[CRITIQUE] : Oxana
Réalisatrice : Charlène Favier
Acteurs : Albina Korzh, Maryna Koshkina, Lada Korovai, Oksana Zhdanova, Noée Abita, Yoann Zimmer,...
Budget : -
Distributeur : Diaphana Distribution
Genre : Biopic, Drame.
Nationalité : Français.
Durée : 1h43min
Synopsis :
Ukraine, 2008. La jeune Oxana et son groupe d’amies multiplient les actions, slogans peints sur le corps et couronnes de fleurs dans les cheveux, contre un gouvernement arbitraire et corrompu. C’est la naissance d'un des mouvements les plus importants du XXIe siècle : FEMEN. Réfugiée politique, artiste, activiste, Oxana franchira les frontières et militera sans relâche pour les droits des femmes et la liberté, jusqu'à risquer sa propre vie.
Dans le véritable tsunami de sorties qui nous assaille depuis quelques années maintenant, où il est difficile de ne pas crouler et ce chaque semaine, sous les vagues incessantes de propositions de plus en plus diverses et variées (dont la quasi-intégralité sont, elles-mêmes, menacées d'être écrasé sous le poids des plus imposantes/bruyantes d'entre-elles), quelques productions plus ou moins sensiblement hors des radars, telles d'irréductibles gaulois qui ne figurent pas toujours parmi les mieux lotis dans le bal des obtentions de salles, arrivent néanmoins à nous happer sur une petite poignée d'heures, parfois appelées à être mémorables.
Et de séance mémorable, la cinéaste française Charlène Favier nous avait déjà offert un sacré morceau : son premier long-métrage, Slalom, mise en images fine et magistrale des mécanismes de l'emprise psychologique et sexuelle dans le milieu du sport de haut niveau, flanqué au plus près du calvaire progressif et oppressant d'une gamine prodige du slalom dont l'investissement total, à la fois physique et émotionnel, s'est opéré auprès du moins bienveillant des entraîneurs.
C'est toujours par le biais de la fiction mais sur une note moins marquante, qu'on la retrouve avec Oxana, digne mais perfectible chronique existentielle qui vient un brin bousculer les codes familiers et redondants du biopic moderno-hagiographique (même si toutes les cases " phares " de l'existence de son sujet semblent consciemment cochées), vissée sur la volonté de capturer tout autant le parcours de vie résolument dense et fascinant de feu l'artiste et militante féministe Oksana Shachko, l'une des fondatrices du mouvement Femen, que les engagements intimement liés au dit mouvement dont elle rend, il est vrai (et quitte à ce qu'elle vampirise en grande partie son portrait), limpide les intentions comme les actions (souvent au péril de leurs vies et au plus près du pire de l'humanité), bien loin des caricatures médiatiques visant à biaiser l'opinion publique.
Le tout continuellement vissé sur le regard à la fois psychologiquement vulnérable et la détermination bouillante de son anarchique héroïne, incarnée avec justesse par une étonnante Albina Korzh.
Loin du simple exercice de glorification facile même si plombé par sa constitution cahoteuse (un cocktail maladroit de flashbacks et de flashforwards prenant racine au dernier jour de son existence), le film n'est peut-être pas le portrait aussi passionnant et puissant qu'il pense être (et qu'il aurait mérité être, aussi), mais n'en reste pas moins une jolie fresque destructurée et didactique à la réalisation - globalement - vivante et suggestive, sur une âme consumée par le feu ardent et tout en désillusion qui la faisait vibrer.
Jonathan Chevrier
Acteurs : Albina Korzh, Maryna Koshkina, Lada Korovai, Oksana Zhdanova, Noée Abita, Yoann Zimmer,...
Budget : -
Distributeur : Diaphana Distribution
Genre : Biopic, Drame.
Nationalité : Français.
Durée : 1h43min
Synopsis :
Ukraine, 2008. La jeune Oxana et son groupe d’amies multiplient les actions, slogans peints sur le corps et couronnes de fleurs dans les cheveux, contre un gouvernement arbitraire et corrompu. C’est la naissance d'un des mouvements les plus importants du XXIe siècle : FEMEN. Réfugiée politique, artiste, activiste, Oxana franchira les frontières et militera sans relâche pour les droits des femmes et la liberté, jusqu'à risquer sa propre vie.
Dans le véritable tsunami de sorties qui nous assaille depuis quelques années maintenant, où il est difficile de ne pas crouler et ce chaque semaine, sous les vagues incessantes de propositions de plus en plus diverses et variées (dont la quasi-intégralité sont, elles-mêmes, menacées d'être écrasé sous le poids des plus imposantes/bruyantes d'entre-elles), quelques productions plus ou moins sensiblement hors des radars, telles d'irréductibles gaulois qui ne figurent pas toujours parmi les mieux lotis dans le bal des obtentions de salles, arrivent néanmoins à nous happer sur une petite poignée d'heures, parfois appelées à être mémorables.
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Copyright 2024 Rectangle Productions 247 - Films Hero Squared - France 3 cinema |
Et de séance mémorable, la cinéaste française Charlène Favier nous avait déjà offert un sacré morceau : son premier long-métrage, Slalom, mise en images fine et magistrale des mécanismes de l'emprise psychologique et sexuelle dans le milieu du sport de haut niveau, flanqué au plus près du calvaire progressif et oppressant d'une gamine prodige du slalom dont l'investissement total, à la fois physique et émotionnel, s'est opéré auprès du moins bienveillant des entraîneurs.
C'est toujours par le biais de la fiction mais sur une note moins marquante, qu'on la retrouve avec Oxana, digne mais perfectible chronique existentielle qui vient un brin bousculer les codes familiers et redondants du biopic moderno-hagiographique (même si toutes les cases " phares " de l'existence de son sujet semblent consciemment cochées), vissée sur la volonté de capturer tout autant le parcours de vie résolument dense et fascinant de feu l'artiste et militante féministe Oksana Shachko, l'une des fondatrices du mouvement Femen, que les engagements intimement liés au dit mouvement dont elle rend, il est vrai (et quitte à ce qu'elle vampirise en grande partie son portrait), limpide les intentions comme les actions (souvent au péril de leurs vies et au plus près du pire de l'humanité), bien loin des caricatures médiatiques visant à biaiser l'opinion publique.
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Copyright 2024 Rectangle Productions 247 - Films Hero Squared - France 3 cinema |
Le tout continuellement vissé sur le regard à la fois psychologiquement vulnérable et la détermination bouillante de son anarchique héroïne, incarnée avec justesse par une étonnante Albina Korzh.
Loin du simple exercice de glorification facile même si plombé par sa constitution cahoteuse (un cocktail maladroit de flashbacks et de flashforwards prenant racine au dernier jour de son existence), le film n'est peut-être pas le portrait aussi passionnant et puissant qu'il pense être (et qu'il aurait mérité être, aussi), mais n'en reste pas moins une jolie fresque destructurée et didactique à la réalisation - globalement - vivante et suggestive, sur une âme consumée par le feu ardent et tout en désillusion qui la faisait vibrer.
Jonathan Chevrier