[CRITIQUE] : Atlas
Réalisateur : Brad Peyton
Acteurs : Jennifer Lopez, Simu Liu, Sterling K. Brown, Mark Strong, Abraham Popoola,...
Distributeur : Netflix France
Budget : -
Genre : Action, Science-fiction, Thriller.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h58min.
Synopsis :
Brillante analyste de données, Atlas Shepherd est misanthrope et se méfie totalement de l’intelligence artificielle. Tandis qu’elle se lance dans une mission destinée à capturer un robot rebelle, elle comprend qu’elle a déjà eu affaire à cette mystérieuse machine par le passé. Alors que la mission ne se déroule pas comme prévu, il ne reste plus à Atlas qu’à faire enfin confiance à l’IA si elle veut sauver l’avenir de l’humanité...
Critique :
Porté par une narration qui crie tout du long son incapacité à garder une petite longueur d'avance sur son auditoire,#Atlas, tout en clichetons éculés et en potentiel avorté, laisse livrée à elle-même une J-Lo pas assez armée pour survivre à un énième morceau de cinéma artificiel pic.twitter.com/I6fVo6sJMW
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) May 24, 2024
Si de The Wedding Planner à Monster-in-Law en passant par les récents Marry Me et Shotgun Wedding, Jennifer Lopez, au-delà d'être depuis deux décennies maintenant une reine sans âge de la comédie romantique US autant qu'une experte fictionnelle de la romance sous fond de mariage, a étonnamment su muscler son jeu au fil des ans, au point de devenir totalement crédible héroïne badass avec qui il ne faut pas déconner (Hors d'Atteinte, Hustlers), les cinéastes ne se bousculent pas forcément pour lui offrir ce type de rôles à défendre.
Raison de plus alors d'accueillir avec un intérêt plus où (surtout) moins certain Atlas de Brad Peyton, définitivement pas le cinéaste le plus affûté du catalogue des yes men hollywoodiens, qui fait suite à la première incursion Netflixienne de la comédienne, le gloubi-boulga industriel périmé qu'était The Mother, pur condensé d'actionner dramatico-opportuniste sans imagination et émotionnellement plat, comme la plateforme sait si bien les produire.
Copyright Ana Carballosa/Netflix |
Et contre toute attente, le film réussi la prouesse d'être pire que celui de Niki Caro, sorte de rejeton non-reconnu de Terminator qui aurait fricoté avec Perdus dans l'Espace, Pacific Rim et Enemy - avec un doigt de la Ripley d'Aliens, parce que les IA c'est le mal -, le tout avec un discours profondément embarrassant sur l'un des sujets les plus bouillants du moment - L'intelligence artificielle.
Partant d'un pitch suffisamment abracadabrantesque pour que l'on reste un tant soit peu attentif autant à sa lente agonie (une ranger de l'espace veut zigouiller Skynet... Harlan, proto-TX qui tué sa mère, mené un soulèvement androïde qui a assassiné des millions de personnes et s'est ensuite barré dans l'espace, mais une mission foireuse fait qu'elle se bloquée sur une planète extraterrestre, dont elle ne peut sortir que si elle se connecte avec son IA, Smith) que celle de ses personnages méchamment fonctionnels, le film déroule sa diatribe avec une agilité pachydermique sa propagande pro-IA (c'est le mal, mais on l'utilise quand-même avec gourmandise au quotidien tellement on en est affreusement dépendant), notamment à travers un discours sur le transhumanisme aux régurgitations Avatar-esques qui se fait la cerise sur le gâteau de la honte d'un buddy/road movie spatial ennuyé et ennuyant aux invraisemblances absolument dingues, tourné dans un entrepôt abandonné du Nord de la Californie.
Copyright Ana Carballosa/Netflix |
Avec encore moins d'ambition et d'identité visuelle que les épisodes les plus cheaps de Doctor Who (dommage vu les SFX pas dégueux), et une narration qui crie tout du long son incapacité à garder ne serait-ce qu'une longueur d'avance sur son auditoire, Atlas, tout en clichetons éculés et en potentiel avorté, laisse livrée à elle-même une J-Lo définitivement pas assez armée pour survivre à un énième morceau de cinéma artificiel, qui n'aurait jamais dû dépasser les limites de l'algorithme créatif de la firme au Toudoum.
Jonathan Chevrier