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[FUCKING SERIES] : La Meneuse saison 1 : Kate Hudson s'invite dans le Money Time



(Critique - avec spoilers - de la saison 1)


Parfois, seulement parfois, quelques séries, même les plus calibrées et sous-algorithmes issues des catalogues de plateformes de streaming, transcendent leur fragilité/facilité évidente pour mieux incarner un rendez-vous tellement réconfortant et doux, qu'on en ferait presque un must-see juste pour la petite banane qu'ils procurent à leur vision.
L'apanage, en vrai, de toute proposition romantico-dramatique, mais aussi et surtout de tout bon teen show qui se respecte... mais pas uniquement.

Copyright Katrina Marcinowski/Netflix

En ce sens, et totalement consciente qu'elle ne pète absolument pas dans la soie de l'originalité, Running Point aka La Meneuse par chez nous, créée par le quatuor Elaine Ko, Mindy Kaling, Ike Barinholtz et David Stassen (librement inspirée de la véritable histoire de la présidente des Los Angeles Lakers, Jeanie Buss), et produite par une Netflix qui peine furieusement à se renouveler (surprenant, non ?), semble revenir avec une certaine nostalgie à une forme de sitcom surannée que l'évolution " plateformesque/streamer-esque " de la télévision, était censé enterrer pour de bon : exactement le type de série qu'aurait pu placer NBC où ABC il y a une dizaine d'années, sur sa grille de diffusion en début de soirée, du pur comfort show facile mais enchanteur qui ne prétend jamais à être plus, et qui ne force jamais sa magie.

Trompant assez vite ses faux-airs de rip-off de Ted Lasso, à qui on l'a associé un poil trop vite sous prétexte de suivre les atermoiements d'une outsider à la tête d'une équipe sportive (ici rien de thérapeutique avec Isla Gordon, ancienne fêtarde/mannequin Playboy devenue propriétaire - intérim et sans expérience - d'une équipe de NBA, obligée de jongler entre sa vie professionnelle, sa vie de femme, de mère et de sœur au sein d'une famille où elle a toujours été écrasée par ses frangins machistes), pour voguer vers son propre groove, celui d'une comédie sportive feel good et rythmée qui use des tropes familiers avec style et une énergie débordante, sans se perdre dans un océan de glucose à t'en dégoûter le plus passionné des confiseurs.

Copyright Katrina Marcinowski/Netflix

Une série à l'image même d'une Kate Hudson plus pétillante que jamais, parfaite en jeune femme terre-à-terre consciente de ses imperfections - mais qui se bat pour être meilleure et compétente -, elle qui domine avec légèreté une sacrée galerie de seconds couteaux (Brenda Song en tête, même si on regrettera la propension des scénaristes à brider le génie comique d'un Max Greenfield engoncé dans le rôle artificiel du petit-ami lisse et parfait).

Plus Arrested Development que Ted Lasso finalement (ce qui s'en ressent dans son approche moins idéalistes mais surtout moins développés et réalistes de son pendant professionnel et sportif), La Meneuse, armée sur le parquet de sa distribution à l'alchimie folle et de son sens de l'humour plutôt vif, n'est pas la plus immanquables des propositions du moment, mais elle mérite amplement qu'on lui consacre plus d'un quart-temps.


Jonathan Chevrier