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[CRITIQUE] : Un monde violent


Réalisateur : Maxime Caperan
Acteurs : Kacey Mottet Klein, Félix Maritaud, Olivia Côte, Bonnie Duvauchelle,...
Distributeur : UFO Distribution
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Français.
Durée : 1h25min.

Synopsis :
Une nuit, en pleine campagne, deux frères braquent un camion de smartphones destinés à l'entrepôt où ils travaillent comme magasiniers. Sam, le cadet, y voit l'occasion d'échapper à une vie déjà écrite, de partir vite et loin. Paul, son aîné, est moins sûr de vouloir tout plaquer depuis qu'il a noué des sentiments pour Suzanne, leur complice. Au matin, le routier est retrouvé mort. Cet événement va chambouler leurs plans et les plonger dans une spirale de violence.



Critique :



Le jeu des comparaison est, sensiblement, toujours un poil vulgaire - voire putassier, d'autant plusnquand il n'est pas usé avec pertinence - quand bien même plus d'un cinéaste assume, avant même que leurs œuvres ne soient placés devant le regard critique (plus où moins affûté) du spectateur, des affiliations/références qui poussent, justement, à la comparaison.

Dans ce sens, et même si l'on est face à un premier effort perfectible, on retrouve un peu (la nuance est importante) du cinéma exigeant et rigoureux du mésestimé cinéaste franco-algérien Rabah Ameur-Zaïmeche (et peut-être même celui du tout aussi talentueux Julien Paolini), à la vision de Un monde violent Maxime Caperan (scénariste sur la série Engrenages) convoque à la fois le western urbain, le film noir et le film de braquage, pour les faire fusionner dans un tout joliment maitrisé, une histoire prenante dominé par des figures imparfaites et empathiques.

Copyright UFO Distribution

D'un pitch, en apparence, méchamment balisé (une nuit, deux frères - Sam, le cadet et Paul, l'aîné - braquent un camion de smartphones destinés à l'entrepôt où ils travaillent comme magasiniers, le premier voyant dans ce braquage l'occasion d'échapper à sa vie au fin fond de la Creuse, là où le second est moins décidé à tout quitter, mais tout bascule lorsqu'ils apprennent le lendemain matin, que le chauffeur du camion est mort), mais qui laisse lentement mais sûrement exploser son pendant dramatique, Caperan collant sa caméra confiante et dynamique au plus près de personnages écrasés par la cruauté silencieuse du monde, des laissés-pour-compte qui ont voulu rebattre les cartes de la vie avant d'être vite rattrapés par une réalité nihiliste et une culpabilité qui les dévore.

Si on pourra lui reprocher une écriture pas toujours à la hauteur de ses ambitions, et un rythme sensiblement décousu (alors qu'il n'atteint même pas les quatre-vingt-dix minutes de bobine), difficile de ne pas se laisser charmer par sa solide et tragique chronique fraternelle, porté par un superbe tandem Kacey Mottet Klein/Félix Maritaud.
Un bon et prometteur premier effort donc.


Jonathan Chevrier