[CRITIQUE] : Les Musiciens
Réalisateur : Grégory Magne
Acteurs : Valérie Donzelli, Frédéric Pierrot, Mathieu Spinosi, Emma Ravier,...
Budget : -
Distributeur : Pyramide Distribution
Genre : Comédie Dramatique.
Nationalité : Français.
Durée : 1h42min
Synopsis :
Astrid Thompson parvient enfin à réaliser le rêve de son père : réunir quatre Stradivarius pour un concert unique attendu par les mélomanes du monde entier. Mais Lise, George, Peter et Apolline, les quatre virtuoses recrutés pour l’occasion, sont incapables de jouer ensemble. Les crises d’égo se succèdent au rythme des répétitions. Sans solution, Astrid se résout à aller chercher le seul qui, à ses yeux, peut encore sauver l’événement : Charlie Beaumont, le compositeur de la partition.
On avait laissé la précieuse Valérie Donzelli à la fois devant et derrière la caméra, avec Rue du Conservatoire, sa première incursion sur le terrain de tous les possibles, du documentaire, un effort vivifiant et inspirant, touchant et mélancolique, véritable shot de passion pure sur une jeune garde (la promotion 2022 du Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique de Paris) du théâtre dont le talent est appelé à envahir les planches et les écrans de demain, mais qui restait néanmoins lucide face à la dure réalité d'un métier précaire où, sorti du cocon protecteur et réconfortant du conservatoire, tout est possible - et donc, souvent, le pire.
Et c'est sans doute parce qu'elle avait pleinement conscience de cette vérité, que la cinéaste gravait son empathie et son soutien dans le marbre de la pellicule, sans jamais se perdre dans le jeu de la moralisation abjecte.
De passion, mais aussi de mélancolie et d'inspiration, il en est à nouveau question dans le très beau Les Musiciens, nouveau long-métrage d'un Grégory Magne (le sympathique Les Parfums, dont la sortie timide était d'autant plus cloisonnée entre deux confinements) qui se fait rare, comédie dramatique où écoute et harmonie ont des résonances plurielles.
On y suit les aternoiements d'Astrid Thompson (Donzelli, magnifique), riche héritière d'un entrepreneur mélomane aujourd'hui disparu, décidée à réaliser le rêve de toute sa vie : réunir quatre Stradivarius pour un concert unique attendu par les mélomanes du monde entier.
Mais dans la musique, pas uniquement classique, tout n'est qu'une question d'accords et les quatre virtuoses aux personnalités dissemblables, recrutés pour l’occasion (comediens et musiciens dans la vraie vie, pour renforcer encore un peu plus l'authenticité du film), sont incapables de jouer ensemble, fruit d'une symphonie d'égos, de jalousie et même de pressions face au poids de l'événement, qui viennent parasiter les répétitions...
Concerto immersif à la linéarité/prévisibilité jamais véritablement bousculée, mais sensiblement noué autour de la nécessité de lier les âmes pour mieux faire chanter les bois et les cordes (mais aussi transcender un art, ici l'exercice exigeant de la musique classique, représenté dans toute sa beauté et sa complexité); Les Musiciens swingue sur son propre et charmant tempo, sublimé par la composition aérienne d'un Grégoire Hetzel, jolie dramédie subtile et chorale à la lisière du feel good movie, qui ne laisse jamais ses personnages sans partitions solides, tout autant qu'il divertit chaudement son auditoire.
La première vraie petite séance surprise de ce mois sous le soleil (écrasant) cannois.
Jonathan Chevrier
Acteurs : Valérie Donzelli, Frédéric Pierrot, Mathieu Spinosi, Emma Ravier,...
Budget : -
Distributeur : Pyramide Distribution
Genre : Comédie Dramatique.
Nationalité : Français.
Durée : 1h42min
Synopsis :
Astrid Thompson parvient enfin à réaliser le rêve de son père : réunir quatre Stradivarius pour un concert unique attendu par les mélomanes du monde entier. Mais Lise, George, Peter et Apolline, les quatre virtuoses recrutés pour l’occasion, sont incapables de jouer ensemble. Les crises d’égo se succèdent au rythme des répétitions. Sans solution, Astrid se résout à aller chercher le seul qui, à ses yeux, peut encore sauver l’événement : Charlie Beaumont, le compositeur de la partition.
On avait laissé la précieuse Valérie Donzelli à la fois devant et derrière la caméra, avec Rue du Conservatoire, sa première incursion sur le terrain de tous les possibles, du documentaire, un effort vivifiant et inspirant, touchant et mélancolique, véritable shot de passion pure sur une jeune garde (la promotion 2022 du Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique de Paris) du théâtre dont le talent est appelé à envahir les planches et les écrans de demain, mais qui restait néanmoins lucide face à la dure réalité d'un métier précaire où, sorti du cocon protecteur et réconfortant du conservatoire, tout est possible - et donc, souvent, le pire.
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Copyright Pyramide Distribution |
Et c'est sans doute parce qu'elle avait pleinement conscience de cette vérité, que la cinéaste gravait son empathie et son soutien dans le marbre de la pellicule, sans jamais se perdre dans le jeu de la moralisation abjecte.
De passion, mais aussi de mélancolie et d'inspiration, il en est à nouveau question dans le très beau Les Musiciens, nouveau long-métrage d'un Grégory Magne (le sympathique Les Parfums, dont la sortie timide était d'autant plus cloisonnée entre deux confinements) qui se fait rare, comédie dramatique où écoute et harmonie ont des résonances plurielles.
On y suit les aternoiements d'Astrid Thompson (Donzelli, magnifique), riche héritière d'un entrepreneur mélomane aujourd'hui disparu, décidée à réaliser le rêve de toute sa vie : réunir quatre Stradivarius pour un concert unique attendu par les mélomanes du monde entier.
Mais dans la musique, pas uniquement classique, tout n'est qu'une question d'accords et les quatre virtuoses aux personnalités dissemblables, recrutés pour l’occasion (comediens et musiciens dans la vraie vie, pour renforcer encore un peu plus l'authenticité du film), sont incapables de jouer ensemble, fruit d'une symphonie d'égos, de jalousie et même de pressions face au poids de l'événement, qui viennent parasiter les répétitions...
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Copyright Pyramide Distribution |
Concerto immersif à la linéarité/prévisibilité jamais véritablement bousculée, mais sensiblement noué autour de la nécessité de lier les âmes pour mieux faire chanter les bois et les cordes (mais aussi transcender un art, ici l'exercice exigeant de la musique classique, représenté dans toute sa beauté et sa complexité); Les Musiciens swingue sur son propre et charmant tempo, sublimé par la composition aérienne d'un Grégoire Hetzel, jolie dramédie subtile et chorale à la lisière du feel good movie, qui ne laisse jamais ses personnages sans partitions solides, tout autant qu'il divertit chaudement son auditoire.
La première vraie petite séance surprise de ce mois sous le soleil (écrasant) cannois.
Jonathan Chevrier