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[CRITIQUE SÉRIES] : Vinyl : Sex, Drugs, Rock & Roll... & Fucking Marty Scorcese !


(Critique du 1er épisode)

Entre HBO et le vénéré Martin Scorcese, la love story ne dure pas depuis quelques battements de cils, les deux ayant glorieusement associés leurs compétences sur la merveilleuse Boardwalk Empire; sans contestation possible l'un des meilleurs dramas de la décennie sur la télévision câblée américaine.
Dite télévision payante qui, entre-temps, n'aura eu de cesse de se bonifier et de consolider son statut d'alternative hautement bandante face à une programmation " public " engoncé dans des programmations politiquement correct, alignant les des cop shows et les sitcoms sans saveurs comme un boulanger maladroit alignerait les baguettes trop cuites.

Voir Scorcese rattaché à un nouveau projet de la chaine, qui plus est épaulé par son scénariste du Loup de Wall Street Terrence Winter (déjà à la barre de Boardwalk mais surtout des Sopranos, série phare de HBO et de l'histoire de la télévision, tout court) mais également le monument du rock Mick Jagger; avait donc tout pour nous faire bander au plus haut point, surtout qu'il s'échine cette fois à nous conter les arcanes de l'industrie du disque sur plus de quarante ans - et notamment en plein milieu des folles 70's.
Vinyl, ou une belle promesse de divertissement pour adultes comme on les aime et qui, dès son incroyable épisode pilote, annonce méchamment la couleur et ne trahit pas une seule seconde l'attente qu'il a pu susciter...


En prenant pour base - fictive mais pas trop - le rise and fall hautement complexe du producteur/self made man Richie Fenestra (Bobby Cannavale, certainement dans le rôle de sa vie), tentant comme il peut de sauver son label et de rester sobre dans un monde qui ne l'est jamais; Vinyl applique avec un grand soin sa mise en image de la sainte trinité sexe, drogue et rock’n’roll dans un trip gargantuesque aux dérapages incontrôlées - et douloureux - sur près de deux heures (!), cornaqué avec soin par un Marty des grands jours et impliqué comme jamais.

Un pilote prenant littéralement les atours d'un film sur grand écran à part entière (le projet était d'ailleurs un temps envisagé pour le cinéma). Car tout y est, de la bande son au poil en passant par une mise en scène léchée, de la violence décomplexée et crue aux décors impressionnants - et à la reconstitution remarquable et détaillée - en passant par une montagne de drogue et une folie à la limite de l'absurde; le show transpire de tous ses pores le cinéma chérit de Scorcese mais aussi l'amour de la musique.


Baroque, grisante mais surtout complétement démente et addictive, Vinyl est un sommet de télévision jouissive et intelligente, une petite pépite intense et bouillonnante bien ancrée dans son époque, au casting remarquable (Cannavale en passant par le revenant Ray Romano et la toujours convaincante Juno Temple) et à la justesse exemplaire.
Du caviar sur pellicule, à tel point que l'on se demande même si la série pourra toujours assumée ce rythme endiablé par la suite, Scorcese n'étant plus à la barre dès le second épisode.

Mais peu importe la forme tant que l'on a l'ivresse, et si Vinyl continue autant à nous éblouir, on aura bien face à nous une nouvelle série culte à rajouter dans nos must-see du moment.


Jonathan Chevrier



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