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[CRITIQUE] : In The Lost Lands


Réalisateur : Paul WS Anderson
Acteurs : Milla Jovovich, Dave Bautista, Arly Jover, Amara Okereke,...
Distributeur : Métropolitan FilmExport
Budget : -
Genre : Action, Aventure, Fantastique.
Nationalité : Allemand, Canadien, Américain.
Durée : 1h41min.

Synopsis :
Une reine pactise avec la puissante et redoutée sorcière Gray Alys afin qu’elle lui rapporte un trésor capable de lui conférer un pouvoir immense. Alys et son guide, le vagabond Boyce, doivent s’aventurer dans les dangereuses Contrées Perdues. Là, ils devront déjouer et combattre hommes et démons pour honorer leur part du contrat…




Critique :



Sans lui dégainer la carte de martyr du septième art moderne (Uwe Boll la réclame depuis plus longtemps), gageons tout de même que le " Paulo WS-bashing " est parfois un poil excessif car même si la quasi-intégralité de sa filmographie est parsemée de nanars aussi friqués que difficilement défendables (ce qui ne l'empêche pas d'avoir une fan base solide, ses scores au box-office en sont une preuve probante), ce n'est pas pour autant un tâcheron incapable de tenir sa caméra.

Juste il ne se borne plus à faire d'efforts depuis, peut-être, Resident Evil premier du nom, première pierre souillée d'un édifice visant moins à faire du cinéma qu'à donner du boulot et une présence dans les salles obscures à son amazone de femme Milla Jovovich, enchaînant ad vitam æternam les adaptations d’œuvres cultes - jeux vidéos comme monuments de la littérature -, avec la délicatesse d'un hippopotame en chaleur, salopant tout ce qui lui passe entre les mains, sans exception et surtout sans le moindre remords.

Où la personnification même du phénomène de répulsion/attraction pour tout spectateur à la curiosité morbide, totalement conscients que nous sommes de ne plus rien avoir à attendre de son cinéma, sans pour autant nous empêcher d'aller mirer le moindre de ses efforts, en salles où en VOD.


Copyright Metropolitan FilmExport

Nouveau pillage en date, In The Lost Lands, qui feint chercher à adapter un texte du populaire G.R.R. Martin mais laisse surtout un peu trop s'exprimer l'amour du Paulo pour la saga Mad Max (comme Monster Hunter, avec même ici un doigt foutraque de Jodorowski), le bonhomme se parant d'un script aussi fin qu'une feuille de PQ Lotus pour mieux convoquer l'aura des bis ritals sauce western post-apopo gonzo dont même les années 80 ont honte.

Partant d'un pitch turbo-teubé qui n'a rien à voir avec les épopées complexes de Westeros (une reine, en quête du bonheur, pactise avec la puissante et redoutée sorcière Gray Alys afin qu’elle lui rapporte un trésor capable de lui conférer un pouvoir immense, caché dans les dangereuses " Contrées Perdues "), que le cinéaste va booster avec des rebondissements risibles, le film ne se fait qu'une succession de séquences aléatoires sans liant flanquées dans un univers construit à la truelle et à la photographie tout droit sortie d'une mauvaise peinture de Bosch, où Jovovich et Bautista (qui se rêve en pistolero à la Eastwood) virevoltent fébrilement dans un cocktail de ralentis et de CGI foireux à en faire pâlir de jalousie le Max Payne de John Moore.

Trash-package cinq étoiles sans âme ni envie, par un éternel adolescent approchant dangereusement de la soixantaine, In The Lost Lands pourrait presque incarner une continuité cohérente du cinéma de Paulo WS, s'il ne semblait pas incapable de croquer à nouveau des divertissements décérébrés, stupidement/maladroitement amusants et aux personnages plus caricaturaux que la caricature elle-même : juste il tourne pour sa kickeuse d'épouse qui, sur un faux mouvement, ferait bien de renverser sa caméra... pour de bon.


Jonathan Chevrier