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[CRITIQUE] : Super/Man: L'histoire de Christopher Reeve


Réalisateurs : Ian Bonhôte et Peter Ettedgui
Acteurs : Christopher Reeve, Johnny Carson, Glenn Close, Dana Reeve, Robin Williams,...
Distributeur : Warner Bros. France
Budget : -
Genre : Documentaire.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h44min.   

Synopsis :
L’histoire de Christopher Reeve est celle d’une ascension spectaculaire : d’acteur inconnu à véritable icône du cinéma. Sa performance en tant que Clark Kent/Superman a marqué les esprits et est devenue une référence dans l’univers des super-héros au cinéma. Reeve a incarné l’Homme d’Acier dans quatre films Superman et a joué de nombreux autres rôles, montrant ainsi toute l'étendue de son talent. En 1995, un accident d'équitation l’a laissé presque entièrement paralysé. 

Devenu tétraplégique, Reeve s’est transformé en un leader et un activiste déterminé à trouver un remède contre les lésions de la moelle épinière. Il a également défendu avec ferveur les droits et les soins des personnes handicapées, tout en poursuivant sa carrière au cinéma, à la fois devant et derrière la caméra, et en restant dévoué à sa famille. 


Critique : 


Le 27 mai 1995, une date anodine pour la quasi-totalité de l'humanité, sauf pour un Christopher Reeve dont la carrière était encore pleine de possibilités (il sortait de deux collaborations avec James Ivory - le magnifique Les Vestiges du jour -, et John Carpenter - le pas fifou Le Village des damnés), tout comme sa vie.
Un accident d'équitation et deux vertèbres supérieurs brisées viendront rebattre les cartes d'une existence où, ironiquement, celui qui nous a merveilleusement fait croire qu'il était possible de voler à travers un grand écran, se verra condamné à rester (presque) immobile, tétraplégique et frappé par de douloureux problèmes respiratoires. 

La violence de la vie et de la fragilité humaine, dans ce qu'elle a de plus sourde et implacable. 

Copyright 2024 Warner Bros. Entertainment Inc.

C'est cet événement qui, assez logiquement, est le moteur du documentaire Super/Man: L'histoire de Christopher Reeve de Ian Bonhôte et Peter Ettedgui, qui s'oppose à tout misérabilisme en évitant de traiter son parcours comme celui d'un homme qui avait tout avant que le destin ne le lui reprenne, mais bien en traitant sa tragédie comme une expression de son courage, de sa détermination et de sa résilience hors normes; un Superman à l'écran qui a tout fait pour le devenir hors des caméras, en devenant un fervent militant pour les droits des personnes handicapées, en se battant autant pour gérer sa propre douleur que pour le financement de sciences susceptibles d’atténuer les souffrances d’autres personnes qui, comme lui, étaient atteintes de lésions de la moelle épinière.  

Ce refus de jouer la carte du Rise and Fall au mantra inspirant, de ne jamais édulcorer les choses (sa douleur comme sa frustration quand à une carrière où on le ramenait toujours au rôle de l'homme d'acier) et de simplement exposer les faits et la réalité, ne fait que cimenter son intégrité autant que son impact émotionnel, au plus près de ses amis les plus proches (un feu Robin Williams qui ne l'a jamais quitté) et d'une famille, dont sa femme Dana, tout aussi héroïque que lui - les passages avec son plus jeune fils, Will, encore trop jeune et innocent pour comprendre la douleur de son père. 

Copyright 2024 Warner Bros. Entertainment Inc.

Riche en images intimes et inédites, le seul défaut de Super/Man: L'histoire de Christopher Reeve, au-delà d'une bande son un poil trop omniprésente et maladroitement intrusive, viendrait finalement de sa durée, définitivement trop courte et compacte, tant on pourrait rester plusieurs heures auprès de Reeves et des siens, de sa femme incroyablement dévouée à ses enfants célébrant avec ferveur sa persévérance, tant Bonhôte et Ettedgui ont déceler ce qui faisait le sel des meilleurs hommages : écouter les témoignages des proches et tisser leur effort autour de leur vérité.


Jonathan Chevrier