[CRITIQUE] : Berlin, été 42
Réalisateur : Andreas Dresen
Acteurs : Liv Lisa Fries, Alexander Scheer, Emma Bading, Lisa Hrdina,...
Distributeur : Haut et Court
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Allemand.
Durée : 2h04min.
Synopsis :
Berlin, été 42, alors que la guerre fait rage, Hilde rencontre Hans. Elle tombe amoureuse de lui et s’engage à ses côtés dans une lutte clandestine contre les nazis… Le temps d’un été, Hilde vivra l’exaltation d'une jeunesse qui refuse de subir l’Histoire, une jeunesse prête à mourir pour ses idées.
Critique :
On ne compte même plus le nombre de films sur la Seconde Guerre mondiale. Que ce soit sur la résistance, sur les camps, sur les guerres, on a un peu l’impression que tout a été fait. Andreas Dresen débarque avec un nouveau long-métrage sur cette période. Le cinéaste centre son histoire sur un groupe de résistants allemands opérant pour les Soviétiques, l’Orchestre rouge, et plus particulièrement autour de Hilde Coppi et son mari Hans. Dès le début du film, on nous dit que tous deux ont été arrêtés pour trahison. Ils envoyaient des messages à l’URSS à l’aide d’un appareil de communication en morse et ont abrité un parachutiste soviétique.
Andreas Dresen ne laisse que très peu de suspense sur l'issue de cette histoire. Il nous fait très vite comprendre que ce n’est pas ce qui l’intéresse. Lui veut plus traiter de cette histoire d’amour qui s’est construite en pleine résistance. La particularité étant qu’il nous la narre à l’envers. Ainsi, il découpe son film en deux timelines différentes. L’une avançant normalement, nous montrant la vie de Hilde dans cette prison avec son bébé, et l’autre à rebours, jusqu’au jour où ces deux êtres se sont rencontrés. Une structure qui, il faut bien l’avouer, perturbe au début. Les premiers retours en arrière, n’ayant pas de repère temporel, perdent le spectateur.
Après s’être habitué à ce format, un autre problème survient. Si on retire sa narration peu banale, cette histoire n’a pas grand-chose d’intéressant à raconter et souffre de la comparaison avec les passages dans la prison. Ces retours en arrière ont néanmoins l’avantage d’appuyer les conditions horribles de Hilde et de montrer ce que les nazis lui ont enlevé.
Mais entre cette histoire d’amour, Andreas Dresen déroule une autre intrigue : celle de cette jeune mère militante enfermée. Et c’est là que le film prend tout son intérêt. Peinture du système carcéral nazi, Berlin, été 42 propose un portrait de résistante passionnant. On peut cependant regretter l’impression trop insistante, par instants, que les motivations d’Hilde sont principalement justifiées par les sentiments qu’elle éprouve pour Hans, et non par ses convictions personnelles. Une erreur qui peut être imputée au choix d’accorder autant de place à cette histoire d'amour dans le passé. Le cinéaste montre aussi la dureté des conditions de détention des femmes et l’injustice du système judiciaire, ainsi que le fait que le personnel pénitentiaire n’est pas forcément composé des monstres que l’on croit. Certains, mais surtout certaines, sont là par obligation. Ils se sont soumis au gouvernement en place et tentent tant bien que mal de servir et de protéger le plus possible les prisonnières et prisonniers.
Ainsi s’enchaînent les séquences de grand désespoir, mais aussi des moments plus légers, contrastés par une photographie accompagnant chaque ambiance (sombre et sale en prison, lumineuse et chaleureuse en dehors). Des passages qui tuent à petit feu le personnage de Hilde mais qui, en opposition, nourrissent la prochaine génération (symbolisée par ce bébé) qui s’efforce de ne pas oublier les horreurs du passé. Le tout est accompagné par un casting fabuleux, notamment Liv Lisa Fries qui interprète Hilde. L’actrice offre un jeu tout en retenue mais qui laisse transparaître chaque émotion.
Avec Berlin, été 42, Andreas Dresen a voulu mettre en avant l’histoire personnelle de ce couple, mais il n’est vraiment intéressant que lorsqu’il parle de la vie carcérale de cette femme et de son enfant. On a l’impression de voir deux films différents en un, mais aucun n’est vraiment abouti. Malgré des qualités techniques indéniables, il ne reste de Berlin, été 42 que la frustration d’être passé à côté d’une œuvre qui aurait pu être beaucoup plus intéressante et impactante.
Livio Lonardi
Acteurs : Liv Lisa Fries, Alexander Scheer, Emma Bading, Lisa Hrdina,...
Distributeur : Haut et Court
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Allemand.
Durée : 2h04min.
Synopsis :
Berlin, été 42, alors que la guerre fait rage, Hilde rencontre Hans. Elle tombe amoureuse de lui et s’engage à ses côtés dans une lutte clandestine contre les nazis… Le temps d’un été, Hilde vivra l’exaltation d'une jeunesse qui refuse de subir l’Histoire, une jeunesse prête à mourir pour ses idées.
Critique :
Malgré des qualités techniques indéniables, il ne reste de #BerlinÉté42 que la frustration d’être passé à côté d’une œuvre qui aurait pu être bien plus intéressante et impactante, lui donne l’impression de voir 2 films différents en 1, mais aucun vraiment abouti. (@Livio_Lonardi) pic.twitter.com/FA69fa6YxJ
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) March 7, 2025
On ne compte même plus le nombre de films sur la Seconde Guerre mondiale. Que ce soit sur la résistance, sur les camps, sur les guerres, on a un peu l’impression que tout a été fait. Andreas Dresen débarque avec un nouveau long-métrage sur cette période. Le cinéaste centre son histoire sur un groupe de résistants allemands opérant pour les Soviétiques, l’Orchestre rouge, et plus particulièrement autour de Hilde Coppi et son mari Hans. Dès le début du film, on nous dit que tous deux ont été arrêtés pour trahison. Ils envoyaient des messages à l’URSS à l’aide d’un appareil de communication en morse et ont abrité un parachutiste soviétique.
![]() |
Copyright Beta Cinema |
Andreas Dresen ne laisse que très peu de suspense sur l'issue de cette histoire. Il nous fait très vite comprendre que ce n’est pas ce qui l’intéresse. Lui veut plus traiter de cette histoire d’amour qui s’est construite en pleine résistance. La particularité étant qu’il nous la narre à l’envers. Ainsi, il découpe son film en deux timelines différentes. L’une avançant normalement, nous montrant la vie de Hilde dans cette prison avec son bébé, et l’autre à rebours, jusqu’au jour où ces deux êtres se sont rencontrés. Une structure qui, il faut bien l’avouer, perturbe au début. Les premiers retours en arrière, n’ayant pas de repère temporel, perdent le spectateur.
Après s’être habitué à ce format, un autre problème survient. Si on retire sa narration peu banale, cette histoire n’a pas grand-chose d’intéressant à raconter et souffre de la comparaison avec les passages dans la prison. Ces retours en arrière ont néanmoins l’avantage d’appuyer les conditions horribles de Hilde et de montrer ce que les nazis lui ont enlevé.
Mais entre cette histoire d’amour, Andreas Dresen déroule une autre intrigue : celle de cette jeune mère militante enfermée. Et c’est là que le film prend tout son intérêt. Peinture du système carcéral nazi, Berlin, été 42 propose un portrait de résistante passionnant. On peut cependant regretter l’impression trop insistante, par instants, que les motivations d’Hilde sont principalement justifiées par les sentiments qu’elle éprouve pour Hans, et non par ses convictions personnelles. Une erreur qui peut être imputée au choix d’accorder autant de place à cette histoire d'amour dans le passé. Le cinéaste montre aussi la dureté des conditions de détention des femmes et l’injustice du système judiciaire, ainsi que le fait que le personnel pénitentiaire n’est pas forcément composé des monstres que l’on croit. Certains, mais surtout certaines, sont là par obligation. Ils se sont soumis au gouvernement en place et tentent tant bien que mal de servir et de protéger le plus possible les prisonnières et prisonniers.
![]() |
Copyright Beta Cinema |
Ainsi s’enchaînent les séquences de grand désespoir, mais aussi des moments plus légers, contrastés par une photographie accompagnant chaque ambiance (sombre et sale en prison, lumineuse et chaleureuse en dehors). Des passages qui tuent à petit feu le personnage de Hilde mais qui, en opposition, nourrissent la prochaine génération (symbolisée par ce bébé) qui s’efforce de ne pas oublier les horreurs du passé. Le tout est accompagné par un casting fabuleux, notamment Liv Lisa Fries qui interprète Hilde. L’actrice offre un jeu tout en retenue mais qui laisse transparaître chaque émotion.
Avec Berlin, été 42, Andreas Dresen a voulu mettre en avant l’histoire personnelle de ce couple, mais il n’est vraiment intéressant que lorsqu’il parle de la vie carcérale de cette femme et de son enfant. On a l’impression de voir deux films différents en un, mais aucun n’est vraiment abouti. Malgré des qualités techniques indéniables, il ne reste de Berlin, été 42 que la frustration d’être passé à côté d’une œuvre qui aurait pu être beaucoup plus intéressante et impactante.
Livio Lonardi