[CRITIQUE] : Vaiana 2
Réalisateurs•trice : David G. Derrick Jr., Jason Hand et Dana Ledoux Miller
Acteurs : avec les voix de Auli'i Cravalho, Dwayne Johnson, Alan Tudyk, Nicole Scherzinger (VO); Cerise Calixte, Anthony Kavanagh, Mareva Galanter, Jean-Luc Guizonne (VF),...
Distributeur : The Walt Disney Company France
Budget : -
Genre : Aventure, Famille, Animation.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h40min
Synopsis :
Après avoir reçu une invitation inattendue de ses ancêtres, Vaiana entreprend un périple qui la conduira jusqu’aux eaux dangereuses situées aux confins des mers des îles du Pacifique. Elle y vivra des péripéties comme jamais vécues auparavant.
Critique :
Au cœur d'une vague conséquente d'adaptations en prises de vues réelles de nombreux titres de son catalogue, toutes frappées par le sceau de l'opportunisme bête et malsain (mais, après tout, pourquoi fustiger un tel processus puisque le public répond tout aussi stupidement, et en masse, à cette proposition de plus en plus bâclée et bazardée sans âme, en salles), on avait été de ceux, comme beaucoup, à avoir pris notre ticket pour le train de la hype Vaiana, la légende du bout du monde du tandem John Musker et Ron Clements, petit bout d'animation entraînant et attachant même si un poil surchargé, vissé sur la quête d'aventure et d'émancipation d'une jeune héroïne moderne finement croquée.
Le tout emballé dans une esthétique grandiose et une bande originale du tonnerre de Lin-Manuel Miranda, qui portait en elle quasiment tout son pouvoir émotionnel.
La quintessence même de tout conte animé Disney : une histoire vibrante, des personnages drôles et empathiques que l'on aime suivre mais aussi et surtout, une bande son qui reste en tête.
Autant dire donc que dès son annonce, la suite des aventures de Vaiana qui était censée prendre une forme bien différente, titillait gentiment notre curiosité quand bien même il existait une vérité tacite à laquelle on refusait de croire : toutes les suites des hits de la firme aux grandes oreilles, n'atteignent jamais la maestria des films originaux, à l'image même des comédies musicales qui s'essayent au jeu de l'extension inutile - un miracle ne se produit jamais deux fois.
Et il n'aura pas fallu longtemps pour que la catastrophe fasse son office tant ce second opus, conçu à la base comme une série pour Disney Plus, pour finalement être maladroitement retravaillé en long-métrage (n'est pas David Lynch qui veut), a in fine plus en commun avec les suites DTV cheap made in Disneytoon de la grande époque, qu'avec Vaiana premier du nom, lui qui suit scrupuleusement une narration décousue aux raccourcis faciles voire risibles, visant à faire traverser Vaiana et sa bande de son île natale du Pacifique Sud, Motunui, à une montagne sous-marine mystique ravagée par la malédiction d'un dieu.
Du besoin de renouer avec ses ancêtres, on vire désormais vers l'unification des peuples.
Plus La Belle et la Bête : Le Noël enchanté que Aladdin et le Roi des voleurs (ça titille ta nostalgie, avoues), dans le sens où tout est noué autour d'une redite à l'intrigue prétexte, d'une accumulation de nouveaux personnages à peine brossés (parce que tributaire du peu de temps qui leur est alloué) et de numéros musicaux sans saveur - excepté « We're Back » - en comparaison des précédents, cette suite souffre autant de son manque d'ambition que d'un manque cruel profondeur, fruit aussi bien de sa mutation soudaine qui lui ôte toute possibilité de s'exprimer (réduire à, à peine, une heure quarante ce qui aurait dû durer le triple, et servir de transition à une seconde aventure cinématographique), que d'un rythme qui pâtit justement, de sa durée raccourcie... mais pas pas.
On passe, étrangement, tellement de temps à parler de la nécessité pour Vaiana de mettre - à nouveau - les voiles et à atténuer toute la puissance et l'autonomisation du personnage (qui n'a toujours été qu'une mortelle opposée à une activité divine qui fait trop de vagues), qu'une fois l'aventure lancée, tout n'est qu'un fâcheux cycle redondant d'erreurs et d'apprentissages.
Reste alors une constante, plutôt heureuse, celle d'une animation toujours léchée, seule grâce salvatrice du long-métrage même s'il manque l'excitation et l'émerveillement qui ont fait du premier film, l'une des plus grandes réussites Disney de récente mémoire.
Pas de miracle donc, pas même avec la voix de Dwayne Johnson (« You're Welcome » était un cas isolé, la catastrophe « Can I Get A Chee Hoo ? » vient rétablir l'ordre), Vaiana 2 se fait une pure suite Straight-To-Home Video inoffensive, tributaire de sa production chaotique et qui n'a, au final, que peu de choses à offrir de nouveau.
La balade n'est pas désagréable certes, mais déjà méchamment oubliable.
Jonathan Chevrier
Acteurs : avec les voix de Auli'i Cravalho, Dwayne Johnson, Alan Tudyk, Nicole Scherzinger (VO); Cerise Calixte, Anthony Kavanagh, Mareva Galanter, Jean-Luc Guizonne (VF),...
Distributeur : The Walt Disney Company France
Budget : -
Genre : Aventure, Famille, Animation.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h40min
Synopsis :
Après avoir reçu une invitation inattendue de ses ancêtres, Vaiana entreprend un périple qui la conduira jusqu’aux eaux dangereuses situées aux confins des mers des îles du Pacifique. Elle y vivra des péripéties comme jamais vécues auparavant.
Critique :
Pas de miracle avec #Vaiana2 qui se fait une pure suite Straight-To-Home Video inoffensive, totalement tributaire de sa production chaotique et qui n'a, au final, que peu de choses à offrir de nouveau.
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) November 27, 2024
La balade n'est pas désagréable pour autant, mais déjà méchamment oubliable. pic.twitter.com/tznKurm7RQ
Au cœur d'une vague conséquente d'adaptations en prises de vues réelles de nombreux titres de son catalogue, toutes frappées par le sceau de l'opportunisme bête et malsain (mais, après tout, pourquoi fustiger un tel processus puisque le public répond tout aussi stupidement, et en masse, à cette proposition de plus en plus bâclée et bazardée sans âme, en salles), on avait été de ceux, comme beaucoup, à avoir pris notre ticket pour le train de la hype Vaiana, la légende du bout du monde du tandem John Musker et Ron Clements, petit bout d'animation entraînant et attachant même si un poil surchargé, vissé sur la quête d'aventure et d'émancipation d'une jeune héroïne moderne finement croquée.
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La quintessence même de tout conte animé Disney : une histoire vibrante, des personnages drôles et empathiques que l'on aime suivre mais aussi et surtout, une bande son qui reste en tête.
Autant dire donc que dès son annonce, la suite des aventures de Vaiana qui était censée prendre une forme bien différente, titillait gentiment notre curiosité quand bien même il existait une vérité tacite à laquelle on refusait de croire : toutes les suites des hits de la firme aux grandes oreilles, n'atteignent jamais la maestria des films originaux, à l'image même des comédies musicales qui s'essayent au jeu de l'extension inutile - un miracle ne se produit jamais deux fois.
Et il n'aura pas fallu longtemps pour que la catastrophe fasse son office tant ce second opus, conçu à la base comme une série pour Disney Plus, pour finalement être maladroitement retravaillé en long-métrage (n'est pas David Lynch qui veut), a in fine plus en commun avec les suites DTV cheap made in Disneytoon de la grande époque, qu'avec Vaiana premier du nom, lui qui suit scrupuleusement une narration décousue aux raccourcis faciles voire risibles, visant à faire traverser Vaiana et sa bande de son île natale du Pacifique Sud, Motunui, à une montagne sous-marine mystique ravagée par la malédiction d'un dieu.
Du besoin de renouer avec ses ancêtres, on vire désormais vers l'unification des peuples.
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Plus La Belle et la Bête : Le Noël enchanté que Aladdin et le Roi des voleurs (ça titille ta nostalgie, avoues), dans le sens où tout est noué autour d'une redite à l'intrigue prétexte, d'une accumulation de nouveaux personnages à peine brossés (parce que tributaire du peu de temps qui leur est alloué) et de numéros musicaux sans saveur - excepté « We're Back » - en comparaison des précédents, cette suite souffre autant de son manque d'ambition que d'un manque cruel profondeur, fruit aussi bien de sa mutation soudaine qui lui ôte toute possibilité de s'exprimer (réduire à, à peine, une heure quarante ce qui aurait dû durer le triple, et servir de transition à une seconde aventure cinématographique), que d'un rythme qui pâtit justement, de sa durée raccourcie... mais pas pas.
On passe, étrangement, tellement de temps à parler de la nécessité pour Vaiana de mettre - à nouveau - les voiles et à atténuer toute la puissance et l'autonomisation du personnage (qui n'a toujours été qu'une mortelle opposée à une activité divine qui fait trop de vagues), qu'une fois l'aventure lancée, tout n'est qu'un fâcheux cycle redondant d'erreurs et d'apprentissages.
Reste alors une constante, plutôt heureuse, celle d'une animation toujours léchée, seule grâce salvatrice du long-métrage même s'il manque l'excitation et l'émerveillement qui ont fait du premier film, l'une des plus grandes réussites Disney de récente mémoire.
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Pas de miracle donc, pas même avec la voix de Dwayne Johnson (« You're Welcome » était un cas isolé, la catastrophe « Can I Get A Chee Hoo ? » vient rétablir l'ordre), Vaiana 2 se fait une pure suite Straight-To-Home Video inoffensive, tributaire de sa production chaotique et qui n'a, au final, que peu de choses à offrir de nouveau.
La balade n'est pas désagréable certes, mais déjà méchamment oubliable.
Jonathan Chevrier