[CRITIQUE] : Badland Hunters
Réalisateur : Heo Myung-haeng
Acteurs : Ma Dong-seok/Don Lee, Lee Jun-young, No Jong-ee, Jang Young-nam,...
Distributeur : Netflix France
Budget : -
Genre : Action, Aventure, Science-fiction, Drame, Thriller.
Nationalité : Sud-coréen.
Durée : 1h47min
Synopsis :
Après un tremblement de terre dévastateur qui transforme Séoul en territoire hostile, un chasseur intrépide se met en tête de sauver une ado enlevée par un médecin fou.
Critique :
Il y a un mythe, assez récent (pas plus de deux décennies), qu'il est bon de briser tant il est alimenté de manière assez absurde au fil des ans et des productions plus ou moins bien triées sur le volet, pour étayer une hypothétique défense d'opinion : non, le cinéma sud-coréen n'est pas un cinéma qui ne contient que des chefs-d'œuvre en son sein.
Fut une époque où, distribution fragile oblige, nous n'avions que des hauts faits ou presque, issus du Pays du matin frais à se mettre sous la dent mais avènement et popularisation de ce dit cinéma aidant, couplé à une explosion des possibilités mises à disposition des spectateurs et cinéphiles (comme les plateformes, Netflix en tête), il est vite devenu évident que tout n'était pas aussi parfait que fantasmer, et que la machine à produire sud-coréenne ne rendait pas forcément les concepts et autres formules familières, plus magiques et digestes passées entre leurs mains.
Vient Badland Hunters, premier long-métrage du wannabe cinéaste Heo Myung-haeng, produit et distribué par une firme au Toudoum ayant très bien compris que l'étiquette " Corée du Sud " était un outil marketing implacable, qui se fait presque un cas d'école de ce qui pourrait être vendu comme un total package du fun, mais qui n'est in fine qu'un actionner Netflixien parmi d'autres, malgré un Ma Dong-seok/Don Lee qui aligne les empoignades homériques et brutales (même face à un alligator !) avec gourmandise.
Séance pop-corn jusqu'au bout de la pellicule, dont l'intrigue tient sur un post-it déchiré, et qui se fait la suite/spin-off de l'inédit Concrete Utopia de Um Tae-hwa (un Séoul post-apo suite à un tremblement de terre dévastateur ayant frappé le pays trois ans plus tôt, un médecin fou kidnappe une gamine alors qu'une poignée de chasseurs se lient pour la sauver), le film est mené tambour battant, vrai shot d'adrénaline qui accumule les séquences d'action absurdes et intenses, solidement chorégraphiées et au plus près des corps, dans une sorte de cycle à la fois enthousiasmant et redondant visant uniquement à masquer les errances d'un script décousu et chaotique - comme son cadre -, expurgé de toute tension dramatique et même tout simplement de substance (jusque dans ses personnages et leurs liens).
Car c'est bien uniquement l'action, frénétique, qui maintient à flot l'histoire, mélange maladroit entre trip SF et B movie musclé, ni assez incisif pour bifurquer vers la satire social, ni assez prenant pour que l'on se soucie réellement de ce qui se passe à l'écran.
En résulte une expérience oubliable, comme tout bon film Netflix, qui a autant la puissance d'un uppercut dans les gencives, que la vulnérabilité science-fictionnelle d'une dystopie YA.
Jonathan Chevrier
Acteurs : Ma Dong-seok/Don Lee, Lee Jun-young, No Jong-ee, Jang Young-nam,...
Distributeur : Netflix France
Budget : -
Genre : Action, Aventure, Science-fiction, Drame, Thriller.
Nationalité : Sud-coréen.
Durée : 1h47min
Synopsis :
Après un tremblement de terre dévastateur qui transforme Séoul en territoire hostile, un chasseur intrépide se met en tête de sauver une ado enlevée par un médecin fou.
Critique :
Il n'y a in fine que l'action, frénétique et portée par Don Lee, qui maintient à flot #BadlandHunters, mélange maladroit entre dystopie et B movie musclé, ni assez incisif pour bifurquer vers la satire social, ni assez prenant pour que l'on se soucie réellement de son histoire. pic.twitter.com/VpGlFUHSHz
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) January 29, 2024
Il y a un mythe, assez récent (pas plus de deux décennies), qu'il est bon de briser tant il est alimenté de manière assez absurde au fil des ans et des productions plus ou moins bien triées sur le volet, pour étayer une hypothétique défense d'opinion : non, le cinéma sud-coréen n'est pas un cinéma qui ne contient que des chefs-d'œuvre en son sein.
Fut une époque où, distribution fragile oblige, nous n'avions que des hauts faits ou presque, issus du Pays du matin frais à se mettre sous la dent mais avènement et popularisation de ce dit cinéma aidant, couplé à une explosion des possibilités mises à disposition des spectateurs et cinéphiles (comme les plateformes, Netflix en tête), il est vite devenu évident que tout n'était pas aussi parfait que fantasmer, et que la machine à produire sud-coréenne ne rendait pas forcément les concepts et autres formules familières, plus magiques et digestes passées entre leurs mains.
Copyright Cha Min-jung/Netflix © 2024 |
Vient Badland Hunters, premier long-métrage du wannabe cinéaste Heo Myung-haeng, produit et distribué par une firme au Toudoum ayant très bien compris que l'étiquette " Corée du Sud " était un outil marketing implacable, qui se fait presque un cas d'école de ce qui pourrait être vendu comme un total package du fun, mais qui n'est in fine qu'un actionner Netflixien parmi d'autres, malgré un Ma Dong-seok/Don Lee qui aligne les empoignades homériques et brutales (même face à un alligator !) avec gourmandise.
Séance pop-corn jusqu'au bout de la pellicule, dont l'intrigue tient sur un post-it déchiré, et qui se fait la suite/spin-off de l'inédit Concrete Utopia de Um Tae-hwa (un Séoul post-apo suite à un tremblement de terre dévastateur ayant frappé le pays trois ans plus tôt, un médecin fou kidnappe une gamine alors qu'une poignée de chasseurs se lient pour la sauver), le film est mené tambour battant, vrai shot d'adrénaline qui accumule les séquences d'action absurdes et intenses, solidement chorégraphiées et au plus près des corps, dans une sorte de cycle à la fois enthousiasmant et redondant visant uniquement à masquer les errances d'un script décousu et chaotique - comme son cadre -, expurgé de toute tension dramatique et même tout simplement de substance (jusque dans ses personnages et leurs liens).
Copyright Cha Min-jung/Netflix © 2024 |
Car c'est bien uniquement l'action, frénétique, qui maintient à flot l'histoire, mélange maladroit entre trip SF et B movie musclé, ni assez incisif pour bifurquer vers la satire social, ni assez prenant pour que l'on se soucie réellement de ce qui se passe à l'écran.
En résulte une expérience oubliable, comme tout bon film Netflix, qui a autant la puissance d'un uppercut dans les gencives, que la vulnérabilité science-fictionnelle d'une dystopie YA.
Jonathan Chevrier