[CRITIQUE] : Good Fortune
Réalisateur : Aziz Ansari
Acteurs : Keanu Reeves, Aziz Ansari, Seth Rogen, Sandra Oh, Keke Palmer,...
Distributeur : -
Budget : -
Genre : Comédie.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h39min.
Synopsis :
L'ange Gabriel décide d’intervenir dans la vie d’un travailleur précaire et d’un homme fortuné.
Sensiblement ébranlé par les retombées d'un mouvement #MeToo dont la caisse de résonnance s'est douloureusement étiolée avec le temps (mais pas le nombre de victimes), Aziz Ansari, qui avait publiquement assumé sa faute (il a été accusé d'inconduite sexuelle envers une jeune femme lors d'un rendez-vous, en 2018, auprès de laquelle il se serait excusé) et déjà essayer de revenir sur le devant de la scène avec une première réalisation que le karma avait rattrapé en plein vol (Being Mortal, échec retentissant tant sa production s'est gamellée au bout de trois semaines de production, suite à une plainte concernant le comportement inapproprié de Bill Murray sur le tournage), voit enfin son Good Fortune, également produit dans la douleur (un tournage plombé par la grève des acteurs), avoir l'opportunité de croiser la route des spectateurs, passé une distribution à l'aveuglette cet été outre-Atlantique, menant à une sortie en catimini en VOD par chez nous.
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Pas forcément attendue au tournant (même pour les fans de son excellente - oui - série Netflix Master of None), le film aborde avec un poil d'originalité le terrain balisé du body swap/échange de corps, sous-genre bénin - ou presque - de la comédie américaine (où quans, pour les non-initiés, une fée scénariste en quête d'inspiration vient permettre à un ou deux personnages, d'échanger de carcasse pour mieux réapprendre à connaître l'autre ou à, tout simplement, grandir et/où apprécier sa propre existence), au détour des aléas d'un ange (un Keanu Reeves merveilleusement authentique, qui a désespérément besoin qu'on lui offre plus de comédies), tentant d'apprendre à un homme sans le sou (Ansari), que l'argent ne fait pas le bonheur (monumentale erreur), en échangeant sa vie avec celle de son ancien patron (Rogen), avant que son plan ne capote et qu'il soit banni sur Terre.
Moralement trop sage pour son bien (remettre en question la mécanique du capitalisme contemporain, pour in fine préférer sa stabilité tout en ayant pleinement conscience des fractures béantes qu'il n'a de cesse de creuser) mais efficace dans son groove humoristique comme dans la fluidité de sa narration - malgré un rythme en dents de scie -, Good Fortune est une attachante et décente comédie mais qui, avec autant de talents entre ses mains (Sandra Oh et Keke Palmer sont affreusement sous-utilisées), aurait pu/dû être beaucoup plus.
Jonathan Chevrier


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