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[CRITIQUE] : Brûle le sang


Réalisateur : Akaki Popkhadze
Acteurs : Nicolas Duvauchelle, Florent Hill, Denis Lavant, Sandor Funtek,...
Distributeur : ARP Sélection
Genre : Thriller.
Nationalité : Français, Belge, Géorgie, Autrichien.
Durée : 1h49min

Synopsis :
Dans les quartiers populaires de Nice, un pilier de la communauté géorgienne locale se fait assassiner. Son fils Tristan, qui aspire à devenir prêtre orthodoxe, se retrouve seul avec sa mère en deuil. C’est alors que réapparaît Gabriel, le grand frère au passé sulfureux, qui revient d’un long exil dans le but de se racheter en lavant l’honneur de sa famille.



Critique :



Quand bien même le concept pourrait en faire sursauter plus d'un (sans doute les trois du fond à ne pas réellement s'intéresser, ni même avoir tout simplement conscience, de ce qui sort chaque mercredi), il n'y a finalement rien de plus sain que de mesurer la bonne santé d'un cinéma, à travers la qualité des premiers efforts de toute la galerie de jeunes cinéastes cherchant sensiblement faire leur trou tout autant qu'à démontrer la richesse et l'éclectisme de notre production, qui ne demande qu'à être soutenu - surtout en salles.

En ce sens, le cinéma hexagonal se porte particulièrement bien, pour peu qu'on s'arrête sur une poignée de sorties toutes récentes, à l'image de Brûle le sang d'Akaki Popkhadze, bon petit polar néo-noir des familles qui, à défaut de révolutionner la popote, fait admirablement bien le café dans sa volonté de volontairement exagérer ses effets comme sa violence.

Copyright Jean Louis Paris

Thriller brut de décoffrage et musclé scindé en quatre actes bien distinctes, qui fait totalement fit de son pitch limité - mais pas limitant - et taillé à la serpe (dans le milieu de la pègre niçoise, un wannabe prêtre orthodoxe est confronté au retour de son frangin au passé sulfureux, qui se lance dans l'élucidation du meurtre de leur patriarche, qu'ils pensent comme un règlement de comptes), ce premier effort sous influences fleure bon le sang et le bitume, vissé sur une déchéance fraternelle tragique qui nous catapulte au plus près d'un regard iconico-glamourisé purement américain (que ce soit jusque dans sa mise en scène excessive, nerveuse et tout en grand-angle, qui nous rapproche d'une manière oppressante au plus près des corps et de leur brutalité primaire) du milieu criminelle made in France.

Du cousu main donc, dans l'ombre de Doberman, Scorsese et Iñàrritu, agité mais authentique, entre la séance âpre et viscéral et la petite capsule vintage.
Bref, Popkhadze vient tout juste d'arriver mais il a compris l'essentiel : c'est bien dans les vieux bols, que l'on fait les meilleures soupes burnées...


Jonathan Chevrier