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[CRITIQUE] : Kingsman : Le Cercle d'Or


Réalisateur : Matthew Vaughn
Acteurs : Taron Edgerton, Colin Firth, Mark Strong, Julianne Moore, Jeff Daniels, Channing Tatum, Halle Berry, Pedro Pascal,...
Distributeur : Twentieth Century Fox France
Budget : -
Genre : Action, Espionnage, Comédie.
Nationalité : Américain
Durée : 2h21min

Synposis :
KINGSMAN, l’élite du renseignement britannique en costume trois pièces, fait face à une menace sans précédent. Alors qu’une bombe s’abat et détruit leur quartier général, les agents font la découverte d’une puissante organisation alliée nommée Statesman, fondée il y a bien longtemps aux Etats-Unis.
Face à cet ultime danger, les deux services d’élite n’auront d’autre choix que de réunir leurs forces pour sauver le monde des griffes d’un impitoyable ennemi, qui ne reculera devant rien dans sa quête destructrice.



Critique :


2015, sans crier gare, le talentueux Matthew Vaughn nous balançait avec Kingsman : Services Secrets, rien de moins que l'un des meilleurs blockbusters des années 2010, une petite bombe bien plus riche qu'elle n'en avait l'air de prime abord.
Pari hautement risqué sur le papier à une époque ou seul les péloches superhéroïques incarnent des affaires réellement rentables, le film se payait le luxe de faire renaître de ces cendres une certaine idée du cinéma d'espionnage old school, aussi barré que caricatural à l'extrême, disparu des ondes avec les derniers Bond de feu Roger Moore.


Avec son intrigue pointilleuse, contant l'arrivée improbable d'un citoyen ordinaire un brin voyou, dans un univers extraordinaire suite à un héritage aussi lourd qu'il a longtemps été caché (Eggsy, passé de racaille chahutée à véritable gentleman aussi classe que dangereux), Vaughn bousculait les codes du genre, mettait l'humain au cœur des débats (la lutte des classes qui gangrène notre société contemporaine, est l'un des terreaux phares du cinéma British) et s'échinait à offrir un sacré clin d'oeil au cinéma décomplexé et fun des 60's; le tout sous couvert d'un cynisme jouissif, et de scènes d'action détonante.
Un blockbuster à la fois anarchiste et gentiment populaire, qui appelait instinctivement une suite, attendue avec une impatience non feinte par les amateurs du premier opus.


Intitulé Le Cercle d'Or (The Golden Circle en v.o), et troquant son origin story pour une aventure bigger than life remakant clairement le premier long tout en offrant une savoureuse alliance USA/UK pour contrecarrer les plans despotiques d'une vilaine pas forcément finement croquée mais séduisante en diable (Julianne Moore, clone féminin aux intentions similaires du vilain de Services Secrets, campé par le génial Samuel L. Jackson); Kingsman II suit le même mantra que son ainé, en incarnant un divertissement estival (il aurait pu/du sortir cet été) turbo-beauf, volontairement too much tout en étant, logiquement, un bien en deçà des espèrances, tout autant qu'il est en deçà de son illustre ainé.
Sans trop forcer avec une attitude de sale gosse (volontaire ou pas), Vaughn recycle l'intrigue mère à la virgule - voir le plan - près, mais n'y ajoute jamais ce petit plus, ce facteur over-the-top inhérent à toute suite de blockbuster US ayant pleinement digéré la réussite du premier film, assumant pleinement leur penchant jubilatoire (un constat encore plus amer alors que la référence Terminator II a fait son retour dans les salles obscures ces jours-ci).


Bottant partiellement en touche tout en rajoutant une couche du pire caméra au poing, le cinéaste s'échine tout de même à faire de sa première suite sur grand écran, un popcorn movie qui dépote, et pas qu'un peu.
Délesté de toute l'émotion qui faisait le sel - mais pas que - du premier film, le métrage joue à fond la carte du B(ond) movie survolté, décomplexé et furieux (surenchère de gadgets en prime), accumule les scènes d'action deglinguées (même si elles ne rivalisent jamais vraiment avec le massacre de l'église du Kentucky) et trouve même le temps de faire la part belle à ses nombreux seconds couteaux de luxe (Pedro Pascal en tête).
Une bonne suite donc, survoltée et jouissive dans ses pires travers, qui surpasse aisément la quasi-totalité des blockbusters bas du front de l'année et, pour le coup, c'est déjà très bien comme ça.


Jonathan Chevrier



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