[CRITIQUE] : Strange Darling
Réalisateur : JT Mollner
Acteurs : Willa Fitzgerald, Kyle Gallner, Ed Begley Jr., Barbara Hershey,...
Distributeur : -
Budget : -
Genre : Épouvante-horreur, Thriller.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h37min.
Synopsis :
Un homme poursuit une femme pour des raisons mystérieuses. Une journée dans la vie amoureuse d’un tueur en série.
Critique :
Dans un sens, Strange Darling de JT Mollner, jusqu'ici connu pour un DTV méchamment risible (Outlaws and Angels, western/revenge movie mou de la fesse et bavard, qui laissait déjà poindre un vrai talent du bonhomme derrière la caméra, mais aussi une sacrée prétention absurde), incarne quelque chose d'assez miraculeux dans une épouvante de (gros) studio sensiblement sclérosée.
Non pas dans sa conception, qui commence comme une variation sympathiquement accrocheuse d'une prémisse d'un wannabe thriller/slasher conventionnel (le jeu du chat et de la souris faussement trompeur entre un tueur en série et sa proie, après une nuit faussement innocente ensemble à l'hôtel), pour se transformer lentement mais sûrement en une proposition horrifique pas totalement inattendue et mais volontairement hors des sentiers battus; mais bien dans le phénomène qu'il a su incarner outre-Atlantique, sorte de bouche à oreille organique à l'ancienne dont les nombreux rebondissements ont été poliment gardés - jusque dans sa timide campagne promotionnelle - par un spectateur phobique des spoilers et (à nouveau) conscient que le partage d'une expérience cinématographique dans une salle obscure (où ailleurs) était la valeur essentielle, à une heure où celles-ci semblent moins " essentielles " que jamais.
Au final, le film se regarde pour ce qu'il est : un petit roller coaster bancal et sous influences qui sait plutôt habillement titiller le curseur de la tension primaire, le tout chapeauté par un cinéaste jamais totalement écrasé par le phénomène de citation/régurgitation qu'il use avec une assez d'adresse; à tel point qu'il espère même que l'on ait une compréhension suffisamment rudimentaire des tropes de base comme de ses nombreuses références, pour mieux les renverser (à défaut, il est vrai, de les questionner).
Un héritier de Tarantino un peu trop fan de ses effets certes (pas tant dans l'idée d'une manipulation " Pulp Fiction-esque " avec une intrigue aux chapitres non-linéaires, que l'usage gueulé à l'écran et fier du 35mm), voire même d'une subversion qu'il pense plus audacieuse qu'elle ne l'est (quelques frissons superficiels viennent même agrémenter la popote, mais ce qui créer un vrai malaise c'est son sexisme et sa misogynie bien trop prononcées pour son bien, par la manière d'aborder son twist rocambolesque en criant sans subtilité un discours #NotAllMen gênant), mais qui sait délivrer un divertissement sensiblement efficace dans son action, formellement sublime (Giovanni Ribisi, qui fait ses débuts à la photo, colle à l'image une facture de conte déviant particulièrement envoûtant) et dominé par la prestation démente d'une Willa Fitzgerald qui s'engage sans réserve dans les nuances/personnalités multiples de son personnage - et à qui répond un Kyle Gallner toujours aussi intense.
Du vrai bis brut et tendu, un Midnight Movie comme on en fait - presque - plus, même dans ses grosses maladresses.
Jonathan Chevrier
Acteurs : Willa Fitzgerald, Kyle Gallner, Ed Begley Jr., Barbara Hershey,...
Distributeur : -
Budget : -
Genre : Épouvante-horreur, Thriller.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h37min.
Synopsis :
Un homme poursuit une femme pour des raisons mystérieuses. Une journée dans la vie amoureuse d’un tueur en série.
Critique :
Un peu trop fan de ses effets, voire même d'une subversion qu'il pense plus audacieuse (et moins sexiste) qu'elle ne l'est, #StrangeDarling n'en reste pas moins un divertissement efficace, solide dans son action et formellement sublime, dominé par une incroyable Willa Fitzgerald. pic.twitter.com/rPmd2BhI5n
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) December 7, 2024
Dans un sens, Strange Darling de JT Mollner, jusqu'ici connu pour un DTV méchamment risible (Outlaws and Angels, western/revenge movie mou de la fesse et bavard, qui laissait déjà poindre un vrai talent du bonhomme derrière la caméra, mais aussi une sacrée prétention absurde), incarne quelque chose d'assez miraculeux dans une épouvante de (gros) studio sensiblement sclérosée.
Non pas dans sa conception, qui commence comme une variation sympathiquement accrocheuse d'une prémisse d'un wannabe thriller/slasher conventionnel (le jeu du chat et de la souris faussement trompeur entre un tueur en série et sa proie, après une nuit faussement innocente ensemble à l'hôtel), pour se transformer lentement mais sûrement en une proposition horrifique pas totalement inattendue et mais volontairement hors des sentiers battus; mais bien dans le phénomène qu'il a su incarner outre-Atlantique, sorte de bouche à oreille organique à l'ancienne dont les nombreux rebondissements ont été poliment gardés - jusque dans sa timide campagne promotionnelle - par un spectateur phobique des spoilers et (à nouveau) conscient que le partage d'une expérience cinématographique dans une salle obscure (où ailleurs) était la valeur essentielle, à une heure où celles-ci semblent moins " essentielles " que jamais.
Allyson Riggs/Magenta Light Studios |
Au final, le film se regarde pour ce qu'il est : un petit roller coaster bancal et sous influences qui sait plutôt habillement titiller le curseur de la tension primaire, le tout chapeauté par un cinéaste jamais totalement écrasé par le phénomène de citation/régurgitation qu'il use avec une assez d'adresse; à tel point qu'il espère même que l'on ait une compréhension suffisamment rudimentaire des tropes de base comme de ses nombreuses références, pour mieux les renverser (à défaut, il est vrai, de les questionner).
Un héritier de Tarantino un peu trop fan de ses effets certes (pas tant dans l'idée d'une manipulation " Pulp Fiction-esque " avec une intrigue aux chapitres non-linéaires, que l'usage gueulé à l'écran et fier du 35mm), voire même d'une subversion qu'il pense plus audacieuse qu'elle ne l'est (quelques frissons superficiels viennent même agrémenter la popote, mais ce qui créer un vrai malaise c'est son sexisme et sa misogynie bien trop prononcées pour son bien, par la manière d'aborder son twist rocambolesque en criant sans subtilité un discours #NotAllMen gênant), mais qui sait délivrer un divertissement sensiblement efficace dans son action, formellement sublime (Giovanni Ribisi, qui fait ses débuts à la photo, colle à l'image une facture de conte déviant particulièrement envoûtant) et dominé par la prestation démente d'une Willa Fitzgerald qui s'engage sans réserve dans les nuances/personnalités multiples de son personnage - et à qui répond un Kyle Gallner toujours aussi intense.
Du vrai bis brut et tendu, un Midnight Movie comme on en fait - presque - plus, même dans ses grosses maladresses.
Jonathan Chevrier