[CRITIQUE] : Milli Vanilli, de la gloire au cauchemar
Réalisateur : Simon Verhoeven
Acteurs : Tijan Njie, Elan Ben Ali, Matthias Schweighöfer, Bella Dayne,...
Budget : -
Distributeur : Star Invest Films France
Genre : Biopic, Drame, Musical.
Nationalité : Allemand.
Durée : 2h03min
Synopsis :
L'histoire de Rob Pilatus et Fab Morvan, qui ont conquis les hit-parades mondiaux sous le nom de « Milli Vanilli » à la fin des années 80. Leur célébrité a tourné au scandale lorsque l’on a découvert qu’ils faisaient semblant de chanter sur la voix d’autres artistes.
On ne le répétera jamais assez, dans un paysage cinématographique (pas uniquement Hollywoodien, ne généralisez... même si ce n'est pas totalement).mechamment gangrenné par des productions simplistes usant inlassablement et sans le moindre remords la même popote établie et éprouvée, le biopic musical moderne peut intimement se voir comme l'une des propositions les plus facilement déclinables du marché.
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Copyright LEONINE Studios / Wiedemann & Berg Film / Gordon Timpen |
Il faut dire, une bonne frange (plus de la majorité, et cela resterait une fourchette assez raisonnable) de ses péloches ne sont souvent guère plus que des exercices glorifiés de gestion de marques/icônes, articulés entre des numéros musicaux fédérateurs - continuellement à la lisière du fan service -, des performances d'acteurs plus ou moins grimés à la truelle (genre Alain Deloin... shame si tu n'as pas la référence) et une intrigue distribuant avec plus ou moins de subtilités, des affirmations biographiques généralement approuvées en amont par la succession et/ou les proches des défunts - car un procès ou un bad buzz médiatique fait tâche dans une course aux statuettes dorées.
Mais il arrive parfois, quand bien même on sait que la limonade est appelée à nous rester méchamment sur l'estomac, que l'intérêt autour fes sujets des dits films dépassent la banalité des exposés cinématographiques à leur gloire.
Et pour le coup, qui connaît un tant soit peu le duo de R&B et pop allemand Milli Vanilli, de leur popularité fugace à la tragédie tout aussi brutale de leur chute, férocement entaché par le scandale (Rob Pilatus et Fab Morvan n'ont jamais chanter une seule des chansons qui ont fait leur renommée, et ils sont vite devenus la risée de tout le milieu musical mondial), avait de quoi avoir un tant soit peu envie de voir la transposition sur grand écran de leur histoire.
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Mauvaise pioche, tant le film de Simon Verhoeven (rien à voir avec le Hollandais violent, rassure-toi) joue lui aussi gentiment du playback dans sa chronique musicalo-dramatique superficielle et tout en clichés qui survole son sujet au moins autant que la critique de toute l'industrie musicale (totalement complice de la supercherie, moins intéressé par toute idée de talent que par le sacro-saint profit niché derrière les mensonges).
Exit la satire pop du business dans l'extravagance déglinguée des 80s, et encore plus l'exploration sincère de deux victimes fabriquées de toute pièce puis totalement recrachées par le système (dont le succès ne repose sur rien, si ce n'est un mensonge), bonjour le biopic formaté et linaire à l'approche aussi fragile que méchamment distante,malgré une interprétation plutôt solide de Tijan Njie et Elan Ben Ali.
Tout n'est qu'apparence et artificialité dans Milli Vanilli, de la gloire au cauchemar, comme dans la réalité finalement...
Jonathan Chevrier