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[CRITIQUE] : Wolverine : Le Combat de L'Immortel


Réalisateur : James Mangold
Acteurs :  Hugh Jackman, Tao Okamoto, Rila Fukushima, Hiroyuki Sanada, Svetlana Khodchenkova, Brian Tee,...
Distributeur : Twentieth Century Fox France
Budget : 100 000 000 $
Genre : Fantastique, Action.
Nationalité : Américain.
Durée : 2h06min.

Synopsis :
Wolverine, le personnage le plus emblématique de l’univers des X-Men, est entraîné dans une aventure ultime au cœur du Japon contemporain. Plongé dans un monde qu’il ne connaît pas, il doit faire face au seul ennemi de son envergure, dans une bataille à la vie à la mort. Vulnérable pour la première fois et poussé au bout de ses limites physiques et émotionnelles, Wolverine affrontera non seulement l’acier mortel du samouraï mais aussi les questions liées à sa propre immortalité.


Critique :

C'est qu'il lui en aura fallu des corones grosses comme un camion citerne au Hugh Jackman pour reprendre les gants/griffes et remonter sur le ring dans la peau du personnage les plus emblématique et fascinant de l'écurie X-Men.

Car sincèrement, peu aurait eu son courage de revenir à la charge après l'immonde X-Men Origins : Wolverine de Gavin Hood - vraie/fausse première aventure en solo du bonhomme -, mais surtout après l'immensément bouseux X-Men : L'Affrontement Final de Brett Ratner, qui en à peine deux heures montre en main, aura salopé dans les grandes largeurs tout le boulot d'orfèvre du très bon - sauf sur Superman Returns - Bryan Singer, réalisé sur plus de six ans et deux excellentes péloches.

Mais il l'aime son Logan le Hugh - et la Fox aussi d'ailleurs -, et son forcing de plus de deux piges pour que le héros qu'il campe à la perfection depuis treize ans maintenant, ait enfin le droit à un spin-off de qualité en bon et du forme, aura finalement porté ses fruits.
Parce que si The Wolverine aka Le Combat de L'Immortel par chez nous, n'est certes pas vraiment la transposition fidèle et attendue de la mythique mini-série de Frank Miller et Chris Claremont, il n'en est pas moins un très bon film de super-héros, puissant et qui possède une Vraie personnalité, bien loin des dernières et peu reluisantes aventures du griffu animal.

Et ça, inutile de dire que ce n'était pas gagner d'avance...


Premier vrai stand-alone movie de la franchise - l'histoire est centré sur lui et lui seul tout du long -, The Wolverine est surtout le premier film qui se démène à montrer en profondeur la densité psychologique d'un personnage bien plus torturé et barbare que ses punchlines et autres instants de coolitude extrême le laissait présager auparavant sur grand écran.
Hanté par la perte de ses proches - et surtout par la mort de Jean Grey -, aliéné, dégouté par son immortalité pesante, qui l'oblige à vivre en marge de la société, le Wolverine de Mangold est ici un héros à bout, aussi bien mentalement que physiquement.

Une vision unique qui tranche complètement avec celles des autres bandes, et qui permet à Hugh Jackman, encore une fois parfait et impliqué, de pleinement bâtir son personnage, chose qu'il n'avait jamais pu faire auparavant.
Plus conte initiatique  onirique et intime que véritable blockbuster décérébré et axé sur la surenchère - vu qu'il n'a qu'une poignée de scènes d'action dans son intégralité -, la péloche impressionne, notamment lors d'un premier acte impeccable, à la classe folle et magnifié par une scène d'ouverture tout simplement explosive.

Sérieux (c'est con comme détail mais faire parler des japonnais dans leur langue natale, c'est tellement rare à Hollywood pour être signalé), respectueux (peut-être pas du matériau d'origine, mais clairement du personnage), verbeux - mais jamais trop -, émouvant, propre (pas de montage ultra cut harassant ici) et anti-spectaculaire - dans le bon sens du terme, car il est dénué de toute esbroufe et d'effets pétaradants tape à l’œil et superficiel -, le métrage est un divertissement plus qu'efficace et somptueux (Tokyo y est aussi belle que tumultueuse), malgré un scénario pondu à trois plumes sans grand enjeux, et des rebondissements pour la plupart, prévisible.


Car si la plupart de ses révélations tombent vite à plat, et que son Samouraï d'Argent est un mix peu habile entre Iron Man et Robocop, le vrai défaut préjudiciable du film reste son casting hasardeux de la belle Svetlana Khodchenkova.
La madame, définitivement meilleur mannequin qu'actrice, est foutrement agaçante dans le rôle de la vilaine Vipère, une femme fatale peu convaincante et franchement sacrifiable, plombé de surcroit par des motivations plus que trouble.

Dommage, car les deux autres mannequins du métrage, la sublime Tao Okamoto - touchante et juste en Mariko - et la sidekick Riko Fukushima - drôle et badass en Yukio -, toutes deux affreusement naturelles pour leur premier passage devant la caméra, s'en sorte nettement mieux.

Imparfait donc mais infiniment attachant parce qu'il ne lésigne ni sur le mélange des genres - on passe du drama japonnais au polar musclé, tout autant qu'au wu xia pian et à la tragédie avec une fluidité déconcertante -, ni sur la violence (bon c'est sanglant mais pas trop, ça reste du PG, mais du PG bien plus costaud qu'à l'accoutumé), ni sur l'émotion et encore moins sur les scènes d'exception, ce Combat de L'Immortel n'est certes pas le blockbuster de l'été (Pacific Rim !!!), mais définitivement le meilleur film X-Men derrière les intouchables X-Men 2 et First Class.

Ancré son métrage dans une franchise fragilisée tout en en faisant un épisode à part solide, voilà un défi admirablement relevé par un James Mangold inspiré et surprenant, définitivement l'un des metteurs en scènes les plus brillants et éclectiques de ces dix dernières années à Hollywood.


Il a pu faire son film de A à Z sans être écrasé par l'ampleur de l'entreprise, et encore moins par la pression et les impératifs - qu'on se doute nombreux -, de la Fox, pas la moitié d'un cinéaste le bonhomme donc.
Cependant, aussi réussit soit-il, difficile de ne pas se demander ce qu'aurait donner ce Wolverine sous la caméra du génial Darren Aronofsky, un temps attaché à la réalisation.

Grave, iconique, Logan retrouve ici toutes ses lettres de noblesses alors qu'on lui prédisait un morte certaine.

Place maintenant à Days of The Future Past, dont la scène post-générique - ne bougez surtout pas de votre siège une fois la séance fini -, mettant à la rue toutes celles de Marvel Studios réunies, nous a salement excités comme des puces (pour être poli).

Et oui, la Fox à un nouveau regain d'ambition pour ses mutants, et sincèrement, c'est une idée qui est loin de nous déplaire...



Jonathan Chevrier

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