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[CRITIQUE] : Jeunes Mères


Réalisateur : Jean-Pierre et Luc Dardenne
Avec : Babette Verbeek, Elsa Houben, Janaïna Halloy Fokan, Lucie Laruelle,...
Distributeur : Diaphana Distribution
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Belge, Français.
Durée : 1h45min

Synopsis :
Ce film est présenté en Compétition au Festival de Cannes 2025.

Jessica, Perla, Julie, Ariane et Naïma sont hébergées dans une maison maternelle qui les aide dans leur vie de jeune mère. Cinq adolescentes qui ont l’espoir de parvenir à une vie meilleure pour elles-mêmes et pour leur enfant.




C'est une certitude : même si leur efforts ne sont pas toujours des millésimes à la qualité indiscutable (d'autant plus vraie depuis Une Fille inconnue, mais aussi et surtout depuis Le Jeune Ahmed, véritable sortie de route prenant pour prisme un sujet houleux et profondément casse-gueule : la radicalisation islamiste), les frangins Dardenne auront toujours leur petite invitation dorée au sein de la compétition officielle du Festival de Cannes, tant la Croisette est, littéralement, leur seconde maison et rien ou presque ne changera cela désormais (depuis 1996 et La Promesse, ils n'ont plus quittés les sélections officielles), puisque les vieilles habitudes ont la peau dure et encore plus dans une réunion cannoise où les - maigres - évolutions au fil des décennies, se comptent sur les doigts d'une main méchamment amputée.

Copyright Christine Plenus

Et au sein d'une 78ème édition qui s'est certes montrée un poil plus égalitaire côté compét, avec trois réalisatrices en plus qu'en 2024 (7 contre 4), pourquoi irait-on bousculer l'imbousculable, hein ?
Trois ans donc après le peu mémorable Tori et Lokita, qui jouait pleinement la carte de la culpabilisation à outrance et ratait tout du long le coche du drame poignant et fin espéré, bonjour Jeunes Mères, qui vient un brin - juste un brin - conjurer notre désamour du versant le plus récent de leur filmographie, à travers la chronique lancinante et épurée d'une poignée de mères mineures (tout est dans le titre, Sherlock) résilientes face à l'adversité, aux parcours dissemblables mais toutes hébergées dans une maison maternelle qui les aide dans leur nouvelle vie avec en point d'orgue, l'espoir d'un avenir meilleur pour elles et leur progéniture - même s'il s'inscrit sans leur présence.

Toujours à la lisière du documentaire (jusque dans sa direction d'acteurs/actrices non professionnelles soufflant plus le froid que le chaud) avec leur mise en scène au minimalisme éprouvé, certes encore ronronnante mais qui s'offre tout de même quelques éclats de finesses salutaires, le duo dresse un éventail de portraits entrelacés et tout en émotions où ils éprouvent tout autant qu'ils " récompensent " leurs figures à travers un petit théâtre de la banalité de la vie où les (grosses) ficelles de leur narration se font parfois (souvent) plus perceptibles qu'elles ne le devraient.

Copyright Christine Plenus

Pas forcément de quoi sauter au plafond mais, comme dit plus haut, même si la popote est familière et qu'il y a plus d'un os dans le pâté, on se laisse in fine prendre au - majoritairement - tendre jeu des Dardenne hermanos et, aussi oubliable soit-il, Jeunes Mères vaut décemment son pesant de pop-corn.
Et on était loin, très loin de parier sur ça en entrant en salles...


Jonathan Chevrier