[CRITIQUE] : The Listener
Réalisateur : Steve Buscemi
Acteur : Tessa Thompson, Logan Marshall-Green, Rebecca Hall, Maria Shawkat, Margaret Cho,...
Distributeur : UniversCiné
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h36min
Synopsis :
Beth est bénévole sur une ligne d'assistance téléphonique. Elle répond aux appels de toutes sortes de personnes qui se sentent seules, désespérées et inquiètes. Beth est toujours au bout du combiné pour les écouter et les réconforter.
Critique :
Prenez-le comme une vérité : quand bien même sa carrière de cinéaste se fait résolument plus discrète, et encore plus au sein d'une distribution hexagonale où tous ses efforts ont été plus ou moins boudés par les spectateurs (excepté, peut-être, un brillant Animal Factory qui avait suscité un petit intérêt en 2000), Steve Buscemi, peut-être l'un des seconds couteaux les plus importants du cinéma ricain de ces cinquante dernières années, est aussi et surtout un excellent réalisateur.
Son cinquième long-métrage (son premier effort en quinze ans), The Listener, sorti un brin en catimini dans l'hexagone, ne vient pas contredire cette vérité, lui qui s'attache à suivre la même gimmick que The Guilty de Gustav Möller et Locke de Steven Knight (en définitivement moins palpitant) : un seul visage à l'écran, un uniquement lieu clos et un ballet d'intervention vocale venant nourrir le quotidien d'une bénévole d’une ligne d’assistance téléphonique qui passe ses nuits à écouter les problèmes des autres.
L'objectif est d'une simplicité évidente (sonder la solitude autant que la santé mentale déclinante, dans une Amérique plus divisée que jamais) mais son exécution n'en est pas moins maligne : nous ramener au traumatisme pas si lointain de la pandémie et de son douloureux- pour beaucoup - confinement, symbole d'une stagnation forcée, d'une privation de liberté contemporaine dont les séquelles restent encore vivaces (à tous les niveaux, économique comme intime et politique), même quatre ans après - une date clé qui sert, véritablement, de bascule à nombreux de nos maux actuels.
S'en dégage une impression vivace d'un seul en scène, d'une pièce en un acte où Buscemi se fait tout autant à l'écoute de la performance incroyablement délicate de la merveilleuse Tessa Thompson, que son personnage lui-même l'est avec ses interlocuteurs, qu'elle rassure avec son ton joliment réconfortant, tout en étant capable de partager sur sa propre vie et ses traumatismes.
Pas la plus mémorable des séances donc, mais un joli portrait d'une Amérique bouffée par sa solitude, qui souligne magnifiquement l'importance de la connexion humaine.
Jonathan Chevrier
Acteur : Tessa Thompson, Logan Marshall-Green, Rebecca Hall, Maria Shawkat, Margaret Cho,...
Distributeur : UniversCiné
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h36min
Synopsis :
Beth est bénévole sur une ligne d'assistance téléphonique. Elle répond aux appels de toutes sortes de personnes qui se sentent seules, désespérées et inquiètes. Beth est toujours au bout du combiné pour les écouter et les réconforter.
Critique :
Jolie séance que #TheListener, cousin mélancolique de #TheGuilty façon joli portrait d'une Amérique bouffée par sa solitude, où Buscemi souligne avec justesse l'importance de toute connexion humaine, tout autant qu'il sublime la prestation délicate d'une magnifique Tessa Thompson pic.twitter.com/yabH25Q12U
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) November 26, 2024
Prenez-le comme une vérité : quand bien même sa carrière de cinéaste se fait résolument plus discrète, et encore plus au sein d'une distribution hexagonale où tous ses efforts ont été plus ou moins boudés par les spectateurs (excepté, peut-être, un brillant Animal Factory qui avait suscité un petit intérêt en 2000), Steve Buscemi, peut-être l'un des seconds couteaux les plus importants du cinéma ricain de ces cinquante dernières années, est aussi et surtout un excellent réalisateur.
Son cinquième long-métrage (son premier effort en quinze ans), The Listener, sorti un brin en catimini dans l'hexagone, ne vient pas contredire cette vérité, lui qui s'attache à suivre la même gimmick que The Guilty de Gustav Möller et Locke de Steven Knight (en définitivement moins palpitant) : un seul visage à l'écran, un uniquement lieu clos et un ballet d'intervention vocale venant nourrir le quotidien d'une bénévole d’une ligne d’assistance téléphonique qui passe ses nuits à écouter les problèmes des autres.
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L'objectif est d'une simplicité évidente (sonder la solitude autant que la santé mentale déclinante, dans une Amérique plus divisée que jamais) mais son exécution n'en est pas moins maligne : nous ramener au traumatisme pas si lointain de la pandémie et de son douloureux- pour beaucoup - confinement, symbole d'une stagnation forcée, d'une privation de liberté contemporaine dont les séquelles restent encore vivaces (à tous les niveaux, économique comme intime et politique), même quatre ans après - une date clé qui sert, véritablement, de bascule à nombreux de nos maux actuels.
S'en dégage une impression vivace d'un seul en scène, d'une pièce en un acte où Buscemi se fait tout autant à l'écoute de la performance incroyablement délicate de la merveilleuse Tessa Thompson, que son personnage lui-même l'est avec ses interlocuteurs, qu'elle rassure avec son ton joliment réconfortant, tout en étant capable de partager sur sa propre vie et ses traumatismes.
Pas la plus mémorable des séances donc, mais un joli portrait d'une Amérique bouffée par sa solitude, qui souligne magnifiquement l'importance de la connexion humaine.
Jonathan Chevrier