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[CRITIQUE] : Babysitting


Réalisateur : Philippe Lacheau et Nicolas Benamou
Acteurs : Philippe Lacheau, Alice David, Vincent Desagnat, Tarek Boudali, Julien Arruti, Grégoire Ludig, David Marsais, Gérard Jugnot, Clothilde Courau,...
Distributeur : Universal Pictures International France
Budget : -
Genre : Comédie.
Nationalité : Français.
Durée : 1h25min.

Synopsis :
Faute de baby-sitter pour le week-end, Marc Schaudel confie son fils Remy à Franck, son employé, "un type sérieux" selon lui. Sauf que Franck a 30 ans ce soir et que Rémy est un sale gosse capricieux. Au petit matin, Marc et sa femme Claire sont réveillés par un appel de la police. Rémy et Franck ont disparu ! Au milieu de leur maison saccagée, la police a retrouvé une caméra. Marc et Claire découvrent hallucinés les images tournées pendant la soirée.





Critique :

Il faut l'avouer que par chez nous en France, la comédie potache c'est pas trop notre fort, et c'est même peu le cas de le dire.

Rappelez-vous, pour concurrencer les ricains et leurs American Pie et Cie, on avait lancé dans l'arène les piteux Sexy Boys et Lol, et le passable Les Beaux Gosses, loin d'être de la concurrence attractive.
Alors imaginez nos têtes à l'annonce de ce Babysitting, que l'on vendait dès le départ comme un Projet X à la française, usage du found-footage à la clé.

On tirait salement la gueule et on ne misait pas un euro dessus, et pourtant, on est sacrément fan de la Bande à Fifi qui, quelques années après leur départ du Grand Journal de Canal, nous manque indiscutablement - tout autant qu'elle manque à l'humour du paysage audiovisuel.


C'est juste qu'il faut nous comprendre, on ne croyait vraiment pas capable le cinéma hexagonal d'offrir une péloche aussi décomplexée que franchement délirante, parce qu'outre quelques rares exceptions franchement bandantes (Radiostars, et les récents Situation Amoureuse : C'est Compliqué et Les Gazelles), celui-ci s'enlise dans une production franchouillarde des plus ronflantes.
Mais mal nous en a pris, car même si Babysitting pompe à outrance ces références ricaines, il n'en est pas moins un putain de divertissement à l'enthousiasme communicatif, que l'on aimerait voir bien plus souvent dans nos salles obscures.

Babysitting donc ou suite à la défection de son baby-sitter, Marc Schaudel, grand directeur d'une maison d'édition, décide de faire garder son fils, Rémi, un sale gosse capricieux, par l'un de ses employés, Franck, col blanc qu'il ne connait pourtant même pas.
Et même si ce dernier doit fêter ses 30 ans le même soir, il accepte pensant pouvoir ainsi obtenir la publication de sa première bande dessinée.
Sauf que le lendemain matin, Marc et sa femme sont réveillés par la police qui a retrouvé leur maison saccagée, sans aucune trace de leur enfant ni du baby-sitter.

Seule piste tangible pour savoir ce qui s'est réellement passé, une vidéo est retrouvée dans ce capharnaüm, montrant les péripéties d’une folle nuit...

Une soirée babysitting qui dérape (cf Nuits de Folies) en teuf délire et incontrôlable filmée en caméra embarquée (cf Projet X), suivi d'une after ou l'on essaye tant bien que mal de recoller toutes les pièces du puzzle qu'incarne ce gros dérapage (cf Very Bad Trip), le tout dans un ton hommage qui rappelle joliment les comédies ricaines des 80's magnifié par feu le regretté John Hugues (Risky Business et Une Créature de Rêve en tête), si Babysitting ne pète pas dans la soie de l'originalité - The Sitter avec Jonah Hill est sensiblement proche^quoique plus pimenté -, reste tout du long porter par un franc amour pour l'éclate et un savoir faire indéniable en terme de divertissement foutraque et extrême.


Gros défouloir de la déconne complétement assumé puisque bourré jusqu'à la gueule de vannes délirantes et de situations partant en quéquette à la vitesse de la lumière (les parodies de Mario Kart et Là-Haut sont déjà culte, comme la lap-dance do Brazil) dans un rythme effréné - on ne dépasse d'ailleurs pas les quatre-vingt minutes de bobines - ou (presque) tout peut arriver, la péloche, certes plus retenue et moins extrême que le film sous exta de Nima Nourizadeh - peut-on faire plus out of control que Projet X en même temps, hein ? -, a au moins le mérite de viser plus loin que son concept de départ, en louchant sur des thèmes à la morale convenue (l'importance de l'unité familiale), mais se mariant parfaitement avec le genre (la romance improbable entre le héros bêta et la bombe intouchable).

Si la gimmick du found-footage, soignée, perd parfois en crédibilité (quels cameramen aurait envie de continuer à filmer après autant de galère), et que certaines coupures nuisent à la dynamique survolté du montage, Babysitting n'en est pas moins une expérience immersive joliment bien foutu, influencé, efficace et motivé par une réelle inspiration créative pour convaincre n'importe quel spectateur de son authenticité.

Surtout qu'il se paye le luxe de s'offrir des seconds couteaux d'exception, de l'excellent Vincent Desagnat à la majeure partie de la troupe de la Bande à Fifi, en passant par les membres du Palmashow - Grégoire Ludig et David Marsais -, l'inestimable Gérard Jugnot (un des derniers vrais grand roi de la comédie française) et la sublime Alice David (la bombe de Bref), qui prennent tous ici un malin plaisir à rendre cette nuit la plus mémorable possible.


En un mot, une première réalisation rafraichissante, incontournable, jubilatoire et au capital sympathie énorme signé Phillipe Lachau, qui nous fait attendre avec une impatience non-feinte la suite de sa carrière derrière la caméra.

La balle est dans le camp de Fifi...


Jonathan Chevrier


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