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[CRITIQUE] : Les Voies du Destin


Réalisateur : Jonathan Teplitzky
Acteurs : Colin Firth, Nicole Kidman, Jeremy Irvine, Stellan Skarsgard, Hiroyuki Sanada,...
Distributeur : Metropolitan FilmExport
Budget :  26 000 000 $
Genre : Biopic, Drame.
Nationalité : Britannique et Australien.
Durée : 1h56min.

Synopsis :
Le lieutenant écossais Eric Lomax, a été fait prisonnier par les Japonais à Singapour durant la Seconde Guerre mondiale et envoyé dans un camp en Thaïlande. Là-bas, il a été forcé de contribuer à la construction du fameux pont sur la rivière Kwaï. Des années plus tard, il souffre toujours d'un stress post-traumatique. Sa deuxième femme, Patricia Wallace, décidée à l'aider à surmonter ses démons, découvre que le jeune officier japonais qui hante sa mémoire est toujours vivant. Doit-elle donner à Eric une chance de se confronter à celui qui l'a torturé ?



Critique :

Depuis quelques années, l'excellent Colin Firth oscille entre le remarquable et le passable depuis qu'on lui a décerné sa statuette dorée pour le remarquable Le Discours d'un Roi.

Et il en va de même pour Nicole Kidman, qui aligne les navets tout en réussissant la prouesse d'y paraitre plus merveilleuse que jamais, la preuve avec le manqué Grace de Monaco d'Olivier Dahan, dans les salles depuis mi-mai.

Après deux péloches respectives qui laissent franchement à désirer - Arthur Newman pour lui, et Grace de Monaco donc pour elle -, les voilà ensemble de retour avec un mélodrame plein de promesses, Les Voies du Destin signé Jonathan Teplitzky, inspiré de l'histoire vraie du lieutenant écossais Eric Lomax, qui a vécu les horreurs de la Seconde Guerre Mondiale et du conflit entre les alliés et les japonnais.


Ou son emprisonnement par les japonnais à Singapour, puis son envoi dans un camp en Thaïlande.
Là-bas, il a été forcé de contribuer à la construction du fameux pont sur la rivière Kwaï, afin de relier la Thaïlande et la Birmanie.
Même des années après cette expérience douloureuse, il souffre toujours d’un stress post-traumatique et peine à passer outre les tortures qu'il a autrefois endurées.

Sa seconde femme, Patricia Wallace, décidée à l’aider à surmonter ses démons, découvre que le jeune officier japonais qui hante sa mémoire est toujours vivant.
Le doute s'installe alors en elle, doit-elle donner à Eric une chance de se confronter à celui qui l’a torturé, ou non ?

Difficile de ne pas admettre que la péloche de Teplitzky rappelle clairement l'un des chefs d’œuvres du film de guerre, Le Pont de la Rivière Kwaï de David Lean, indiscutablement culte chez tous les cinéphiles un minimum endurcis.

Mais loin de là l'idée de voir en Les Voies du Destin, une pâle copie d'un des monument du cinéma de guerre british puisque de tout son long, le métrage est tout simplement un mélodrame rude et bouleversant, qui ne prend jamais les atours d'un film de guerre pour se focaliser uniquement sur les répercussions de tels traumas sur les hommes, des tortures qui ont d'ailleurs ici le bon gout de ne pas succomber à un voyeurisme méchamment malsain.


Plus respectueux de ce fait historique même si il s'inspire (très) largement de la vie de Lomax, alternant habilement les séquences du présent (mélancolique) se déroulant dans les années 80 et celles situées dans le passé (tendu) durant la captivité des Britanniques, psychanalyse intelligente et émouvante d'un homme brisé par ses séquelles et ses traumatismes sans pour autant être gorgé de haine, la péloche est un académique mais superbe film de vengeance, mais aussi de pardon.

Le voyage intérieur bouleversant du sensible et complexe Lomax démontre que la guerre est un enfer mais la réhabilitation - loin d'être une délivrance - l'est également voir même tout autant.

Ayant constamment quelque chose à dire, toujours enivrant et bien rythmé malgré peu de dialogues et une esthétique séduisante (le ton sombre du présent, presque noir et blanc face aux couleurs vives des flashbacks dans le passé), une histoire d'amour renversante (le duo Kidman/Firth était parfait pour s’entendre) remplit de scènes émotionnellement fortes (les faces à faces entre Lomax et son bourreau, trente ans après), Les Voies du Destin vaut surtout pour son casting quatre étoiles, ou une pléthore de talents y semblent plus impliqués que jamais.

D'un Colin Firth absolument magistrale, incroyable de subtilité dans la peau fragile Eric Lomax - dont tous les sentiments passe par son visage meurtri -, à une Nicole Kidman époustouflante de sobriété (même si son personnage est trop en retrait au final), en passant par un Hiroyuki Sanada parfait dans la beau du bourreau, dur et à fleur de peau, sans oublier l'impressionnant Jeremy Irvine (Cheval de Guerre), excellent dans en Eric Lomax jeune, dont le jeu à tout pour le faire devenir la next big thing du septième art mondial.


Dur, ambiguë, tendu psychologiquement, beau et touchant à la fois, Les Voies du Destin ne souffre au final, que de son côté trop académique et sans réel audace, ainsi que par quelques-uns de ses effets dramatiques méchamment appuyés - bande sonore ronflante et tires-larmes à la clé - , une goutte d'eau comparé à ses nombreuses qualités, qui font de cette fable belle et intense, une incroyable ode à la réconciliation et l'humanité.

Une vision de la guerre différente mais loin d'être inintéressante pour autant, doublé d'une histoire d'amour touchante, par la puissance de son script et de son interprétation, le film est sans conteste l'un des plus beaux drames de cette première moitié d'année 2014, mais également un aller simple pour les prochains oscars pour le précieux Colin Firth, qui trouve ici ni plus ni moins que l'un de ses meilleurs rôles.

Et quand on sait que le bonhomme les aligne à la pelle...


Jonathan Chevrier


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