[CRITIQUE] : Five Nights at Freddy's 2

Réalisatrice : Emma Tammi
Acteurs : Josh Hutcherson, Piper Rubio, Elizabeth Lail, Matthew Lillard, McKenna Grace, Skeet Ulrich,...
Distributeur : Universal Pictures International France
Budget : -
Genre : Epouvante-horreur.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h44min

Synopsis :
La suite de Five Nights at Freddy’s.

Jamais drôle et encore moins effrayant (les saillies brutales sont savamment coupées avant même de susciter la moindre émotion), aussi schématique et superficiel qu'il est méchamment ennuyeux (ses flashbacks de l'enfer...), Five Nights at Freddy's incarnait une adaptation laborieuse à l'identité trop trouble pour son bien, à la fois creuse et follement déprimante, qui aurait pu pourtant, même tourné sur un public plus jeune, être un chouette épisode de Scooby-doo.

Bref, on en était presque à lui préférer le pourtant peu glorieux Willy's Wonderland, rip-off totalement assumé avec un Nic Cage plus mutique que jamais (c'est faux, on le préfère justement grâce et pour lui).

C'est dire la déconvenue en sortant de la salle, mais surtout le manque complet d'attentes autour de sa suite, toujours chapeauté par Emma Tammi mais avec la promesse d'une exploration plus approfondie de l’univers de Freddy Fazbear’s Pizza, au détour d'une intrigue plus sombre et haletante.
Le tout saupoudré d'une réunion Scream-esque qui titille méchamment notre nostalgie, entre Matthew Lillard et Skeet Ulrich (à la présence in fine douloureusement éphémère).

Et si les bonnes intentions sont louables, l'exécution elle, laisse une nouvelle fois à désirer, la faute à l'incapacité de Tammi à composer un moment horrifique cohérent, totalement plombé autant par un rythme chaotique et tout en transitions - pas uniquement tonales - abruptes, que par un manque cruel de rencontres terrifiantes avec les animatroniques titres (réduits à de trop fugaces apparitions pour incarner une menace réelle à l'écran), malgré quelques séquences particulièrement tendues (une très jolie ouverture en tête) et une volonté évidente de vouloir concilier un divertissement bigger and louder, avec un respect de son materiau d'origine et de ses fans (de son travail sur la lumière à ses cadrages serrés, qui convoque l'atmosphère claustrophobique et immersif du jeu vidéo).

Bardés de sursauts artificiels et prévisibles, comme si le film lui-même préférait dissiper sa terreur plutôt que de l'embrasser pleinement, Five Nights at Freddy's 2 s'avère pourtant, étrangement, une séance bien plus agréable à suivre que son ainé, de par son esthétique soignée (même s'il ne rend pas vraiment justice au travail dantesque du Creature Shop de Jim Henson), ses décors joliment ambitieux mais aussi et surtout un solide travail sonore des frangins Newton (qui instaure une atmosphère dissonante plus inquiétante que ses nombreux effets de manche).

À défaut de faire frémir donc, Emma Tammi flatte gentiment sa rétine et ses écoutilles, ce qui n'est vraiment pas le cas de toutes les productions Blumhouse...

Jonathan Chevrier