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[CRITIQUE] : Satoshi


Réalisateur : Jumpei Matsumoto
Acteurs : Taketo TanakaKoyukiLily FrankyAki Asakura,...
Distributeur : Wayna Pitch
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Japonais.
Durée : 1h53min.

Synopsis :
Satoshi est aveugle depuis ses 9 ans. Sa vie bascule une seconde fois à 18 ans, lorsqu'il perd l'audition. Accompagné par sa mère, Satoshi va réapprendre à vivre et s’évertuer à découvrir un nouveau sens à sa vie. Une superbe leçon de résilience basée sur une histoire vraie.



Critique :


Dans un paysage cinématographique populaire majoritairement dominé/gangrenné par des projets simplistes (pour être poli) usant inlassablement de la même formule établie et éprouvée, le biopic estampillé moderne se sent parfois comme la proposition la plus cheap et déclinable du marché et, paradoxalement, la plus usée parce qu'elle est justement l'incarnation parfaite de la facilité, pour peu que la figure choisie ait une existence un minimum remplie (quoique).

Rares sont alors les cinéastes à essayer un tant soit peu de se démarquer de cette popote familière et redondante de l'hagiographie Wikipedia-esque, avec des histoires ambitieuses, pensées autant pour divertir que pour instruire leur auditoire.

Copyright Wayna Pitch

Dans un sens, Satoshi de Jumpei Matsumoto, trompe en partie l'écueil du divertissement calibré, en s'attachant de manière joliment réconfortante - mais furieusement larmoyante, aussi - sur la vie de Satoshi Fujisawa, jeune homme à la résilience exceptionnelle qui, après avoir perdu la vue dans ses jeunes années des causes d'une maladie rare et incurable, a dû faire face à la perte de son ouïe à l'aube de ses dix-huit ans - ce qui ne l'empêchera de devenir le premier professeur sourd et aveugle de toute l'histoire du Japon.

Du mélodrame pur jus donc, jusque dans ses travers tout en guimauve (sa morale évidente sur la difficile acceptation de soi et la nécessité de dépasser ses limites comme celles de la société, pas assez contrebalancé par la difficulté d'adaptation de Satoshi au coeur d'une nation nippone capaciste), mais qui a le bon ton de détourner les attentes en focalisant son regard sur l'appréhension de la maladie et de ses ravages physiques comme psychologiques, à travers le regard aimant d'une mère (d'où le très juste titre international, A Mother's Touch), seule bouée de sauvetage d'un môme abandonné par tous, aussi attentionnée qu'elle est frappée par la culpabilité de délaisser ses deux autres enfants.

Copyright Wayna Pitch

Alors certes, si l'on peut sensiblement taper sur son sentimentalisme exacerbé, impossible de ne pas être séduit par la sincérité, l'humanité et la chaleur réconfortante qui émane de Satoshi, un effort aussi beau qu'important, dans sa manière simple et presque militantiste de catapulter son auditoire au plus près de la vie sous le joug du handicap.
Un aperçu nécessaire, et encore plus pour un spectateur " valide " dont l'empathie est relative.


Jonathan Chevrier


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