[CRITIQUE] : A Different Man
Réalisateur : Aaron Schimberg
Acteurs : Sebastian Stan, Renate Reinsve, Adam Pearson, Charlie Korsmo,...
Distributeur : -
Budget : -
Genre : Drame, Thriller.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h52min.
Synopsis :
Edward cherche à prendre un nouveau départ. Après une opération de chirurgie réparatrice du visage, il fait une fixation sur un homme qui joue son rôle dans une production théâtrale basée sur son ancienne vie.
Critique :
Le cinéma a le chic pour capter toute la fascination d’un corps en perpétuel changement, mêlant évolutions techniques à une perception de l’autre jusque dans l’intimité la plus profonde de son identité. Nous ne nous permettrons pas de lister tous les titres appuyant cette réflexion, du cinéma de David Cronenberg au succès fulgurant de The Substance par Coralie Fargeat, mais il nous paraît largement pertinent d’y inclure A different Man, long-métrage écrit et réalisé par Aaron Schimberg et disponible prochainement en Belgique avant une sortie française.
L’un des premiers plans introduit directement une notion de facticité mais surtout de recul créatif en captant Edward sur un tournage, simulant un malaise physique. Le personnage a en effet été choisi pour son visage marqué physiquement et la vidéo servira dans un cadre de travail pour éviter toute discrimination physique dans une tentative de bienveillance où l’on ne peut s’empêcher de sentir poindre une ironie évidente. Le premier tiers du film capte en effet ces regards extérieurs qui jugent, renvoient à un mal-être qui habite Edward jusqu’à son opération qui lui permet d’obtenir un autre visage, celui d’un Sebastian Stan absolument remarquable, notamment dans la bascule vers un mal-être tout autre.
L’irruption d’Adam Pearson et le développement de Renete Reisve (tous deux aussi excellents) amorcent une question identitaire renvoyant Edward à une nouvelle absence de place alors même qu’il cherche à s’incarner dans une pièce parlant de lui. Cette distanciation qui n’aurait pu être que de la métatextualité vulgaire sert le propos d’un éloignement de soi et d’une quête d’identité qui trouble, fait rire autant qu’elle gêne. Virant jusqu’à la limite de l’absurde, la tonalité parvient à se rééquilibrer en permanence pour mieux capter le désarroi d’un individu qui perd en identité à force de la chercher dans le regard de l’autre avec une fascination plastique qui ne vire jamais au jugement ou à un extrême, évaluant la personne pour qui elle est.
Dans cette quête du soi passant par le besoin d’une vision externe, A different man filme un mal-être interne abordé avec une certaine subtilité qui accentue la pertinence du propos. L’approche visuelle d’Aaron Schimberg sied à ses réflexions, mises en lumière par un trio d’acteurs absolument remarquable au service d’un drame grinçant qui vaut grandement la peine. C’est à la fois drôle et gênant, constamment déroutant mais toujours centré sur la désagréable sensation de ne pas appartenir aux autres ou à son propre être, mais en résumé, c’est surtout très bien.
Liam Debruel
Acteurs : Sebastian Stan, Renate Reinsve, Adam Pearson, Charlie Korsmo,...
Distributeur : -
Budget : -
Genre : Drame, Thriller.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h52min.
Synopsis :
Edward cherche à prendre un nouveau départ. Après une opération de chirurgie réparatrice du visage, il fait une fixation sur un homme qui joue son rôle dans une production théâtrale basée sur son ancienne vie.
Critique :
Dans cette quête du soi passant par le besoin d’une vision externe, #ADifferentMan, drame grinçant qui vaut grandement la peine, filme un mal-être interne abordé avec une certaine subtilité qui accentue la pertinence du propos. (@LiamDebruel) pic.twitter.com/6gUhpqxlPz
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) November 22, 2024
Le cinéma a le chic pour capter toute la fascination d’un corps en perpétuel changement, mêlant évolutions techniques à une perception de l’autre jusque dans l’intimité la plus profonde de son identité. Nous ne nous permettrons pas de lister tous les titres appuyant cette réflexion, du cinéma de David Cronenberg au succès fulgurant de The Substance par Coralie Fargeat, mais il nous paraît largement pertinent d’y inclure A different Man, long-métrage écrit et réalisé par Aaron Schimberg et disponible prochainement en Belgique avant une sortie française.
L’un des premiers plans introduit directement une notion de facticité mais surtout de recul créatif en captant Edward sur un tournage, simulant un malaise physique. Le personnage a en effet été choisi pour son visage marqué physiquement et la vidéo servira dans un cadre de travail pour éviter toute discrimination physique dans une tentative de bienveillance où l’on ne peut s’empêcher de sentir poindre une ironie évidente. Le premier tiers du film capte en effet ces regards extérieurs qui jugent, renvoient à un mal-être qui habite Edward jusqu’à son opération qui lui permet d’obtenir un autre visage, celui d’un Sebastian Stan absolument remarquable, notamment dans la bascule vers un mal-être tout autre.
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L’irruption d’Adam Pearson et le développement de Renete Reisve (tous deux aussi excellents) amorcent une question identitaire renvoyant Edward à une nouvelle absence de place alors même qu’il cherche à s’incarner dans une pièce parlant de lui. Cette distanciation qui n’aurait pu être que de la métatextualité vulgaire sert le propos d’un éloignement de soi et d’une quête d’identité qui trouble, fait rire autant qu’elle gêne. Virant jusqu’à la limite de l’absurde, la tonalité parvient à se rééquilibrer en permanence pour mieux capter le désarroi d’un individu qui perd en identité à force de la chercher dans le regard de l’autre avec une fascination plastique qui ne vire jamais au jugement ou à un extrême, évaluant la personne pour qui elle est.
Dans cette quête du soi passant par le besoin d’une vision externe, A different man filme un mal-être interne abordé avec une certaine subtilité qui accentue la pertinence du propos. L’approche visuelle d’Aaron Schimberg sied à ses réflexions, mises en lumière par un trio d’acteurs absolument remarquable au service d’un drame grinçant qui vaut grandement la peine. C’est à la fois drôle et gênant, constamment déroutant mais toujours centré sur la désagréable sensation de ne pas appartenir aux autres ou à son propre être, mais en résumé, c’est surtout très bien.
Liam Debruel