[CRITIQUE] : Ange
Réalisateur : Tony Gatlif
Avec : Arthur H., Suzanne Aubert, Mathieu Amalric, Maria de Medeiros,...
Distributeur : Les Films du Losange
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Français.
Durée : 1h37min
Synopsis :
Ange, voyageur solitaire et ethnologue de profession, doit pour rembourser sa dette, mettre le cap sur les bords de la Méditerranée. Alors qu’il a pris les routes au volant de son vieux van telle n’est pas sa surprise quand il retrouve cachée dans le coffre sa fille de 17 ans dont il vient à peine d’apprendre l’existence.
Dans un art aussi sensoriel que peut l'être le cinéma, le son qui en était un temps interdit - où tout du moins techniquement dispensé -, nous est vite devenu indispensable (autant pour nous spectateur que pour les cinéastes qui s'échinent à nous faire rêver) tant que plus encore que la vue, l'ouie est le plus sensible de nos sens, celui qui est parfois plus à même de nous faire réagir et de nous toucher.
Après tout, combien pouvons-nous dénombrer de séquences cinématographiques où ce n'est pas tant ce que l'on voit mais bien ce que l'on entend (un dialogue, une musique,...), qui nous fait chavirer.
Évidemment, l'inverse est tout aussi proportionnel mais ne plombez pas tout de suite cette argumentation (elle a du sens, promis) et laissez-là porter son rapprochement - un brin - facile à la caractérisation du cinéma libre et (en)chanteur du cinéaste franco-algérien Tony Gatlif, où la musique est en l'occurrence une figure essentielle si ce n'est même, le personnage principal de toute sa filmographie.
Passé un plutôt prenant Tony Medina, tout autant récit d'angoisse ésotérique qu'odyssée plus ou moins mécanique sur la catharsis et la compassion d'une figure ambiguë et rejetée (aux sonorités gitanes et métal), elle vole une nouvelle fois la vedette au cœur de son dernier effort en date, Ange, road movie à la recherche d'une jeunesse perdue, tout en spleen et en rédemption d'un cinquantenaire voyageur solitaire et ethnologue passionné par la musique et la culture gitane qui, bien décidé à rembourser une dette vieille de plusieurs décennies, se lance dans un road trip pour retrouver son ami Marco.
Mais au volant de son vieux van et au gré de quelques rencontres essentielles, la vie va lui offrir quelques surprises impensable, comme celle d'une fille adolescente qu'il n'a jamais connu mais qui est bien décidée à le connaître, Solca...
D'un scénario sensiblement décousu que le burlesque ne relève jamais totalement, à une direction d'acteurs pas toujours assurée, Ange fait pourtant terriblement mouche tant il a tout d'une vraie expérience à part entière, poignante et lyrique qui transpire l'énergie si atypique du cinéma de Gatlif - tellement qu'elle l'écrase peut-être un peu trop parfois, pointant de facto ses fragilités évidentes.
On est toujours en terrain conquis et follement généreux donc, et ça fait un bien fou.
Jonathan Chevrier
Avec : Arthur H., Suzanne Aubert, Mathieu Amalric, Maria de Medeiros,...
Distributeur : Les Films du Losange
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Français.
Durée : 1h37min
Synopsis :
Ange, voyageur solitaire et ethnologue de profession, doit pour rembourser sa dette, mettre le cap sur les bords de la Méditerranée. Alors qu’il a pris les routes au volant de son vieux van telle n’est pas sa surprise quand il retrouve cachée dans le coffre sa fille de 17 ans dont il vient à peine d’apprendre l’existence.
Dans un art aussi sensoriel que peut l'être le cinéma, le son qui en était un temps interdit - où tout du moins techniquement dispensé -, nous est vite devenu indispensable (autant pour nous spectateur que pour les cinéastes qui s'échinent à nous faire rêver) tant que plus encore que la vue, l'ouie est le plus sensible de nos sens, celui qui est parfois plus à même de nous faire réagir et de nous toucher.
Après tout, combien pouvons-nous dénombrer de séquences cinématographiques où ce n'est pas tant ce que l'on voit mais bien ce que l'on entend (un dialogue, une musique,...), qui nous fait chavirer.
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Copyright Princes Production |
Évidemment, l'inverse est tout aussi proportionnel mais ne plombez pas tout de suite cette argumentation (elle a du sens, promis) et laissez-là porter son rapprochement - un brin - facile à la caractérisation du cinéma libre et (en)chanteur du cinéaste franco-algérien Tony Gatlif, où la musique est en l'occurrence une figure essentielle si ce n'est même, le personnage principal de toute sa filmographie.
Passé un plutôt prenant Tony Medina, tout autant récit d'angoisse ésotérique qu'odyssée plus ou moins mécanique sur la catharsis et la compassion d'une figure ambiguë et rejetée (aux sonorités gitanes et métal), elle vole une nouvelle fois la vedette au cœur de son dernier effort en date, Ange, road movie à la recherche d'une jeunesse perdue, tout en spleen et en rédemption d'un cinquantenaire voyageur solitaire et ethnologue passionné par la musique et la culture gitane qui, bien décidé à rembourser une dette vieille de plusieurs décennies, se lance dans un road trip pour retrouver son ami Marco.
Mais au volant de son vieux van et au gré de quelques rencontres essentielles, la vie va lui offrir quelques surprises impensable, comme celle d'une fille adolescente qu'il n'a jamais connu mais qui est bien décidée à le connaître, Solca...
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Copyright Princes Production |
D'un scénario sensiblement décousu que le burlesque ne relève jamais totalement, à une direction d'acteurs pas toujours assurée, Ange fait pourtant terriblement mouche tant il a tout d'une vraie expérience à part entière, poignante et lyrique qui transpire l'énergie si atypique du cinéma de Gatlif - tellement qu'elle l'écrase peut-être un peu trop parfois, pointant de facto ses fragilités évidentes.
On est toujours en terrain conquis et follement généreux donc, et ça fait un bien fou.
Jonathan Chevrier