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[CRITIQUE] : Spaceman


Réalisateur : Johan Renck
Acteurs : Adam SandlerCarey MulliganPaul Dano, Kunal Nayyar, Lena Olin, Isabella Rossellini,...
Distributeur : Netflix France
Budget : -
Genre : Drame, Science-fiction, Thriller.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h47min.

Synopsis :
Au bout de six mois d’une mission de recherche aux confins du système solaire, totalement coupé du monde, l’astronaute Jakub découvre que la femme qu’il a laissée derrière lui ne l’attendra peut-être pas à son retour sur Terre. Alors qu’il cherche à clarifier la situation avec son épouse Lenka, une mystérieuse créature ancestrale, nichée dans les entrailles de son vaisseau, lui vient en aide. Hanuš collabore avec Jakub pour comprendre ce qui s’est passé avant qu’il ne soit trop tard.



Critique :


En dehors des quelques comédies plus ou moins bien senties (on aurait tendance à dire plus, mais on aime d'amour le bonhomme), qui viennent garnir une filmographie qui les comptait déjà à la pelle, une vraie question, loin d'être moqueuse et très sérieuse, se pose : et si Netflix n'était pas devenu l'une des meilleures choses dans la carrière d'Adam Sandler ?

Si demander l'inverse ne s'impose pas réellement (il est, évidemment, l'une des pièces maîtresses de la firme au Tudum), force est d'admettre que le bonhomme, après plusieurs comédies difficilement défendables du côté de chez Sony (Jack & JulieCrazy DadPixels,...), y a trouvé quelques-uns de ses meilleurs films de ses vingt dernières années, de Sandy Wexler à The Meyerowitz Stories, en passant par Uncut GemsLe Haut du Panier ou encore Tu peux oublier ma bat-mitsva ! et l'animé Leo - en attendant sa prochaine collaboration avec les Safdie.

Copyright Courtesy of Netflix © 2023

Sur le papier, son nouvel effort, Spaceman de Johan Renck - adaptation du roman barré Spaceman of Bohemia de Jaroslav Kalfař - a tout du total package le plus improbable qui soit : le Sandman, un drame psychologico-spatial dans l'ombre de Moon et Solaris, avec en prime une araignée extraterrestre géante élégamment incarnée vocalement par Paul Dano.
Du pur Kamoulox, bien loin du divertissement beurre de cacahuète/confiture auquel nous sommes habitués avec l'éternel Zohan donc, mais l'énième preuve, si besoin était pour les trois du fond qui ne suivent pas, qu'il n'est jamais aussi bon que lorsqu'il s'éloigne drastiquement de sa zone de confort redondante.

Séance aussi lancinante et mélancolique qu'émotionnellement dense et complexe, qui se veut comme une exploration sombre et volubile sur la condition humaine, plaquée au cœur de l'immensité glaçante et intimidante de l'espace, vissée sur les atermoiements d'un astronaute dont la mission - étudier un nuage de particules juste à côté de la planète Jupiter - est lentement compromise par sa solitude mais aussi et surtout, par sa culpabilité et ses regrets quant à son mariage déclinant (puisque gangrenné par l'incompréhension) avec sa femme Lenka; Spaceman décontenance in fine autant qu'il séduit, tourmente autant qu'il captive.

Copyright Courtesy of Netflix © 2023

Magnifiquement embaumé dans une atmosphère à la fois lugubre et rétro-futuriste, semblant continuellement logé entre le passé et le futur, le film de Renck se fait beaucoup trop trivial pour son bien, se perd dans une simplification douloureuse de questionnements fascinants, comme s'il limitait continuellement le potentiel d'étude psychanalytique de son histoire (avec quelques réminiscences politiques), pour ne jamais dépasser la séance de thérapie simili-conjugal de son personnage principal, prodiguée par une entité empathique dont la compréhension de l'univers est illimitée - et certainement présente à l'origine de tout.

Frustrant donc, mais pourtant prenant dans son voyage extérieur menant à l'introspection d'un homme bouffée par sa détresse émotionnelle, ses traumatismes (sa paternité imminente, ses cicatrices du passé,...) et sa potentielle propre follie, en grande partie grâce à la performance tout en retenue et en sincérité d'un Sandman envoûtant, qui vient presque supplanter le manque de profondeur (volontaire ?) de la narration.
Une occasion manquée à la vue de son immense potentiel, qu'une plus vraie déception.


Jonathan Chevrier


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