[CRITIQUE] : Tout ira bien

Réalisateur : Ray Yeung
Avec : Patra Au, Maggie Li, Tai-Bo, Chung-Hang Leung,...
Distributeur : Nour Films
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Hongkongais, Chinois.
Durée : 1h33min

Synopsis :
Angie et Pat vivent le parfait amour à Hong Kong depuis plus de 30 ans. Jamais l’une sans l’autre, leur duo est un pilier pour leurs parents et leurs amis.

Au brusque décès de Pat, la place de Angie dans la famille se retrouve fortement remise en question...

Critique :

Beau et déchirant drame que #ToutIraBien, à l'émotion aussi subtile que douloureuse, la mise en scène de Ray Leung trouvant l’empathie et l’affection parfaite pour capturer la douleur insondable de la perte d’un amour. (@LiamDebruel) pic.twitter.com/8XT7AOPuIm
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) December 20, 2024

Notre existence peut connaître de nombreuses douleurs mais la perte de l’être aimé doit faire partie des plus hautes. C’est d’ailleurs pour cela que de nombreuses fictions abordent ce sujet, espérant développer une forte empathie pour les personnages en nous partageant cette peine palpable. Néanmoins, le traitement qui en est fait dans Tout ira bien se fait de manière différente, selon l’envie du réalisateur Ray Yeung de créer quelque chose d’émotionnellement réel comme il nous en a parlé dans une interview à retrouver prochainement sur le site. C’est en tout cas l’un des points qui nous poussent à vous faire découvrir ce long-métrage dès sa sortie en ce début d’année 2025.

Le film prend ainsi le temps de poser la relation entre Angie et Pat, amoureuses depuis plus de 30 ans et vivant en harmonie dans leur appartement qui sert de véritable cocon pour nos deux personnages. Quand le drame survient, il se fait sans éclat, par la subtilité d’un silence qui assied la douleur à venir. Les complications se font en effet quand les liens familiaux se dissolvent sur des enjeux économiques et à la détention dudit appartement. Il s’en crée un déchirement fort, bien appuyé par l’évolution de la photographie (comme expliqué en interview par le réalisateur).

Petit à petit, c’est une cruauté de la vie qui s’illustre, l’histoire d’amour entre Angie et Pat ne pouvant survivre à des aspects pécuniers et juridiques qui ne peuvent être à la hauteur de l’importance du deuil à venir mais affectent néanmoins celui-là par une petitesse enrageante. Néanmoins, Ray Leung trouve le bon affect pour filmer cela et lier ce drame d’amoureuses dans une société qui reste encore trop hétéronormée et froide pour permettre un vrai passage de la perte dans la douceur qui lui est nécessaire.

On est donc sans surprise très ému par Tout ira bien, la mise en scène de Ray Leung trouvant l’empathie et l’affection pour capter la perte d’un amour et le drame des gens autour avec une vraie émotion aussi subtile que douloureuse. Il serait ironique que l’un des plus beaux drames de 2025 sorte dans son premier mois mais, même s’il est sans doute trop tôt pour le dire, il n’en reste pas moins que ce long-métrage déchirant sait trouver une justesse de cœur qui reste durablement en nous et devrait lui permettre d’émouvoir durablement une large audience, qu’elle ait aimé et perdu ou qu’elle cherche encore la personne qui saura la rendre complète.

Liam Debruel