déterminée. Malgré son peu d’expérience et le poids du jugement des locaux, elle ouvre sa librairie, la toute première du village, dans une vieille maison abandonnée. Une initiative qui n’est pas aux goûts de certains villageois, qui ont l’habitude que toute décision passe par eux. Commence un jeu du chat et la souris, de coup bas pour la déstabiliser. Un comportement très loin des valeurs que prônent Florence, dont l’intention première est de répandre son amour des livres, condensés d’émotion et de culture.
Pour délivrer ce message, Isabelle Coixet mise sur du classicisme, munie de nombreux dialogues, pour mieux apprécier les mots (des livres, des lettres). Le film accentue le calme et le flegme britannique, un village sans histoire mais où couvent les petites guéguerres. La librairie représente l’ouverture d’esprit, face à celui étriqué des villageois, qui essayent de freiner cet élan de liberté. Cette petite histoire, d’une femme somme toute ordinaire dépeint la société d’après-guerre, centrée sur soi-même, caractérisée par la peur de la modernité (une femme la quarantaine passée, sans mari, sans enfant et qui monte une entreprise ? Trop de nouveauté pour l’époque !). Heureusement pour Florence, elle trouve des alliés et crée des liens fort avec deux villageois (le seul et l’unique Bill Nighy et la petite Honor Kneafsey vu récemment dans une adaptation de Agatha Christie Crooked House), avec qui elle peut partager sa passion.
Le spectateur ressent l’importance de conter cette histoire pour la réalisatrice, qui a d’ailleurs avoué qu’elle se sentait très proche du personnage de Florence. Le ton léger et bienveillant en témoigne, The Bookshop est un petit film sans prétention mais arrive tout de même à mettre du baume au cœur.
Laura Enjolvy
Une petite bourgade anglaise captée juste après les affres de la guerre (souvent la Seconde Guerre Mondiale), une héroïne craquante et déterminée, la littérature et l'amour des livres - mais pas que, évidemment - comme leitmotiv d'un scénario résolument mélo, et la présence d'une figure majeur du cinéma britannique pour légitimer le tout... il faut croire que le cinéma britannique nous aura, consciemment ou non, intimement sommé à tous de nous remettre plus férocement à la lecture avec des péloches aussi légères que touchantes, et ce n'est pas un mal.
Sorte de cousin éloigné du Cercle Littéraire de Guernessey sorti plus tôt cette année, et déjà titulaire de trois Goyas (oscars espagnols), The Bookshop d'Isabel Coixet, adaptation du roman éponyme de Penelope Fitzgerald, ne pète évidemment pas dans la soie de l'originalité, mais saura sensiblement atteindre le coeur des spectateurs les plus sensibles aux envolées languissantes dans les contrées verdoyantes et enivrantes d'outre-Manche.
Véritable plaidoyer envers l'importance de la littérature dans un cadre " carte postale ", articulé autour du combat d'une douce et idéaliste libraire (Emily Mortimer, définitivement trop rare) luttant pour faire valoir la beauté de l'art face à une micro société bureaucratique reniant tout concept ne leur rapportant ni pouvoir ni argent, le métrage se fait le miroir certes naïf mais tout de même pertinent, de l'éternel lutte entre le bien et le mal, des gens biens écrasés par les plus puissants, de la noblesse du coeur confronté à la noblesse d'un titre dans un drame authentique et poignant, offrant une vision assez sombre de l'âme humaine, de son refus de s'ouvrir à l'autre, à la modernité des convenances sociales autant que de jouir des vertus bénéfiques et éducatrices de la culture.
Beau, pudique et délicat, certes pas dénué de clichés et de quelques longueurs réellement superflue, mais suffisamment bien joué (mention au merveilleux Bill Nighy) et emballé pour séduire, The Bookshop est une petite sucrerie naïve mais attachante, qui ne révolutionnera ni le genre ni votre fin d'année ciné, mais qui saura clairement vous l'embellir pendant deux petites heures.
Jonathan Chevrier
Laura Enjolvy
Une petite bourgade anglaise captée juste après les affres de la guerre (souvent la Seconde Guerre Mondiale), une héroïne craquante et déterminée, la littérature et l'amour des livres - mais pas que, évidemment - comme leitmotiv d'un scénario résolument mélo, et la présence d'une figure majeur du cinéma britannique pour légitimer le tout... il faut croire que le cinéma britannique nous aura, consciemment ou non, intimement sommé à tous de nous remettre plus férocement à la lecture avec des péloches aussi légères que touchantes, et ce n'est pas un mal.
Sorte de cousin éloigné du Cercle Littéraire de Guernessey sorti plus tôt cette année, et déjà titulaire de trois Goyas (oscars espagnols), The Bookshop d'Isabel Coixet, adaptation du roman éponyme de Penelope Fitzgerald, ne pète évidemment pas dans la soie de l'originalité, mais saura sensiblement atteindre le coeur des spectateurs les plus sensibles aux envolées languissantes dans les contrées verdoyantes et enivrantes d'outre-Manche.
Véritable plaidoyer envers l'importance de la littérature dans un cadre " carte postale ", articulé autour du combat d'une douce et idéaliste libraire (Emily Mortimer, définitivement trop rare) luttant pour faire valoir la beauté de l'art face à une micro société bureaucratique reniant tout concept ne leur rapportant ni pouvoir ni argent, le métrage se fait le miroir certes naïf mais tout de même pertinent, de l'éternel lutte entre le bien et le mal, des gens biens écrasés par les plus puissants, de la noblesse du coeur confronté à la noblesse d'un titre dans un drame authentique et poignant, offrant une vision assez sombre de l'âme humaine, de son refus de s'ouvrir à l'autre, à la modernité des convenances sociales autant que de jouir des vertus bénéfiques et éducatrices de la culture.
Beau, pudique et délicat, certes pas dénué de clichés et de quelques longueurs réellement superflue, mais suffisamment bien joué (mention au merveilleux Bill Nighy) et emballé pour séduire, The Bookshop est une petite sucrerie naïve mais attachante, qui ne révolutionnera ni le genre ni votre fin d'année ciné, mais qui saura clairement vous l'embellir pendant deux petites heures.
Jonathan Chevrier