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[CRITIQUE] : My Mother's Eyes


Réalisateur : Takeshi Kushida
Acteurs : Akane Ono, Shitara Mone, Takuma Izumi, Shusaku Uchida,...
Distributeur : Shadowz
Budget : -
Genre : Épouvante-horreur, Science-fiction.
Nationalité : Japonais.
Durée : 1h34min.   

Synopsis :
Hitomi et sa fille Eri, toutes deux violoncellistes, sont victimes d'un accident de la route qui prive Hitomi de la vue et paralyse Eri. Hitomi porte alors des lentilles de contact équipées d'une caméra et Eri des lunettes de réalité virtuelle afin que toutes deux partagent la même vision... mais surtout les mêmes peurs.


Critique : 


Qui dit Halloween dit, pour tout cinéphile de bon goût, un petit détour du côté du calendrier concocté par la plateforme Shadowz, déjà généreuse en séances horrifiques tout au long de l'année.
Onzième monture d'une programmation jusqu'ici coton, My Mother's Eyes du talentueux Takeshi Kushida, qui s'inscrit dans la droite lignée de son déjà brillant Woman of the Photographs, qui confirme son penchant mignon pour concocter des relations complexes comme des allégories des états psychologiques de chacun des personnages - dysmorphie corporelle dans son précédent effort, une relation mère-fille anxiogène et emprisonnante ici. 

Soit les aléas Hitomi qui, malgré une générosité non feinte, regrette profondément sa vie de mère célibataire, tant sa fille se fait un rappel constant et vivant de la carrière musicale qu'elle a dû sacrifier.
De son côté, Eri, la chair de sa chair, est de plus en plus amère face au manque de sincérité face à la cruelle vérité, d'Hitomi, et elle lui reproche son manque d'amour maternel. 

Pyramid Film

Un accident de voiture plus tard, provoqué par la vue dégénérescente d'Hitomi (elle deviendra complètement aveugle, sa fille paralysée de la tête aux pieds), les deux trouvent un moyen inhabituel de renouer l'un avec l'autre grâce au mystérieux scientifique/ophtalmologue solitaire Wanibuchi, qui a crée des lentilles de contact expérimentales qu'Hitomi va utiliser pour guérir sa cécité, elles qui sont dans le même temps branchés sur le casque de réalité virtuelle d'Eri, devenant ses yeux et ses oreilles et exécutant ses ordres par procuration, comme une marionnette vivante... 

Entre le drame domestique froidement élégant et merveilleusement pervers à la tension grimpant crescendo, la SF dérangée et le thriller psychologique aux saillies ensanglantées et baroques sauce DePalma, Kushida déroule une expérience à la fois savamment morbide et mélancolique, tout en frustrations, sur les notions de regrets et de sacrifices maternels, mais aussi sur les ravages d'un égoïsme consenti.


Jonathan Chevrier





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