[CRITIQUE] : Oh Lucy !
Réalisateur : Atsuko Hirayanagi
Acteurs : Shinobu Terajima, Josh Hartnett, Koji Yakusho,...
Distributeur : Nour Films
Budget : -
Genre : Comédie Dramatique.
Nationalité : Japonais, Américain.
Durée : 1h35min.
Synopsis :
Setsuko mène une vie solitaire et sans saveur à Tokyo entre son travail et son appartement, jusqu’à ce que sa nièce Mika la persuade de prendre sa place à des cours d’anglais très singuliers. Cette expérience agit comme un électrochoc sur Setsuko. Affublée d’une perruque blonde, elle s’appelle désormais Lucy et s’éprend de John son professeur ! Alors, quand Mika et John disparaissent, Setsuko envoie tout balader et embarque sa sœur, dans une quête qui les mène de Tokyo au sud californien. La folle virée des deux sœurs, qui tourne aux règlements de compte, permettra-t-elle à Setsuko de trouver l’amour ?
Critique :
Fable débridée et tragique sur le virage douloureux de la cinquantaine et le choc des cultures, doublée d'un beau et attachant portrait de femme interprété à la perfection, #OhLucy est un attachant et cocasse petit moment de cinéma qui fout franchement la banane pic.twitter.com/P90ukgny63— FuckingCinephiles (@FuckCinephiles) 17 janvier 2018
Jadis next big thing d'Hollywood à la
belle gueule ravageuse, ayant multiplié les choix audacieux mais
rarement payant sur le circuit indépendant, avant une renaissance par la
petite porte du cable US dans feu la sublime Penny Dreadful, Josh
Hartnett est sans doute l'un des talents les plus gâchés du cinéma
américain des années 2000, mais également l'un des comédiens qui nous
manque le plus sur grand écran.
Affreusement rare,
le bonhomme fait cependant son retour dans nos salles obscures via le
nouveau long-métrage d'Atsuko Hirayanagi, Oh Lucy !, petite bulle de
légèreté façon dramédie légère sur le choc des cultures et la
dépression.
Extension du court-métrage singapourien
éponyme de la même réalisatrice, la péloche s'attache à compter le
destin douloureux d'une employée de bureau japonaise, Setsuko, qui revit
grâce à des cours d'anglais dans lesquels elle arbore une perruque
blonde, symbole de son laisser aller et de la libération de ses
inhibitions - elle se surnommera même Lucy.
Très vite, elle s'entichera de son séduisant professeur, qu'elle n'hésitera pas à suivre quand il quittera Tokyo pour la Californie; histoire de s'offrir un road trip en terres US riche en émotions, avec sa soeur comme copilote.
Fable débridée et un poil tragique
sur le virage douloureux de la cinquantaine avec un choc des cultures
cocasse en prime, Oh Lucy ! est un bijou de petit film décalé et
audacieux s'amusant avec panache des clichés pour mieux les détourner
dans un tout petit peu plus d'une heure et demie de fantaisie totalement
assumée, gentiment calée entre le merveilleux Lost in Translation et
Stupeur et Tremblements.
Beau et attachant portrait
de femme interprété à la perfection (Shinobu Terajima est magnifique,
Josh Hartnett est sincèrement touchant), pas dénué de quelques défauts
(une réalisation bancale et une seconde moitié US beaucoup moins
prenante), le métrage d'Atsuko Hirayanagi se suit sans le moindre
déplaisir, et incarne une jolie séance de décompression entre deux films
à oscars...
Jonathan Chevrier