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[FUCKING SÉRIES] : Black Lightning : Le salut engagé et grisant du DC-verse de la CW


(Critique - avec spoilers - du season premiere)



Force est d'avouer que l'on ne savait pas trop quoi penser de la nouvelle série super-héroïque de la chaine CW, Black Lightning, alors que son univers DCEU perd gentiment mais sûrement notre intérêt au fil des semaines (même la grisante The Flash peine à capter notre regard).
Pourtant, force est de constater que le show est le premier vrai gros pari de la chaîne câblée US, puisqu'il ne sera même pas lié aux autres séries DC Comics, son action se déroulant tout simplement dans un tout autre univers...
Pas un petit pari donc, surtout que le personnage créé en 1977 par Tony Isabella (qui travaillait auparavant sur Luke Cage avant de créer un super héros noir pour DC Comics avec sa propre série) et Trevor Von Eeden, vraiment membre à part entière de la Justice League, n'est pas forcément le plus connu du grand public.



Le show s'attache à conter les aventures du directeur du Garfield High School Jefferson Pierce, un super-héros qui a raccroché son costume depuis plusieurs années, mais qui se voit pourtant très vite dans l'obligation de réendosser son identité secrète lorsque sa fille et un de ses élèves se retrouvent en danger.
Il redeviendra alors Black Lightning, un métahumain qui contrôle les champs électromagnétiques, et qui préserve du crime la ville de Freeland...
Transcendant son simple statut de show super-héroïque, Black Lightning s'impose dès son excellent épisode pilote comme un solide drama familial teinté d'action, dénué de (gros) clichés et férocement ancré dans son époque, tant il traite avec justesse des maux douloureux qui gangrènent l'Amérique sous Trump : les inégalités sociales, le racisme et la violence sous toutes ses formes (les gangs, la police, l'école,...); tout en citant les importants mouvements militants #MeToo et Black Lives Matter.



Dans la veine de Luke Cage - en plus profond et prenant -, porté par des personnages plutôt bien croqués et plaisant à suivre (autant Jefferson Pierce que ses deux filles, Anissa et Jennifer, mais aussi Gambi, le sidekick/mentor de Jeff), dont un héros central charismatique et mature (Cress Williams, parfait), pleinement conscient du poids et de la responsabilité d'incarner autant un vigilante qu'un visage communautaire important - ce qui n'est pas le cas dans tous les shows -; le show de Salim Akil, sincère et convaincant, est plus que prometteur - tout comme son vilain, Tobias Whale - et laisse présager que la CW, et plus directement le DCEU, opère enfin un virage social et humain (beaucoup trop rare dans le genre), tout autant qu'un show ne se perdant pas dans d'innombrables longueurs ennuyeuses à coups de romances pâles, ou d'intrigues prétextes à quelques fights plus ou moins bandants.
La balle est dans le camp de Salim Akil, mais notre petit doigt nous dit qu'il sait déjà très bien quoi en faire...


Jonathan Chevrier