[CRITIQUE] : Freaky Tales
Réalisatrice•teur : Anna Boden et Ryan Fleck
Acteurs : Pedro Pascal, Ben Mendelsohn, Jay Ellis, Jack Champion,...
Distributeur : -
Budget : -
Genre : Action, Policier, Comédie.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h47min
Synopsis :
Quatre histoires qui se déroulent à la fin des années 1980 à Oakland.
C'est assez fou de se dire qu'un tandem tel qu'Anna Boden et Ryan Fleck, à la carrière loin d'être déshonorante (forte de quelques piges communes à la television, mais aussi et surtout d'un excellent Mississippi Grind), qui ont fait péter le milliard de dollars avec leur précédent effort - le pas fifou Captain Marvel, certes -, n'est même pas les honneurs d'une présence dans les salles obscures avec leur nouvel effort, Freaky Tales.
Une (petite) anomalie qui correspond au fond, totalement avec les envies du duo de ne pas chercher à plus s'installer au cœur d'une grosse mécanique Hollywoodienne telle que le MCU, et de bifurquer illico presto après leur blockbuster, vers une production indépendante jusqu'au bout de la pellicule, méchamment décalée, ambitieuse et titillant fièrement une aura 80s abordée avec bien plus d'opportunisme malsain par bons nombres de cinéastes du pays de l'oncle Sam.
Clairement le type de curiosité que l'on aurait aimé voir en salles, et non être largué en catimini par la case VOD.
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| Courtesy of Sundance Institute / Lionsgate / Variety |
Film à sketchs scindé en quatre segments (la vengeance sanglante d'un groupe de clubbers contre des skinheads; la lutte de deux rappeuses en herbe confrontées à un flic raciste; les galères d'un recouvreur de dettes blasé dont la femme est en passe d'accoucher - le meilleur segment, avec un brillant Pedro Pascal -; un gros trip sanglant avec feu Angus Cloud), aux tons distincts et vaguement liés entre eux (mais tous emprunt d'un vrai esprit bis et du cinema d'exploitation de l'époque), flanqué dans le Oakland de la fin des 80s au plus près des aternoiments d'une poignée de personnages affectés par une mystérieuse lueur verte planant sur la ville, le film est tout du long porté par un amour sincère - et férocement contagieux - du Midnight movie décomplexé et trash comme d'une Californie dont il capture/reproduise le way of life avec une certaine dévotion - jamais forcée.
Anthologie imprévisible qui reprend le processus de citation/régurgitation cher à Quentin Tarantino, parfois un poil inégale (jusque dans sa facture kitsch, tout droit sortie d'une VHS usée) mais à la nostalgie comme à l'enthousiasme jamais putassier, Freaky Tales est un petit bonbon dont on aurait tort de se priver, quand bien même il fallait rester sacrément à l'affût pour avoir connaissance de sa sortie...
Jonathan Chevrier






