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[CRITIQUE] : Have a Nice Day


Réalisateur : Liu Jian
Acteurs : Zhu Changlong, Yang Siming, Cao Kou, Ma Xiaofeng, ...
Distributeur : Rouge Distribution
Budget : -
Genre : Animation
Nationalité : Chinois
Durée : 1h17min

Synopsis:
Une sombre pluie va s’abattre sur une petite ville du sud de la Chine. Xiao Zhang, simple chauffeur pour le compte d’un mafieux local, dérobe à son patron un sac rempli de billets. Alors que la nuit tombe, la nouvelle de cet acte désespéré se répand très vite et tous se lancent à la poursuite de Xiao Zhang et du sac.



Critique :

Have a Nice Day sorti le mercredi 20 juin sur nos écrans a une petite histoire assez triste autour de lui. Initialement prévu dans la programmation du célèbre Festival d’Annecy de 2017, le film s’est vu interdit de projection par une Chine désireuse de se frayer un chemin vers le succès, avec des blockbusters d’animation pour concurrencer le géant Disney (dont les films font toujours un carton sur le territoire chinois). Un petit film indépendant comme celui-ci n’est donc pas la vision que veulent transmettre les chinois. Pourtant, son passage au festival de Berlin de 2017 a été salué par la critique. Que vaut-il finalement, ce petit film d’animation indépendant ?


Le maître mot de ce film est: simple. L’histoire est commune à ce genre de films: un convoyeur vole de l’argent à Oncle Liu, le chef de la mafia pour financer une chirurgie esthétique à sa chère et tendre, défigurée à cause d’une opération qui s’est mal passée. Une chasse à l’homme prend place, avec un tueur à gage du nom de Skinny, un couple de commerçants et j’en passe. Cette simplicité n’est pas un défaut, mais bien un atout, accompagnant parfaitement une esthétique visuelle très marquée.
Le réalisateur installe son histoire dans une ville industrielle de Chine, enrôlée dans la mafia et l’appât du gain. Cette ville qu’on ne verra presque que de nuit est au coeur même de l’histoire. La misère y est très présente, tout est sale, détruit. Les couleurs sont sombres, désaturées. L’animation est simple, pas beaucoup de mouvement permettant de créer une atmosphère lourde.
Pourtant, le film n’est pas exempt de défaut. La démarcation du montage par quatres chapitres créée de la longueur et complexifie le récit au lieu de le simplifier. Le film, qui ne dure que 1h17, est donc étiré au maximum au grand dam du spectateur qui aura l’impression de voir un film de 3h. Cela est renforcé également par le manque de mouvement de l’animation. À force, cette rigidité s’insinue dans le récit. Le film, qui tout d’abord pique la curiosité par ce visuel assez original finit par ennuyer poliment.


Have a Nice Day peinera à trouver son public, la simplicité et le manque de mouvement pouvant rebuter au premier abord. Pourtant, si on se laisse tenter, on se rend compte que le cinéma indépendant chinois à des choses à nous démontrer, si on veut bien lui laisser l’opportunité.


Laura Enjolvy


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