[CRITIQUE] : Aimons-nous vivants
Réalisateur : Jean-Pierre Améris
Acteurs : Gérard Darmon, Valérie Lemercier, Patrick Timsit, Alice de Lencquesaing,...
Budget : -
Distributeur : ARP Sélection
Genre : Comédie, Romance.
Nationalité : Français.
Durée : 1h30min
Synopsis :
Dans le train pour Genève, Victoire, une passagère envahissante, croise Antoine Toussaint, son idole, une grande vedette de la chanson française.
Entre lui, au bout du rouleau, et elle, débordante d’énergie, la rencontre sera explosive…
De loin l'une des actrices les plus drôles de ses trente/quarante dernières années, aussi talentueuse qu'elle est judicieusement insaisissable (quitte à, parfois, s'attacher à des projets pas toujours heureux), la grande Valérie Lemercier ne squatte que par intermittence nos salles obscures, raison de plus finalement, pour considérer chacun de ses retours comme un petit évènement en soi - surtout lorsqu'elle est derrière la caméra.
De récente mémoire, on l'avait adoré dans le pétillant Marie-Francine, tendre romance aussi gentiment barré et cynique que profondément touchante (qui rattrapait sa grosse sortie de route 100% Cachemire), mais avant tout et surtout dans Aline, où elle était extraordinaire dans cette sorte de rencontre improbable entre le quasi-biopic hagiographique et la fan fiction savoureusement singulière et à forte tendance pastiche, totalement conçu à la gloire de Céline Dion.
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Copyright Caroline Bottaro |
Preuve, si besoin était, que les comédiens•iennes talentueux•ses ne sont jamais lieux servis que par eux/elles-mêmes.
Infiniment moins louable est donc sa nouvelle apparition à l'écran, en vedette de la nouvelle comédie d'un Jean-Pierre Améris au mojo perdu, Aimons-nous vivants, road movie indigeste avec un gros soupçon de romance glucosée qui tente de jouer la carte de la comédie émouvante en interrogeant le spectateur, à l'instar du tout récent et bien plus délicat On ira d'Enya Baroux, son auditoire sur les questions de dignité et de liberté de choix face à la fin de vie.
Mauvaise pioche donc, tant on ne se passionne absolument pas pour le long spleen sauce pochade lessivée d'un Gérard Darmon/vieux chanteur populaire décidé à passer l'arme à gauche, jusqu'à ce qu'il croise la route d'une Valérie Lemercier délurée en tolarde/fan absolue/love interest; d'où n'émerge que quelques répliques plutôt bien senties, et l'abattage d'une éternelle Béatrice Goulard de Montmirail qui tente vainement d'empêcher le train de dérailler dès sa sortie de gare.
On a (déjà) vu pire cette année certes, mais surtout beaucoup, beaucoup mieux.
Jonathan Chevrier