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[CRITIQUE] : Les Bonnes Intentions


Réalisateur : Gilles Legrand
Acteurs : Agnès Jaoui, Alban Ivanov, Tim Seyfi, Claire Sermone,...
Distributeur : Twentieth Century Fox France
Budget : -
Genre : Comédie Dramatique.
Nationalité : Français.
Durée : 1h46min

Synopsis : 
Une quinquagénaire surinvestie dans l'humanitaire est mise en concurrence dans le centre social où elle travaille. Elle va alors embarquer ses élèves en cours d'alphabétisation, avec l'aide d'un moniteur passablement foireux, sur le hasardeux chemin du code de la route.



Critique :

Les bonnes intentions ne suffisent pas toujours dans la vie, et encore moins à faire un film de qualité.
Une remarque facile à faire, on est d'accord, et encore plus à l'encontre d'un septième art hexagonal qu'il était si facile de tacler avant l'arrivée salvatrice du printemps, qui coïncide d'une manière manière loin d'être fortuite - soyons honnête - avec le lancement de la " saison des récompenses " qui s'annonce cette fois-ci, plus encore que l'année précédente, franchement enthousiasmante.
Mais revenons-en à nos moutons et, plus directement, aux " bonnes intentions " du réalisateur Gilles Legrand, papa du formidable L'Odeur de la Mandarine, et qui a donc décidé d'annoncer la couleur dès l'annonce de son titre accrocheur.
Comme dit plus haut, le cinéaste avait donc l'intention (bonne ou mauvaise, aux spectateurs de juger en salles) de croquer sa nouvelle comédie dramatique sur les contours des bonnes intentions d'une poignée de personnages, qu'il dénoncerait ou encouragerait à sa guise.


Et plus directement celle d'Isabelle (Agnès Jaoui, solaire), une quinqua professeur de français qui consacre ses journées à son prochain tout en délaissant complètement sa famille, tant il est difficile de pleinement s'impliquer dans l'humanitaire sans laisser sensiblement sur le carreau ceux qui ne sont pas dans le besoin.
Pire, elle se voit elle-même mise de côté par la direction de l'établissement auquel elle consacre le plus clair de son temps et c'est par la force des choses, qu'elle prendra la décision de stimuler son mode de pédagogie avec l'aide d'un moniteur d'auto-école encore plus bras cassé que ceux qu'elle vient en aide...
Vrai et beau portrait de femmes autant qu'il est un joli film social intelligent et humain pétri d'émotion et de sincérité, qui n'hésite pas à railler avec un humour souvent féroce (mais toujours juste) les petits et gros travers de notre société (on se délectera des magouilles des auto-écoles, dévoilés par la partition désopilante du génial Alban Ivanov), Les Bonnes Intentions questionne habilement sur la difficulté autant que la nécessité, de communiquer avec l'autre, de s'engager socialement à une époque où le terme solidarité et dignité perdent de plus en plus de sa signification.


Alors tant pis si les grosses ficelles de son scénario (délaissant un peu trop les traumas familiaux dans son second tiers), visibles même sous l'épais et séduisant brouillard de nombreux dialogues bien senties, altèrent un brin la chaleur et le naturel qui se dégage de cet important message sur l'intégration, le nouveau long de Gilles Legrand à de vraies bonnes intentions : divertir tout en questionnant son auditoire sur son engagement social et son rapport à l'autre.
Et c'est déjà (très) très bien.


Jonathan Chevrier


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