[CRITIQUE] : Ma mère, Dieu et Sylvie Vartan
Réalisateur : Ken Scott
Acteurs : Leïla Bekhti, Jonathan Cohen, Joséphine Japy, Naïm Naji, Jeanne Balibar, Sylvie Vartan, Anne Le Ny,...
Distributeur : Gaumont Distribution
Budget : -
Genre : Comédie Dramatique.
Nationalité : Français, Canadien.
Durée : 1h42min
Synopsis :
En 1963, Esther met au monde Roland, petit dernier d’une famille nombreuse. Roland naît avec un pied-bot qui l’empêche de se tenir debout. Contre l’avis de tous, elle promet à son fils qu’il marchera comme les autres et qu’il aura une vie fabuleuse. Dès lors, Esther n’aura de cesse de tout mettre en œuvre pour tenir cette promesse. À travers des décennies d’épreuves et de miracles de la vie, ce film est le récit d’une histoire vraie, drôle et bouleversante, celle d’un destin incroyable et du plus grand amour qui soit : celui d’une mère pour son enfant.
Discrètement mais sûrement, forte de choix qui l'a font explorer toutes les nuances de son jeu d'actrice, capable d'alterner entre comédie et drame avec une facilité absolument déconcertante, Leïla Bekhti détonne, impressionne, rayonne mais surtout impose sans effort sa marque pleine d'élégance au sein d'un septième art hexagonal qui, n'ayons pas peur des morts, n'aurait sans doute pas été totalement le même sans sa présence lumineuse depuis plus d'une décennie désormais.
L'apanage de ses talents qui, sans trop forcer le leur justement, peuvent nous vendre un film et nous pousser à se rendre en salles sur sa seule et unique présence, autant que de ceux capables de relever les menus défauts d'une écriture et/où d'une mise en scène ne les mettant jamais assez en valeur.
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Copyright Marie-Camille Orlando - 2024 Gaumont - Egérie Productions – 9492-2663 Québec Inc. (filiale de Christal Films Productions Inc.) - Amazon MGM Studios |
Ce que n'est, décemment pas, Ma Mère, Dieu et Sylvie Vartan d'un Ken Scott que l'on avait laissé pourtant, avec le pas très folichon Au revoir le bonheur en 2022, comédie familiale sauce Petits Mouchoirs qui était aussi vite vu qu'oublié.
Adaptation du roman éponyme de Roland Perez, qui s'inspirait de sa propre histoire tout en rendant hommage à l'amour et à la résilience de sa mère, le film se fait une magnifique et délicate comédie dramatique qui peut intimement se voir comme une lettre d'amour aux femmes fortes et attentionnées qui sont si rarement vues ou appréciées à leur juste valeur, et dont la dévotion dans retenue envers leur progéniture peut tout autant les placer à la marge des " normes " préétablies, qu'amener à un vrai abandon d'elles-mêmes.
C'est le cas d'Esther qui, au cœur des 60s, met au monde Roland, petit dernier d'une famille nombreuse juive séfarade qui naît avec pied-bot.
Contre l’avis de tous et encore plus des spécialistes, elle va opéré tous les sacrifices possibles - jusqu'à l'excès - pour que son fils de soit pas placé dans une institution spécialisée, et est la vie la plus normale possible en marchant comme tout le monde.
Et même si les résultats de ses efforts peinent à pointer le bout de ses pieds, elle va continuellement garder espoir tandis que son rejeton, descolarisé mais courageux comme toute une classe, commence à se prendre de passion pour la variété et les chansons de Sylvie Vartan...
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Copyright Marie-Camille Orlando - 2024 Gaumont - Egérie Productions – 9492-2663 Québec Inc. (filiale de Christal Films Productions Inc.) - Amazon MGM Studios |
Structuré comme un enchaînement de flash-backs, à la fois doux-amer et mélancolique (voire même parfois à la lisière du pastiche), personnel et merveilleusement universel, Ma Mère, Dieu et Sylvie Vartan se fait la célébration et l'hommage (certes un chouïa prévisible, mais ce n'est pas tant un défaut ici) humble et minimaliste de ses héroïnes de la vie de tous les jours aussi belle que leurs valeurs, luttant contre l'adversité avec un amour et une tendresse sans réserves.
Le tout sublimé par la partition magistrale de Leïla Bekhti, dont la sagesse et la grâce irradient l'écran et qui trouve peut-être là, l'un de ses plus beaux rôles à ce jour.
Le petit bonbon immanquable de la semaine.
Jonathan Chevrier
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